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Quelques manifestants ont réinvesti la rue d'Analakely ce dimanche
Quelques manifestants ont réinvesti la rue d'Analakely ce dimanche

Ce qui devait au départ être une rencontre des députés avec la population d’Antananarivo s’est transformée ce 21 avril en une manifestation populaire faisant au moins un mort et plusieurs blessés. Les manifestants demandent désormais la démission du Président de la République

Le rapport et le compte-rendu concernant les lois électorales récemment votées ne sont plus désormais les seuls objets des meetings qui vont se poursuivre sur le parvis de l’Hôtel de ville d’Antananarivo (Place du 13 mai 1972), les députés, après avoir été malmenés par les forces de l’ordre et suivant le fait que les forces ont usé de la violence, demandent la démission du Président de la République.

Un violent affrontement

Les députés qui se sont abstenu de voter les lois qui régiront les prochaines élections ont réalisé pendant une semaine une série de rencontres avec les populations de quelques régions de Madagascar. Ils ont été entravés par les autorités étatiques à Toamasina où les forces de l’ordre sont intervenues. A Ambositra, la rencontre qui visait à faire connaitre le public de la manière suivant laquelle ces lois ont été votées ainsi que leurs contenus, n’a pas été réalisée. A Antananarivo, rendez-vous était donné devant l’Hôtel de ville le 21 avril, mais très tôt dans la matinée, le lieu était déjà quadrillé par les forces mixtes de l’ordre. Après des affrontements à coup de lacrymogènes, de grenades assourdissantes (du côté des éléments mixtes), et des jets de pierre, du côté de la foule, les manifestants ont pu atteindre le parvis de l’Hôtel de ville vers midi. Avant que les éléments mixtes des forces de l’ordre aient quitté les lieux, des balles réelles ont été tirées à l’endroit des manifestants, tuant et blessant grièvement plusieurs personnes. En fin d’après-midi, le bilan était dressé. D’après les députés, quatre décès étaient enregistrés dont deux enfants qui se trouvaient à l’hôpital des enfants Tsaralalàna, morts par suffocation au gaz lacrymogène. Les événements étaient prévus s’enchainer. La nuit du 21 avril au 22 avril, les corps devaient être amenés à Analakely pour une veillée funèbre, mais elle a été annulée tout comme le meeting qui devait se tenir dimanche. Du côté de l’esplanade néanmoins, un groupe d’individus tentait jusqu’aux environs de 14 heures de franchir le barrage mis en place par les forces de l’ordre. Aucun affrontement n’a eu lieu ce dimanche.

Des messages contradictoires du gouvernement et du Président

Le dispositif à Analakely a été renforcé le 22 avril
Le dispositif à Analakely a été renforcé le 22 avril

Dans la soirée du samedi 21 avril, le Premier Ministre, Olivier Mahafaly déclarait que le gouvernement est ouvert à toutes les parties pour un dialogue. Il a avancé que l’enquête portant sur les tirs à Analakely est ouverte. Les députés, leaders de ce mouvement ont déclaré dans les mass médias que la manifestation du dimanche est annulée, mais qu’elle reprendra lundi 23 avril sur la même place. Le Président de la République Hery Rajaonarimampianina, de retour au pays ce dimanche s'est adressé au peuple, aux manifestants et aux journalistes. Il a souligné que la manifestation du 21 avril s'apparente à un coup d'Etat. Il a averti « les créateurs de troubles et les incitateurs des membres d'une même communauté à la haine » que l'Etat prendra ses responsabilités par l'intermédiaire des forces. Deux jours auparavant, le Président de la République était parti à l’étranger pour une destination et une mission dont la Nation ignorait les tenants et aboutissants, alors que la situation politique s'avérait déjà complexe. 

Sur les lieux de manifestation de ce 21 et 22 avril, les avis divergent aussi et ce suivant les points de vue des députés, leaders du mouvement. D’une part, des manifestants sont pour la démission du Président de la République puisque la corruption en haut-lieu qui prédomine est intolérable et l’utilisation des forces de l’ordre pour réprimer avec violences à chaque mouvement d’expression est inadmissible. D’autre part, des manifestants contestent les lois relatives aux élections visant à écarter Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana de la course aux présidentielles et qui favoriseront le candidat du régime en place, mais veulent que le Président actuel termine son mandat et que les élections aient lieu. Autant de questionnements auxquels les députés (MAPAR, TIM, MMM et indépendants) qui ont enclenché ce mouvement qu’ils veulent orienter vers le changement doivent savoir conjuguer dans les prochains jours.

Les réactions de la communauté internationale

Outre les présentations de compassion et de solidarité vis-à-vis des victimes des affrontements du 21 avril, les différentes représentations de communautés régionales et pays ayant leurs ambassades installées à Madagascar se sont exprimé sur la situation à Madagascar.

Bureau de l’Union Africaine à Madagascar : « Madagascar n'a pas besoin de replonger dans une situation difficile à quelques mois des élections » Ahmed Youssouf Hawa, représentante spéciale du Président de la Commission de l'Union Africaine à Madagascar.

Ambassadeur de l’Union Européenne à Madagascar et les ambassadeurs des Etats membres, Allemagne, la France et le Royaume Uni : « Les ambassadeurs européens appellent tous les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité et de retenue, et à privilégier le dialogue. Ils déplorent l’utilisation de la violence. L’Union Européenne réitère sa position de principe en faveur d’élections présidentielles en 2018, crédibles, transparentes et inclusives. L’Union Européenne rappelle la nécessité de respecter les droits de l’homme, notamment la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique. »

Ambassade des Etats-Unis à Madagascar : « L'ambassade des États-Unis respecte le droit de réunion pacifique et la nécessité de respecter la loi et l'ordre. En ce qui concerne la situation actuelle dans le centre-ville d'Antananarivo, l'ambassade américaine appelle toutes les parties à s'abstenir de toute action provocatrice ou violente. »

■ V.M

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