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Catégorie : Culture
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Cette exposition des œuvres photographiques de Joël Pélerin et Fidison Ramahadray démontre que l’on peut photographier une femme nue, enceinte, accouchant, allaitant, avec son enfant, sans que cela soit vulgaire ou choquant. Les photos étaient par ailleurs accompagnées de poèmes en malgache et en français.

« Je ne me lasse pas de lire ces poèmes, la poète fait ressortir tout ce que je ressens en tant que mère et en tant qu’enfant, le lien que j’ai avec mes enfants et avec mes parents » avance une mère de famille. Les photos de Fidison Ramahodray et Joël Pèlerin ainsi que les poèmes d’Alice Ranorojaona Pèlerin sont organisés suivant les étapes de la vie de la femme et de l’enfant. De la considération des femmes représentées dans trois photos de ce qu’est pour elles la « nudité » et ce dès la naissance, la femme qui assure la continuité de la vie, la mère heureuse et épanouie, l’épouse qui vit et exprime sa féminité, le miracle de la vie qui se crée, la naissance… le poème « Fitiavako tsy lany » parle des « blessures » que l’on inflige involontairement à son enfant alors que l’on vise son bonheur, de la mère qui tend vers la surprotection, mais qui se retient pour ne pas étouffer l’enfant qui grandit, l’importance de la confiance que l’on accorde à l’enfant. D’autres concernent par contre l’enfant : l’enfant qui a besoin du regard de la mère qu’il considère comme « le plus beau miroir », mais il y a aussi l’enfant qui s’adresse à sa mère afin de lui permettre de grandir librement et de laisser épanouir sa propre personnalité.

L’on ne peut pas passer à côté des informations que ces photos et poèmes fournissent. Les photos de Fidison Ramahodray mettent en scène une mère qui met son enfant au monde dans un établissement sanitaire, l’on assiste à travers les photos aux premiers pleurs, à la pesée, à la mesure et aux premiers soins. Des informations fournies artistiquement et que l’on ne peut manquer de collecter, même inconsciemment. A l’entrée de la salle d’exposition d’ailleurs, nous pouvons lire ces phrases de Sara Bordas Eddy, représentant adjoint de l’UNICEF à Madagascar «…la survie, la protection, l’éducati

Une des photos de l'exposition
Une des photos de l'exposition "Aina"

on et l’épanouissement des enfants sont des impératifs universels du développement. D’une manière simple et frappante, ces photographies nous rappellent qu’il est essentiel que les enfants grandissent dans un environnement d’amour et de protection, que le suivi de la grossesse, l’hygiène à l’accouchement, l’allaitement maternel sont très importants pour garantir à chaque enfant un bon départ dans la vie. Toutes ces pratiques aident à réduire la mortalité maternelle et infantile à Madagascar où 75 enfants par jour meurent avant leur premier mois, 104 enfants par jour meurent avant leur 5ème anniversaire, 10 femmes par jour meurent pour des causes liées à la grossesse et à l’accouchement. »
Aina, la vie ou le souffle de vie est pour les Malgaches, sacrée, cette exposition véhicule autrement les messages pour sa préservation. L’exposition est aussi un hommage à la femme qui met au monde un enfant, prend soin de lui et l’éduque, assurant ainsi la continuité de la vie.

 

■V.M