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Catégorie : Culture
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Caylah est devenue celle qui représente le peuple, qui porte un message, qui « ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas »
Caylah est devenue celle qui représente le peuple, qui porte un message, qui « ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas »

La slameuse Caylah débarque à Diego Suarez pour une semaine intense d’activités, dont un concert au Jardin Tropical avec Jardins du Monde le samedi 23 avril

Début de l’année 2016, souvenez vous. Une jeune slameuse d’Antananarivo sort de l’anonymat lorsque son vidéo-clip « Caylah Madagascar – Slam Gasy » est partagé sur les réseaux sociaux par des milliers d’internautes : plus de 50 000 vues sur Facebook, et au moins 10 000 autres sur YouTube. Du jamais vu pour un slam 100 % malgache. La presse s’intéresse à l’affaire, et Caylah acquiert en quelques jours une notoriété aussi soudaine qu’inattendue. Pour autant, la slameuse de 22 ans garde les pieds sur terre, répondant avec énergie aux nombreuses invitations de la presse et des organisateurs d’événements. Des gens du monde entier la contactent, un mouvement se met en place autour de Madagascar, une prise de conscience collective, Caylah devient celle qui représente le peuple, qui porte un message, qui « ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Si on lui demande de préciser le message, elle répond sans hésitation : « On commence aujourd’hui à prendre conscience que tout n’est pas si rose, et qu’il faut se battre pour défendre ses idées. ». Depuis trois mois maintenant, on la voit, à travers sa page Facebook, parcourir le pays. Elle profite des invitations qu’elle reçoit de nombreuses associations, ou des Alliances françaises, pour offrir des concerts, animer des ateliers d’écriture. Elle parcourt le pays, mêlant travail et plaisir, vacances et contrats. De passion, de passe-temps, le slam est devenu un métier. La jeune femme, qui vient de terminer ses études en communication des entreprises est libre comme le vent qui la porte, ici et là, au gré des rencontres…

Une belle rencontre qui l’amène à Diego Suarez

Parmi ses nombreux correspondants, une jeune franco-magache, Sarah, qui vit en région parisienne. Elle n’est pas revenue à Madagascar depuis près de 20 ans. Le clip de Caylah, et les échanges qui s’engagent entre elles, lui donnent une nouvelle motivation pour franchir le pas et rentrer quelques mois dans « son pays » après toutes ces années, à la rencontre de ses origines. Pour ces premiers jours au pays, elle a proposé à Caylah de l’accompagner à Diego Suarez, ce qui serait aussi une occasion pour cette dernière de rencontrer le mouvement slam de la ville. Justement, à Diego Suarez, Caylah compte tourner quelques vidéos, se produire sur quelques « scènes ouvertes slams », mais aussi et surtout animer une série d’ateliers d’écriture à l’Alliance française. Elle ira également à la rencontre de son nouveau public dans les établissements scolaires de la ville. Le samedi 23 avril, elle participera à la journée organisée par Jardins du Monde autour des plantes médicinales (voir article en page 8°).
À Diego, les slameurs n’ont pas attendu Caylah pour s’organiser, mais nombreux se réjouissent de sa venue qui pourrait donner un nouveau souffle au mouvement, un peu en panne de motivation. En 2008, les premières scènes s’organisent du côté du lycée mixte avec l’arrivée de Momo, alors président de Madagaslam, l’événement national de référence. Le club se réunit alors chaque mois à l’hôtel La Terrasse du Voyageur. Chaque année, deux événements mobilisent particulièrement les slameurs : la participation au Madagaslam à la Capitale, et le festival Zegny’Zo, qui ravive le mouvement sur place. Le passage de Nico, un slameur de La Réunion, en 2012 marque les esprits et suscite de nouvelles vocations.
C’est au cours de ses trois participations à ces événements que Generika, la présidente du « Club Slam de Diego » rencontre Caylah. Elle fait donc preuve d’un grand enthousiasme à l’idée de l’accueillir, mais regrette de ne pas avoir assez de temps disponible, avec son nouveau boulot. Elle déplore aussi le manque de sérieux de certains membres de la communauté. Dans certains lieux, on ne veut plus entendre parler du slam à cause des retards et annulations en tout genre. Les participants envoyés par l’Alliance française à Madagaslam ont déçus, à tel point qu’on ne sait pas si des participants seront envoyés cette année. Generika a confiance : le séjour de Caylah va remobiliser les troupes, et le Zegny’Zo dans la foulée permettra aux nouveaux adeptes de se confronter au public, dans la rue, là où Caylah a tourné la fameuse vidéo qui a fait tant de bruit…

Caylah à Diego Suarez du 20 au 27 avril 2016

Retrouvez également Caylah en tournée dans les médias locaux, et dans les établissements scolaires (Lycée Français, Lycée Mixte…)