Imprimer
Catégorie : Élections 2018
Publication :
Mouvement Rohy dénonce la non-considération des parlementaires et du gouvernement de l’intérêt des électeurs
Le mouvement Rohy dénonce la non-considération des parlementaires et du gouvernement envers l’intérêt des électeurs

Le mouvement Rohy l’affirme, ni les députés TIM, MAPAR, MMM et indépendants ni les partisans du régime HVM en place n’ont voulu intégrer dans les projets de lois les amendements que la société civile a recommandé pour l’intérêt de la population pour des élections inclusives et neutres

Pour la société civile, les deux parties à l’actuel conflit politique ne défendent que les intérêts de leurs candidats respectifs aux élections présidentielles. Parmi les recommandations que la société civile a émises, mais que les députés des deux camps ont ignoré, figurent la nécessité de plafonner le financement des campagnes électorales. Non seulement, le financement est source d’inégalité élevée des chances de chaque candidat, mais le vote du citoyen électeur ne sera pas net de toute influence autre que sa conscience et son libre arbitre. D’après le mouvement Rohy, il est maintenant temps « de convaincre l’électorat de manière loyale et propre ». Le projet de loi portant sur le régime général des élections et des référendums n’aborde pas avec précision ce point alors que si le financement n’est pas plafonné, la porte à la corruption est ouverte et ce à de grande envergure, allant jusqu’à la promesse par le candidat à ses financeurs de l’octroi de privilèges et avantages futurs qui nuiront l’économie. Ce nécessaire plafonnement du financement des campagnes électorales n’est qu’un exemple parmi d’autres sur les points que les députés n’ont pas pris en considération alors qu’ils sont fondamentaux pour les droits des citoyens, candidats ou électeurs. Le mouvement Rohy qui regroupe plusieurs acteurs de la société civile a organisé une conférence de presse ce 23 avril à son siège situé à Ambatonakanga, Antananarivo. Rohy interpelle et oriente les attentions sur ce qui doit être: les intérêts de la population et des électeurs doivent motiver tout processus et toute initiative à caractère politique. Le mouvement affirme soutenir et défendre l’intention des députés de rendre compte, mais n’accepte pas que cette redevabilité ne se transforme en d’autres exigences dont la démission du Président de la République.

« Il faut laisser le Président à sa place pour que ce soient les élections qui le sanctionnent »

Faraniaina Ramarosaona, du mouvement Rohy

« Il faut laisser le Président à sa place pour que ce soient les élections qui le sanctionnent » souligne Faraniaina Ramarosaona du mouvement Rohy. Rohy avance déjà à quoi pourrait ressembler si le processus suit les dispositifs constitutionnels et légaux. Les lois récemment votées sont désormais à la Haute Cour Constitutionnelle pour un contrôle de constitutionnalité. Dans le cas où la HCC statuerait sur l’inconstitutionnalité de ces lois tellement contestées, « elles seront renvoyées devant le gouvernement. Seulement, avant l’étape qui suit la décision de la HCC, nous demandons à ce qu’il y ait consultation de toutes les parties prenantes » indique Ndranto Razakamanarina, du mouvement Rohy. Faraniaina Ramarosaona poursuit « toutes les forces vives doivent participer au dialogue, il ne doit pas se limiter aux partis politiques ». La société civile reproche au Président de la République de ne pas être attentif aux apports de celle-ci. Mouvement Rohy qui regroupe 120 associations et plateformes disséminées dans les 22 régions, exhorte les dirigeants et les politiciens à écouter, à examiner et à prendre en considération les propositions de la société civile et des syndicats « en tant qu’acteurs incontournables de la vie du pays et piliers de la démocratie et de la bonne gouvernance ». Pour la société civile, seules des lois électorales impartiales acceptées par tous peuvent garantir la paix et le développement.
■ V.M