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La Sirène à Ampasindava et son chargement de bois de palissandre
La Sirène à Ampasindava et son chargement de bois de palissandre

L’intrusion de deux bateaux étrangers à Ampasindava (nord ouest), Antsiranana II, soulève à nouveau la question de la défense des frontières et de la sécurisation des activités passant par la mer

Les malfaiteurs et les tentatives de commettre des actes répréhensibles sont arrêtés à temps, des enquêtes sont en cours, mais l’existence de ces faits révèlent les risques qu’encourent la région si l’attention des autorités concernées est relâchée. Certes, il n’est pas question d’attaques ennemies, mais de risque que les côtes ne deviennent (de plus en plus) le théâtre d’activités illégales et d’infractions anti-économiques au détriment des intérêts de la population.

Intrusion maritime

Sans que les autorités en soient informées, deux bateaux sont entrés à Ampasindava, commune rurale de Mangaoko, Antsiranana II. Le premier, le 22 août, un catamaran qui avait été volé à La Réunion. Les voleurs étant à court de provision et de carburant, ils ont abandonné le voilier à Ampasindava. Le deuxième, Muneera, qui selon son commandant s’est retrouvé dans la même localité car il devait livrer le bateau à son nouvel acquéreur, mais qu’il s’est retrouvé en panne sèche et avait une avarie. Mais la confusion entre les explications des membres de l’équipage (des Kenyans et des Ougandais) et du commandant attire l’attention de l’équipe de visite et d’intervention en mer de la base navale d’Antsiranana ainsi que des responsables de l’APMF (Agence Portuaire Maritime et Fluviale) qui se sont rendus sur place le 23 septembre. De plus, le bateau ne dispose pas de permis de navigation. Le port de départ est en Tanzanie, mais sa destination n’est nulle part indiquée. Aucun document n’identifie l’armateur et rien ne prouve que les neuf personnes à bord soient des membres d’équipage. Le commandant est emmené à terre pour enquête à la base navale. Le 24 septembre, le lendemain de la découverte du Muneera dans la mer d’Ampasindava, la presse tananarivienne a fait le lien entre ce bateau et un trafic de bois de rose dénoncé vers la fin du mois de mars 2014 à Mananara nord, impliquant deux bateaux étrangers, Majzow et Muneera.
Aucune déclaration ou confirmation pour l’instant n’émanent des autorités quant à l’utilisation de Muneera pour le transport illégal de bois de rose. L’on sait néanmoins qu’un homme, malgache, s’est présenté comme étant l’acheteur du bateau. Ce qui permettrait de faire avancer l’enquête. Aux dernières nouvelles, le Muneera est toujours retenu dans la baie du Courrier, à Ampasindava.

Des trafics illicites commis en mer

Les infractions commises aux frontières par intrusion maritime peuvent constituer une violation à l’intégrité territoriale, mais d’autres infractions mettent en danger l’économie du pays, la gouvernance des ressources et même la vie de la population. L’on se souvient notamment de la tentative d’émigration vers Mayotte en mai à Nosy Be qui a coûté la vie à neuf personnes dont quatre enfants. Le voyage organisé clandestinement a échappé au contrôle de l’agence portuaire, maritime et fluviale. En juillet, quatre passeurs de Nosy Be ont été appréhendés. Qu’aucun cas n’est plus rapporté depuis ne signifie pas pour autant que les voyages clandestins n’existent plus. La surveillance n’est donc pas à relâcher. Pour ce qui est de la pêche, des exploitants ont recours à des pratiques illégales et les patrouilles régulières de la base navale permettent de les réprimer.
Au moment où le bateau Muneera était signalé à Ampasindava, une embarcation en bois, dénommée « La sirène  » était également présente. Aucune confirmation quant au lien qui existerait entre les deux bateaux, le directeur régional de l’APMF indique que « les deux navires sont douteux ». Pour La Sirène, les charges qui pèsent sur l’armateur, incarcéré maintenant à la maison centrale d’Antsiranana, sont le détournement de bois saisis. Vers la fin du mois d’août, la direction régionale de l’environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts (DREEMF) a été informée d’une exploitation illégale de palissandre à Mahalina, Antsiranana II. Des agents ont été dépêchés sur les lieux et ont découvert sur la plage d’Anjialava, fokontany d’Ambodimadiro, 70 madriers de deux mètres de longueur chacun ainsi que 24 blocages en attente d’être embarqués. Les agents forestiers ont alors effectué une saisie intellectuelle (marquage sans déplacements des bois). Lundi 21 septembre, le Centre de Surveillance des Pêches après avoir reçu un signalement sur le débarquement de palissandre à Andranomavo, Ampasindava, a effectué un contrôle. Les agents de la DREEMF arrivent sur les lieux le même jour et découvrent à leur tour 89 blocages de palissandre (une partie a déjà fait l’objet de saisie) et 29 madriers (tous portent marquage de la DREEFM). Le propriétaire du bateau a fait l’objet d’une enquête et a été placé en mandat de dépôt puis condamné à trois mois d’emprisonnement pour détournement de bois saisis.

Forces navales : une lourde mission avec peu de moyens

Les différentes instances concernées par la surveillance de la mer et des frontières ont fort à faire, pourtant pour la plupart de ces services, les moyens manquent autant sur le plan matériel qu’humain. Ces services, ce sont les Douanes, le Centre de Surveillance des Pêches (CSP), l’APMF (Agence Portuaire Maritime et Fluviale), la compagnie frontalière de la gendarmerie (la brigade des ports) et les forces navales. Pour ces dernières, le ministre de la défense nationale a indiqué en 2014 que les marins ne représentent que moins de 1% de l’effectif de l’armée malagasy. Pourtant, les forces navales ont en charge la surveillance de près de 5 000 km de côtes et la zone de responsabilité de Madagascar est de 1 500 000 m2 de mer. Pour ce qui est du matériel motorisé, la base navale d’Antsiranana dispose d’un patrouilleur, de deux zodiacs et de deux remorqueurs. Ces derniers étant surtout utilisés pour l’assistance portuaire. Lors de son investiture, le Président de la République a exprimé sa volonté de faire de la défense maritime sa priorité, mais « le geste financier », pour le renforcement du matériel, que tous attendent tarde à venir. Des coopérations avec les marines étrangères seraient en négociation. Les missions des forces navales ont une importance majeure surtout dans le contexte politique et économique actuellement difficile, compte-tenu aussi de la situation géographique et stratégique de la Grande Île. Ces missions, ce sont l’assurance et la garantie de l’exercice de la souveraineté et de la juridiction de la nation dans l’espace maritime de Madagascar (dans les eaux territoriales), la défense des approches maritimes des territoires, de garantir et assurer la libre circulation dans l’espace maritime de Madagascar, de protéger le littoral contre toutes agressions en provenance de l’espace maritime, d’intervenir en cas de catastrophe en cataclysme naturel en mer... Des missions plus spécifiques leur incombent également, tel que le maintien de l’ordre public, la sécurité maritime par la police de navigation et la sécurisation de la navigation, la surveillance de la pêche maritime et la lutte contre les trafics illicites.
■ V.M

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