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« Notre approche est la création, non pas l’utilisation » explique SahazaMarline, initiateur et responsable du programme CoderBus
« Notre approche est la création, non pas l’utilisation » explique SahazaMarline, initiateur et responsable du programme CoderBus

Les deux bus se déplacent à travers les villes de Madagascar : Antananarivo, Antsirabe, Mahajanga, Moramanga, Toamasina… pour apprendre aux jeunes de 7 à 17 ans la programmation informatique

Dans cette salle informatique ambulante qu’est le coder bus, les enfants et jeunes apprennent le coding gratuitement. Les premiers jours, les enfants apprennent à manipuler la souris, le clavier, à allumer et à éteindre l’ordinateur. Puis, l’apprentissage devient de plus en plus « sérieux » et la création de jeux vidéo se fait petit à petit. Ils sont près de 1000 à avoir reçu leur attestation au bout de 6 à une dizaine de jours d’apprentissage. A son tout début, en octobre 2015, le CoderBus visitait plusieurs quartiers de la Capitale. Le bus est connecté à internet par Airtel Madagascar. Maintenant, il se rend dans les provinces et villes de la Grande Île pour viser les jeunes de ces régions. CoderBus vient d’obtenir le soutien de Facebook. Ce partenariat permettra aux bus de visiter plus de localités, d’aller plus vite, d’atteindre plus rapidement l’objectif qu’est d’introduire le coding dans le programme scolaire.
SahazaMarline est le responsable et l’initiateur du programme CoderBus. Il nous parle des ambitions et de la vision qui ont conduites à la création de ce programme loin d’être irréaliste.

LTdD : Comment est venue l'idée du CoderBus ? Les jeunes ont manifesté leur besoin d'apprendre la programmation informatique ?
Avec les moyens du bord, nous avons ramené le mouvement mondial CoderDojo à Madagascar en 2014. Un CoderDojo est un lieu permettant l'apprentissage du coding aux enfants de 7 à 17 ans auprès de bénévoles. Nous voulions ouvrir un centre CoderDojo dans chaque grande ville, mais pour les pays en voie de développement comme Madagascar, trouver les 3 prérequis n'est pas toujours évident : bénévoles, salle, ordinateurs. En 2016, Edgard Razafindravahy, qui souhaitait sponsoriser un CoderDojo a eu une brillante idée : un CoderDojo mobile.Il a offert un carBlueBird que nous avons baptisé "CoderBus". Pas assez de bénévoles, pas de salle, pas assez d’ordinateurs ? Aucun souci, le CoderBus va partout. Nous sommes maintenant dix bénévoles à enseigner le coding dans ces bus.

LTdD : Apprendre la programmation informatique est à la portée de tous les jeunes ou il faut quand même connaitre un peu l'informatique ?
Pour apprendre le coding, il suffit de savoir lire et écrire. 80 % des enfants qui vont dans le CoderBus n'ont jamais touché à un ordinateur auparavant. 60 % ont entre 7 et 10 ans.

LTdD : Combien de jeunes ont appris jusqu'à maintenant ? Quand est-ce que les apprentissages ont débuté ?
Nous avons commencé en octobre 2015. Jusque-là, près de 1000 enfants ont bénéficié de ce programme. Depuis le mois de décembre nous avons 2 CoderBus et nous enseignons tous les jours. Cela va nous permettre de multiplier nos résultats par six.

LTdD : Comment choisissez-vous les villes ? Pourquoi Mahajanga, pourquoi Moramanga, par exemple ?
Nous avons un planning. Via l'ONG Habaka, le CoderBus a bénéficié d'une subvention de l'OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). Nous devions visiter trois villes en un mois et nous avons proposé Mahajanga, Moramanga et Toamasina, après Antsirabe.

LTdD : Comment voyez-vous l'avenir du CoderBus ? Le partenariat avec Facebook notamment ? Où est-ce qu'il en est et en quoi il consisterait ?
Le coding pour les enfants est une tendance mondiale, nous devons préparer la prochaine génération aux défis de demain. Le monde occidental y va à fond mais le reste du monde a un peu de mal à suivre. Je vois le CoderBus comme une solution pour qu'on ne soit pas en retard sur cette tendance comme dans tant d'autres domaines. Dans moins de 5 ans, je vois le concept du CoderBus copié ou adapté dans d'autres pays africains.
Le partenariat avec Facebook nous permettra d'abord de continuer notre chemin, pour le premier mois nous serons généralement sur Antananarivo, mais après d'autres villes seront visitées. Ce partenariat nous permettra aussi d'organiser des séances en périphéries pour les plus grands, essentiellement sur l'utilisation générale d'internet et Facebook. Nos bénévoles ont été formés par Facebook pour devenir des experts.Nous répondrons à toutes les questions sur la bonne utilisation d'internet, des bénéfices liés à son utilisation, des risques et mesures à prendre, des produits gratuits de Facebook, etc.

LTdD : Comment voyez-vous nos jeunes malagasy et l'informatique ? C’est un métier d’avenir ?
Je prends exemple sur mes mentors et sur moi-même, la plupart de nous sommes autodidactes. Dans presque tous les domaines, nous, Malagasy, avons une très forte capacité d'auto-apprendre. Avec du coaching, nous arrivons au top. Auprès des enfants c'est 1000 fois plus simple, ils sont curieux et cela les aide beaucoup. Ce n'est pas qu'un métier, c'est une préparation à l'avenir. Notre approche est la création, non pas l'utilisation. Comprendre et surtout savoir créer les nouvelles technologies seront pour demain des atouts considérables. Nous ne demandons pas aux enfants le métier qu'ils vont faire plus tard, mais plutôt, le problème qu'ils veulent résoudre. En dessus de la partie technique, dirigeons les enfants à raisonner pour entreprendre. Je suis sûr et certain que ces enfants réaliseront des choses énormes, après tout au plus une dizaine d'années, le prochain "Facebook" ou "Google" ou "Microsoft" sera malagasy.
■ V.M

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