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L’abattoir frigorifique d’Ambalavola
L’abattoir frigorifique d’Ambalavola

La ville d’Antsiranana dispose de deux infrastructures pour l’abattage d’animaux pour la consommation. Seulement, la tuerie de Lazaret ne respecte plus les normes d’hygiène et celle d’Ambalavola est loin d’être opérationnelle

L’abattoir frigorifique d’Ambalavola dont la construction a été suspendue en 1999 est également inutilisable bien qu’il représente un intérêt économique pour le nord. Une exportation de la viande bovine est en effet envisageable. Bien que la poursuite des travaux sur cet abattoir ne se fera pas dans le court terme, le ministère de l’élevage et de la protection animale entend sécuriser la consommation locale en mettant en place des infrastructures qui respectent les normes.

Le choix s’impose entre les tueries de Lazaret et d’Ambalavola

D’un côté, le ministre Randriamampionina Joseph Martin recommande « il faut avoir rapidement la décision des utilisateurs et des autorités locales sur la tuerie à utiliser. S’ils choisissent celle de Lazaret, il faudra la réhabiliter. S’ils préfèrent aller à Ambalavola, il faut terminer les travaux ». D’un autre côté, Mandrano Julien, secrétaire général du ministère de l’élevage et de la protection animale rappelle « la décision sur le déplacement de la tuerie vers Ambalavola fait suite à la pollution marine dont elle est la cause. Les déchets sont directement déversés dans la baie, affectant les activités des sociétés environnantes. La première victime est la Compagnie Salinière de Madagascar ». Il est donc clair qu’il est préférable de fermer la tuerie de Lazaret. Seulement, le ministère ne veut pas imposer sa décision et entend laisser aux utilisateurs le choix. La direction régionale de l’élevage et de la protection animale a un mois pour faire ces réhabilitations ou déplacements. Pour cause, le Président de la République viendrait à Diego Suarez dans un mois et il faut qu’il constate un changement.

L’abattoir de Lazaret
L’abattoir de Lazaret

Si c’est le déversement des déchets qui pose problème à l’abattoir de Lazaret, le souci est le même pour la tuerie construite à Ambalavola. Chaque jour, les eaux usées à évacuer sont d’environ 6 000 litres. Le besoin en viande pour la population d’Antsiranana est de l’ordre de 30 bovins par jour. Le sang et les eaux résiduaires pour chaque bovin est d’environ 200 litres, le déversoir à mettre en place devrait donc avoir cette capacité de 6 000 litres par jour. Il reste par ailleurs la fourniture en eau et électricité qui incombe à la Commune.

Avenir incertain de l’abattoir frigorifique

Sur le même terrain sur lequel se trouve la tuerie à usage communal est implanté l’abattoir frigorifique. Les travaux débutés en 1996 ont été interrompus à la suite d’un conflit entre l’Union Européenne, qui finance le projet et la société chargée de sa construction. Dans son document sur la politique en hygiène alimentaire, QualiReg qui est le réseau scientifique et technique des acteurs agro-alimentaires de l’Océan Indien avance que sept abattoirs étaient prévus être construits à Ankazoabo, Betroka, Taolagnaro, Nosy Be, Morondava, Toliara et Antsiranana. Le financement était de 2,29 millions d’ECU (European Currency Unit) dont 2,25 millions du Fonds Européen de Développement, FED. Les offres étant au dessus des coûts prévus, les projets d’abattoir pour Nosy Be et Morondava ont été supprimés. D’après le secrétaire général du ministère de l’élevage et de la protection animale, à la suite d’une investigation effectuée par l’Union Européenne, le contrat a été rompu. QualiReg soutient que « les travaux s’arrêtent en juillet 1999 car les avances demandées par COREL ne correspondent pas à l’avancée des travaux ». Selon le SG du ministère, l’affaire serait actuellement au niveau du tribunal international.
Les murs sont construits et il reste beaucoup à faire avant que cet abattoir pour de plus grandes exploitations ne soit opérationnel. Dans la construction des infrastructures, les abattoirs de Taolagnaro et de Toliara sont les plus avancés. « La continuation des travaux de l’abattoir d’Ambalavola dépend des investisseurs car la Commune n’a pas les moyens pour le faire fonctionner» souligne le ministre de l’élevage. Le Conseil Général de Mayotte a déjà exprimé son intérêt depuis plusieurs années, mais rien de concret n’a été conclu.

■ V.M

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