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Catégorie : Actualité
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Tortue imbriquée (eretmochelys imbricata) sur une plage d’île de Sahamalaza (Nord-Ouest) - Photo : ONG C3
Tortue imbriquée (eretmochelys imbricata) sur une plage d’île de Sahamalaza (Nord-Ouest) - Photo : ONG C3

A Ambavarano, commune rurale de Mahavanona, Antsiranana II, 14 personnes d’une même famille ont été victimes d'intoxication causée par la consommation de viande de tortue de mer

C’est le mercredi 10 janvier que la famille a pris ce repas qui a coûté la vie à huit personnes dont la plupart sont des enfants. Deux petites filles et un garçon sont les premiers décédés. Le lendemain, cinq autres victimes ont succombé dont deux femmes et trois hommes. Les personnes intoxiquées ont dû marcher pendant plusieurs heures avant d’arriver à l’hôpital du chef-lieu de la Commune de Mahavanona. L’intoxication les a affaiblis. Sur les 14 personnes concernées, quatre seulement sont parvenues au Centre Hospitalier Universitaire de Tanambao, Diego Suarez. Deux autres sont restées au village, refusant de voir un médecin. Impossible de dire pour l’instant de quelle espèce est la tortue consommée par cette famille. Néanmoins, la consommation de tortue verte et de la tortue imbriquée est dangereuse pour la santé humaine. Bemahafaly Randriamanantsoa, océanographe et biologiste marin a expliqué que la toxicité de la viande des tortues marines est liée à leur grande consommation de micros algues toxiques (appelées Dinoflagelles) durant leur stade juvénile-pélagique. « Ces micro algues toxiques se concentrent avec le temps dans les tissus de la tortue ce qui rend toxique sa chair, une fois qu’elle est adulte ». La situation à Ambavarano aurait pu être plus grave si la viande récupérée par les habitants l'avait été en plus grande quantité et si plus de personnes l’avaient consommé. Quoi qu’il en soit, la prise en charge des intoxiqués aurait pu être plus rapide si les services de santé étaient plus proches de la population. Par ailleurs, il est clair que les sensibilisations sur le danger lié à la consommation de certains animaux marins ne parviennent pas jusqu’aux zones enclavées. Il en est de même pour la sensibilisation pour la protection des tortues vertes et imbriquées. Des espèces gravement menacées.

■ C. Angeline