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La restitution du travail de cette résidence se déroule ce jeudi 19 mai à 18h30 à l'Alliance française d'Antsiranana
La restitution du travail de cette résidence se déroule ce jeudi 19 mai à 18h30 à l'Alliance française d'Antsiranana

Du 2 au 19 mai, une résidence d’écriture et de création rassemblait une quinzaine d’artistes venus d'ici et d'ailleurs à Diego Suarez, qui ont travaillé ensemble à la réalisation de spectacles de marionnettes. La restitution du travail de cette résidence se déroule ce jeudi 19 mai à 18h30 à l'Alliance française d'Antsiranana

L’objectif de cette résidence était de convier les artistes participants à partager leurs expériences et leur savoir-faire, dans un contexte d’ouverture et de diversité culturelle. Cette résidence était ouverte tous les jours aux habitants de Diego Suarez. Si la thématique choisie cette année par les organisateurs est « l’intrus », tout le monde était donc bienvenu pour rencontrer les artistes et assister au processus de création. La Tribune de Diego a rencontré la responsable du Théâtre Le Guignol de Lyon et de la Compagnie des Zonzons, Stéphanie Lefort, organisatrice de la résidence :
Tribune de Diego : Ce n'est pas la première fois que vous venez à Diego-Suarez, avez-vous remarqué une évolution dans le déroulement de la résidence ?
Stéphanie Lefort : C'est peut-être un peu tôt pour donner une réponse, nous sommes au début de la deuxième édition. Ce qui est sûr, c'est que le montage du projet est plus difficile : les partenaires habituels, et notamment les collectivités locales, connaissent de grosses difficultés financières, ce qui se répercute sur nos projets.
Est-ce que vos objectifs sont atteints à chaque édition ? Est-ce qu'ils changent d'une année à l'autre ?
Lors de la dernière édition, en 2014, nous avons été heureux de constater que deux spectacles sur quatre ont bénéficié d'une bonne diffusion : dans l'Océan indien pour l'un et jusqu'en Europe, dans d'importants festivals français pour l’autre.
Est-ce que la ville de Diego Suarez et l'ambiance qui y règne, ainsi que dans le pays en général, ont une influence notable sur le travail de création réalisé pendant vos résidences ?
Filip et moi sommes en effet très attirés par la dynamique culturelle qui règne ici. La Compagnie Zolobe et son festival Zegny'Zo?! y contribuent largement, mais il semble que de nombreuses associations artistiques soient présentes à Diego Suarez : jeunes bédéistes, musiciens, comédiens. C'est une des raisons pour lesquelles nous pensons sérieusement à mettre en place, de façon pérenne, une résidence de création, à l'image des villages d'artistes. Mais pour ça il faudrait aussi trouver des partenariats locaux, publics ou privés, fiables et qui s’engagent dans la durée.
Vous invitez le public à participer, ou au moins à observer les travaux des artistes pendant la résidence. Est-ce que des curieux jouent le jeu ?
Timidement, mais la vie de l’Alliance française d’Antsiranana fait qu’il y a toujours du passage. Nous invitons les gens à s’exprimer sur les murs : ça marche plutôt bien?! Finalement, donnez un stylo à quelqu’un et il en sortira toujours quelque chose…
Qu'est-ce que cela provoque à Diego Suarez et pour les participants à la résidence ?

Stéphanie Lefort, organisatrice de la résidence et responsable du Théâtre Le Guignol de Lyon et de la Compagnie des Zonzons
Stéphanie Lefort, organisatrice de la résidence et responsable du Théâtre Le Guignol de Lyon et de la Compagnie des Zonzons

Les habitants sont intrigués et amusés par l’aspect « marionnette » du projet. Il y a l’idée que cet art est principalement pour les enfants : cela n’est pas tout à fait juste, la marionnette est un art qui s’adresse à tous, mais ce qui nous intéresse dans cette idée, c’est que cela attire les familles. Vivre une expérience artistique en famille, ça créé des liens, ça fait des souvenirs partagés.
Cette année, vous avez-choisi le thème de l'intrus, en résonance avec l'arrivée massive de réfugiés en Europe depuis cet été. Comment cela fait-il sens dans le contexte de Diego Suarez, ou plus largement, de Madagascar ?
Diego Suarez est un port et Madagascar est une île : les intrus sont partout… Ils vont et viennent, entrent et sortent. Et puis, les langues cohabitent, on ne se comprend pas toujours entre le nord et le sud… On peut être un intrus dans son propre pays. Et réjouissons-nous?! L'intrus est une richesse : il véhicule une culture différente, il dérange les habitudes. C'est l'intrusion qui nous fait avancer… car en dérangeant on provoque le mouvement, et le mouvement fait tourner le monde.
Vous avez financé une partie du projet avec une collecte de financement participatif qui n'a pas été facile à boucler, est-ce que cela est à l'image du financement culturel, c'est à dire que les moyens nécessaires à une telle expérience sont de plus en plus difficiles à réunir ?
C'est peu de le dire?! Maintenant il faut se tourner vers d'autres modèles de financement car le désengagement est général. J'y vois bien sûr une conséquence à la crise mondiale mais plus que ça : la crise a bon dos… Elle justifie l’abandon de politiques culturelles ambitieuses. Or la culture n’est pas un luxe, c’est ce qui fabrique une société, favorise le vivre ensemble, créé du lien entre les gens. Tout ce que les extrémistes de tous bord cherchent à détruire… En abandonnant la culture, on ouvre la voie à toutes les dérives sectaires, on bouche l'avenir de nos enfants, on leur vole ce qu'il y a de plus précieux en nous : l'imaginaire. Et ça c'est impardonnable.
Cette année, c'est les 10 ans du festival Zegny'Zo?!, comment appréciez-vous l'essor de ce festival ?
Je suis impressionnée. Comme disait Mark Twain, « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». J’espère que malgré la conjoncture difficile, le Zegny’Zo continuera de grandir et d’apporter du bonheur aux habitants de Diego. Rendez-vous ce jeudi 19 mai à 18h30 à l'Alliance française d'Antsiranana pour la présentation des spectacles créés au cours de la résidence. ■

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