Avant d’atteindre le port d’Antsiranana pour une escale du 15 au 18 mars, le bâtiment SAS Spioenkop était en Inde où il participait à l’exercice Ibsamar V qui est un exercice maritime multinational interarmées réservé aux forces de défense indienne, brésilienne et sud-africaine
La coopération entre Madagascar et l’Afrique du Sud prend forme, elle touche notamment l’économie, le militaire et l’enseignement supérieur Les deux parties, représentées du côté sud-africain par l’ambassadrice Maud Dlomo et du côté malagasy par le Général de Brigade Rabeharindranto Samitiana, ont détaillé la nature de ces coopérations durant la conférence de presse organisée dans l’après-midi du 17 mars à l’hôtel de La Poste.
Cette évolution de la coopération entre les deux pays est marquée par l’escale du navire de guerre SAS Spioenkop. Les deux parties déclarent que l’Afrique du Sud « en tant que puissance continentale a un rôle à jouer sur la mise en place d’un climat de sécurité dans la région. Sécurité nécessaire au développement économique qui entraine par la suite la stabilité politique ». L’escale du navire de guerre est donc une manifestation de cette diplomatie et « renforce l’esprit de confiance entre les deux pays ». Le Général Rabeharindranto Samitiana, directeur général de la planification et des opérations, représentant lors de cette rencontre le ministère de la Défense a soutenu que le côté malagasy attend de ce passage du SAS Spioenkop un raffermissement de la coopération au niveau de la défense, un échange de savoir-faire et le partage d’expérience entre les deux marines. La prospérité de la région (Canal du Mozambique) dépend d’un climat de sécurité instauré grâce à une stratégie commune (partage des informations entre les centres des opérations maritimes des deux pays). L’objectif à atteindre dans cette relation est la mise à niveau des armées des deux pays. Rabeharindranto Samitiana affirme que l’armée malagasy dispose des compétences nécessaires pour une relation équilibrée, les éléments de la marine nationale l’ont prouvé, mais la lacune au niveau du matériel subsiste toujours. A court terme dit-il « il est possible d’établir un accord pour permettre au personnel malagasy de naviguer dans les mers lors des patrouilles régulières et fréquentes réalisées par les Sud-africains ».
Coopération pour une région prospère et un espace sécurisé
L’ambassadrice de l’Afrique du Sud à Madagascar, Maud Dlomo, soutient par ailleurs que tout nécessite un apprentissage qui est un processus et non un évènement qui se déroule en peu de temps. Il en est de même pour l’enseignement qui est également touché par la coopération. Des exercices entre les éléments de la base navale et de l’équipage du SAS Spioenkop étaient au programme. L’université d’Antsiranana et ses étudiants seront mis en relation avec des établissements d’enseignement supérieur sud-africains pour un échange de renforcement des savoirs, voire d’ouverture. Du côté économique, le vol reliant Johannesburg à Nosy Be, assuré par la compagnie sud-africaine Airlink a été inauguré le 20 mars, portant ainsi à 14 les vols connectant les deux pays. Cette ligne directe entre Nosy Be et Johannesburg ne sera que bénéfique pour la région nord de Madagascar. D’abord pour le tourisme car l’Afrique du Sud est parmi les pays appelés plus grands réservoirs de touristes d’Afrique. L’ouverture de cette ligne directe facilitera également l’accès des investisseurs. L’ambassadrice explique que la demande de l’office régional du tourisme de Diego Suarez pour l’ouverture d’une ligne directe Johannesbourg-Antsiranana sera aussi étudiée. Le Memorandum Of Understanding, un accord de partenariat, a été signé par le ministère du tourisme, des transports et de la météorologie avec la compagnie Air Link pour une augmentation des fréquences de vols sur Madagascar. Le développement économique étant intimement lié à la sécurité maritime, les rencontres avec les différents acteurs économiques (office du tourisme, chambre de commerce) se sont déroulés durant la période d’escale du navire Spioenkop. Madagascar compte intégrer l’Africa’s Integrated Maritime Strategy et s’appuie sur le soutien de l’Afrique pour promouvoir l’économie bleue.
Avant d’atteindre le port d’Antsiranana pour une escale du 15 au 18 mars, le bâtiment SAS Spioenkop était en Inde où il participait à l’exercice Ibsamar V qui est un exercice maritime multinational interarmées réservé aux forces de défense indienne, brésilienne et sud-africaine.
■ V.M