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Catégorie : Brèves
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La couverture sociale qui leur serait offerte est la même que celle dont bénéficie les salariés du secteur privé
La couverture sociale qui leur serait offerte est la même que celle dont bénéficie les salariés du secteur privé

La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale se lance le grand défi de faire bénéficier tous les travailleurs malgaches, salariés ou non d’une couverture sociale.

Après être entré en contact préalablement avec des groupements de paysans l’année dernière, la CNAPs se lance maintenant avec Madagascar Data Consulting à l’étude de faisabilité de la mise en place d’une couverture sociale pour une catégorie de travailleurs dont le trait particulier et qui leur sont commun est le fait de ne pas percevoir un revenu ponctuel (journalier, hebdomadaire ou mensuel).

Il s’agit notamment des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et des artisans. La couverture sociale qui leur serait offerte est la même que celle dont bénéficie les salariés du secteur privé. Cette couverture comprend l’allocation familiale, l’accident de travail et la retraite. Mais la question que l’on cherche à répondre à travers cette étude de faisabilité est : comment le travailleur paiera-t-il sa cotisation ? En effet, pour la majorité de la population agricole, en dehors de la période de récolte, subvenir à leurs besoins immédiats est déjà une lutte quotidienne. C’est donc pour entendre les points de vue des acteurs des secteurs concernés que la CNAPS Antsiranana a organisé dans l’après-midi du 8 avril une réunion au palais du Faritany. Ont participé à cet échange de points de vue les représentants d’associations, des directions régionales ou interrégionales de l’élevage, de l’agriculture, du développement rural, du tourisme et de l’artisanat, de la pêche, les représentants de la chambre des métiers… La réunion était dirigée par le délégué du directeur général de la CNAPS à Antsiranana et le consultant, le représentant de Madagascar Data Consulting.
La collecte d’informations ne s’arrête pas à de telles réunions, il y a aussi les rencontres avec les organisations paysannes, les associations, les institutions de microfinances et surtout les enquêtes auprès des ménages, c’est-à-dire auprès de chaque travailleur. Un échantillonnage a été réalisé et l’étude de faisabilité concerne 14 sur les 22 régions.
Une fois cette étude de faisabilité achevée, le texte réglementaire régissant la couverture sociale de cette catégorie de travailleurs sera mise en place. Lors de la cérémonie d’ouverture de cette réunion, le délégué du directeur général de la CNAPs a soutenu que le système appliqué à Madagascar jusqu’à aujourd’hui est injuste et ces changements sont apportés afin de redresser la situation qui a prévalu à Madagascar pendant plus de 50 ans. 7% de la population active uniquement bénéficie d’une couverture sociale soit de la CNAPS, de la CPR (pour les contractuels de l’Etat) ou de la CRCM qui est la Caisse pour la Retraite Civile et Militaire des agents d’Etat. Le représentant de Madagascar Data Consulting explique pourtant que la protection sociale est pour tout citoyen un droit ainsi l’idéal serait d’en faire bénéficier 100% des travailleurs.
Il a été annoncé lors de cette réunion que le nouveau code de la prévoyance sociale sera transmis au parlement cette année pour tenir compte des nombreux changements qui s’opèrent à Madagascar en matière de protection sociale.

■ V.M