Imprimer
Catégorie : Actualité
Publication :
Le bâtiment «Belle rose», au coeur des revendications des étudiants, dont la construction est achevée 
depuis plusieurs années, mais qui n'est toujours pas entré en fonction
Le bâtiment «Belle rose», au coeur des revendications des étudiants, dont la construction est achevée depuis plusieurs années, mais qui n'est toujours pas entré en fonction

Tout comme les étudiants des universités d'Antananarivo et Toamasina, ceux de l'Université Nord d'Antsiranana sont à nouveau en grève. En cause, le paiement des bourses d'études et les arriérés, ainsi que les logements « Belle rose »

Le lundi 5 novembre, des rumeurs relatives à des actes de vandalisme, dont la destruction du nouveau bâtiment « Belle rose » circulaient. Les éléments de l'EMMOREG se sont rapidement rendus sur place pour éviter que de telles choses ne se produisent. Malgré deux rencontres avec les autorités universitaires et de la Région DIANA à la Résidence mardi 6 novembre, le calme, revenu provisoirement, a de nouveau été troublé ces derniers jours par des manifestations qui ont dégénéré en violences.

Le Chef de Région s'est impliqué personnellement dans la résolution de cette crise en se déplaçant à Antananarivo pour tenter de débloquer le dossier en consultant les autorités centrales. Les étudiants ont cependant refusé de le rencontrer à son retour et ont repris leur mouvement en érigeant de nouveaux barrages au campus le 12 novembre dans la matinée.
Il est à déplorer qu'un certain nombre d'éléments incontrôlés parmi les manifestants se sont livrés à des débordements, en se rendant coupables d'effractions et de vols chez des particuliers riverains du campus, en dérobant notamment des poules et des chèvres avant de les rôtir et les manger sur place. Ces éléments perturbateurs se sont ensuite rendus au Lycée Mixte afin de tenter de convaincre les lycéens de les rejoindre dans leur mouvement, rendant nécessaire l'intervention de l'EMMOREG, qui les ont ramené au campus où ils sont restés en place pour dissuader les agitateurs de commettre de nouvelles exactions. Le calme n'est pas revenu pour autant et les membres des forces de l'ordre, stationnées dans un premier temps à 50 m de l'entrée du campus, ont subi des insultes et des jets de pierres qui les ont contraints à intervenir en pénétrant dans l'enceinte du campus -la franchise universitaire étant automatiquement levée dans le cas où des violences y sont perpétrées, comme l'a rappelé le Lieutenant Colonel Faha Bienvenue, Adjoint du Groupement de la DIANA. Les agitateurs ont été dispersés par des jets de grenades lacrymogènes. Pendant leur intervention, les forces de l'ordre ont procédé à l'interpellation de cinq personnes. Cette intervention a causé une grande émotion parmi les étudiants du campus dont bon nombre ont préféré quitter les lieux pour la soirée.
Quant il a voulu se rendre au campus pour faire part des nouvelles avancées du dossier aux étudiants, pendant l'après midi du 12 novembre, Mr le Chef Région Romuald Bezara, accompagné par des journalistes, s'est vu refuser l'accès et son véhicule a eu à subir quelques jets de pierres. Il a donc été préféré d'organiser une conférence de presse à la Région le lendemain, pendant laquelle il a annoncé que la question des bourses était sur le point de trouver une solution, et qu'il regrettait fortement l'attitude irresponsable de certains leaders étudiants -et parmi eux, un professeur- qui, selon lui, semblent plus intéressés par l'organisation de manifestations violentes plutôt que réellement attachés à la recherche d'une solution constructive.
Depuis plusieurs mois, les étudiants exigent entre autres que le dortoir Belle Rose, dont la construction est achevée depuis plusieurs années mais qui n'est toujours pas utilisé, soit enfin rendu opérationnel. Une autre revendication est que la gestion de tous les dortoirs soit désormais confiée aux associations étudiantes. Cette dernière revendication était déjà à l'origine des affrontements entre étudiants ces dernières semaines.
La situation risque malheureusement de ne pas s'arranger de si-tôt puisque le projet de Loi de Finances pour 2013, prévoit une révision à la baisse des budgets universitaires.