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Catégorie : Actualité
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Adieu Rue Lafayette, salama Rue Docteur Syedna Mohammed Burhanuddin
La rue Lafayette a été renommée à la demande de certains de ses habitants. Nous sommes allés rencontrer le Maire de Diego Suarez, Mr Houssein Alibay, pour avoir plus de précisions. C’était l’occasion d’aborder avec lui ses projets d’aménagement pour l’année à venir.

D’aucun ont eu la surprise de voir apparaître des banderoles tout le long de la rue ex.Lafayette qui annonçaient son nouveau nom à l’occasion des festivités du centenaire du Dr Syedna Mohammed Burhanuddin, le pape de la communauté Bohra.

 Mr le Maire, de nombreuses personnes nous ont fait part de leur surprise de voir cette rue, une des plus importante de la ville, renommée, et se demandent dans quelles circonstances cette décision a été prise ?
 «A l’approche des festivités du centenaire de leur leader spirituel, les représentants de la communauté Bohra de Diego Suarez ont adressé une demande à la Mairie afin de renommer la rue Lafayette du nom de leur Pape en son honneur. Cette question a fait l’objet d’un délibéré du Conseil Municipal qui a été sensible aux compensations proposées par la communauté Bohra en échange de cette faveur.»

Houssein Alibay, maire de Diego Suarez

Des compensations ?
«Oui, les membres de la communauté Bohra se sont proposés de contribuer à l’embellissement de la ville en érigeant deux fontaines décoratives («laser»), une sur le petit jardin de la Place Foch et une sur le rond point en face de la Pergola. Ils se sont également engagés à assurer de façon pérenne l’entretien de la voirie et l’amélioration de l’assainissement de la rue nouvellement renommée. Le Chef de Service Voirie a établi un cahier des charges qui comprend notamment plusieurs centaines de mètres de canalisation à rénover, des buses, ainsi que des regards à fermer. Il est également prévu de refaire la signalisation au sol et d’entretenir la route. Par ailleurs, les habitants de cette rue s’engagent désormais à respecter une charte d’urbanisme qui prévoit une couleur unique pour toutes les façades de la rue.»

Ce changement de nom est il exceptionnel ou une réflexion globale est elle en cours sur ce sujet ?
« Il nous est apparu que Mr de Lafayette n’avait absolument aucun lien historique avec Madagascar, alors que la communauté Bohra est présente depuis de nombreuses années et très impliquée dans la vie locale. Cette demande était l’occasion d’entamer une réflexion et nous avons déjà décidé de renommer deux rues de plus du nom des deux premiers Maires de Diego Suarez : Francis Sautron (la rue n’est pas encore choisie) et Alphonse Vavihely (Rue Point 6). Si certains noms nous tiennent à coeur et ne seront pas changés, comme Joffre ou De Gaulle, d’autres, comme François de Mahy, responsable d’une répression effroyable, seront progressivement modifiés sans regrets. Notons également qu’avec l’extension de la ville, de nombreuses rues devront être nommées.»

Vous parlez d’extension de la ville, des actions sont elles envisagées ?
«Il est prévu cette année de réhabiliter trois artères qui sont déjà très utilisées mais en très mauvais état et qui permettront de désengorger les quartiers qu’elles desservent. Il s’agit de la rue juste après le gymnase en sortant de la ville, d’une autre juste après le stade, et de la transversale qui relie le quartier SCAMA à l’usine Star. Ces trois rues permettront de relier la RN6 avec la route d’Anamakia. Une autre rue à l’étude est celle reliant le «croisement Y» à la gare routière.»

Des budgets ont donc été votés?
«Un budget additionnel nous a été octroyé mais nous comptons surtout sur le renforcement de la pression fiscale pour financer ces investissements. Pour ce début d’année, notre première priorité est le paiement des salaires des fonctionnaires de la Maire et des charges courantes. Nous envisageons donc cette année un renforcement du partenariat public/privé avec notamment la mise en concession du ramassage des ordures ménagères qui représente un budget considérable pour la Mairie.»

On nous pose souvent la question de l’éclairage public ?
«Un budget de 100 millions Ar a été voté en 2008. Nous sommes depuis en attente du bon vouloir de la direction centrale de la JIRAMA...»