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Catégorie : Actualité
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Quelques jours après l'assassinat d'un couple franco-malgache, Antsiranana est encore en émoi suite à l’attaque de ce 13 février qui a ôté la vie à deux personnes. Ces six derniers mois ont été des plus inquiétants pour la population d’Antsiranana et ce sans distinction de quartiers, les vols avec agressions parfois meurtriers sont de plus en plus fréquents et d’ailleurs, on ne sait si le mobile est vraiment le vol

Les opérateurs économiques ont déjà fait savoir leurs inquiétudes et leur ras-le-bol au mois de novembre lorsque les agressions succédaient aux attaques, les cambriolages s’organisaient en bandes armées. Les opérateurs économiques en arrivaient à lancer un appel au Premier Ministre pour la restauration d’un climat de sécurité, mais la situation ne se rétablit pas. Les forces de l’ordre encouragent la population à l’entraide et à la participation, mais la peur de revanche et la crainte d’affronter des bandits bien organisés ne favorisent ni la résistance ni cette assistance entre voisins. Les bandits profitent de cette inertie, comme cela s’est présenté lors d’un cambriolage à Lazaret Andasoa il y a deux semaines. Face aux journalistes, le préfet d’Antsiranana, le commandant de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale pour Antsiranana, le commandant de la Force d’Intervention de la Police, le commissaire central de police, à la suite d’une réunion avec les chefs fokontany le 4 février ont nié l’existence d’attaques à main armée à Antsiranana. Ces termes souvent utilisés à tort par la presse seraient source de panique inutile. Le 13 février, Banoma Arsène, Préfet d’Antsiranana soutenait qu’il n’y a pas de série d’attaques à Diego Suarez. Force est néanmoins de constater que dans les vols et cambriolages perpétrés ces derniers temps, les malfaiteurs ont toujours usé d’armes : marteau, coupe-coupe, machette, arme à feu et n’hésitent pas à s’en servir si les victimes ne cèdent pas à la menace. Sans parler de l’affaire Adelio Corno, d’autres infractions violentes ont secoué la ville et ses environs, le 13 novembre, une douzaine d’individus armés ont tiré à l’aveugle et à hauteur d’homme lorsqu’ils ont pénétré au domicile d’un hôtelier sur la route de Ramena. Récemment, des femmes habitant l’immeuble « Quatre étages » ont été menacées avec une machette. A la pharmacie Issa, les époux devaient donner leurs bijoux sinon la femme aura été exécutée. Ce samedi 13 février, l’attaque perpétrée avec armes à feu a coûté la vie aux époux Thorin Sylvain. Le mari a été tué de deux balles dans le dos et son épouse, le Dr Marinette Razafindrazanabary a reçu une balle dans la tête. Le ministre de la Défense, le général Rakozafy Dominique donnant son avis sur la situation explique que la recrudescence des attaques en un endroit est le résultat de fortes répressions exercées dans d’autres régions. Les bandits déplacent leurs actions. Le ministre affirme que pour le nord (de Madagascar) « la surveillance des allées et venues des individus ne devrait pas être difficile ». La députée élue à Antsiranana I a quant à elle condamné ces actes de violence et a demandé la prise de responsabilités immédiate des autorités concernées.
Suite aux deux meurtres du 13 février, durant la journée du 16 février, les médecins de la ville ont observé une journée avec service minimum par solidarité avec la famille de leur collègue tuée. Dans la soirée, un recueillement était organisé à l’Alliance française d’Antsiranana, en présence du Consul Général de France à Madagascar. Plusieurs représentants d’organisations de la société civile et des différentes communautés présentes à Diego Suarez se sont réunis lundi à l’Hôtel de La Poste pour organiser une manifestation pacifique « Ville Morte » avec une marche dans les rues de la ville dans la matinée du jeudi 18 février. Une demande d’autorisation a été adressée au préfet d’Antsiranana a été déposée mais a refusée en raison du « risque de troubles à l’ordre public »
■ V.M

Une insécurité qui se banalise...

Loin d’être exhaustif, voici un rappel de quelques unes des attaques qui ont marqué l’actualité de la région ces derniers mois :

  • 31 août 2015 : Assassinat d'Adélio Corno, ancien consul honoraire d'Italie. Aux alentours de 18h30, quatre hommes armés ont fait irruption dans la propriété avant de ligoter le gardien accompagné de sa femme. Les assassins ont ensuite séquestré et ligoté Adelio avant de le rouer de coups, qui lui furent malheureusement fatals. Les enquêteurs ont constaté la disparition du coffre fort de la victime.
  • 27 septembre 2015 : trois hommes dévalisent des touristes dans le parc national de la Montagne d’Ambre. Deux touristes anglais ont été délestés le 27 septembre de leur appareil photo, téléphones et liquidités sous la menace des armes des malfaiteurs malgré la présence de gendarmes dans le parc
  • 12 novembre 2015 : attaque d’hôteliers par 12 individus armés. Les malfaiteurs ont fait irruption au milieu de la nuit au domicile des gérants route de Ramena et les ont obligé à donner toutes leurs valeurs en espèces sous la menace de leurs armes.
  • 10 décembre 2015 : Attaque d’un couple de médecins à Tanambao IV. Armés de lances, de grands couteaux et de haches, des bandits se sont introduits par effraction au domicile d’un couple de médecins et voulaient s’emparer des biens dans la maison. Le mari avait en sa possession une arme pour défendre ses biens et sa famille. Le docteur, qui avait une arme en sa possession a fait feu et a touché un des assaillants mettant en fuite les autres.
  • 23 janvier 2016 : attaque à Lazaret Andasoa. Au moins trois hommes cagoulés et armés d’un pistolet automatique ont attaqué une famille dans sa maison et emporté argent et bijoux dont la valeur est estimée à 200 millions d’ariary.
  • 9 février 2016 : attaque en pleine journée aux « 4 étages ». Se faisant passer pour des agents de la JIRAMA, les malfaiteurs ont réussi à pénétrer dans l’appartement. Ils ont attaché la locataire et sa nièce et les ont menacés avec une machette avant de s'enfuir
  • 13 février 2016 : Assassinat d'un couple franco-malgache à Betahitra par 4 individus armés.