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Catégorie : Culture
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Madagascar a la chance d’avoir une seule langue commune, avec des variances dialectales qui peuvent être comprises par toutes les ethnies existantes dans l’île
« Madagascar a la chance d’avoir une seule langue commune, avec des variances dialectales qui peuvent être comprises par toutes les ethnies existantes dans l’île »

Amad Tombovelo Zayad, originaire de cette partie nord de l’île est poète et écrivain. Il écrit ses œuvres entièrement en malagasy, en dialecte du nord. Pour lui, écrire en malagasy est une manière de valoriser sa langue natale. Il est l’auteur de trois ouvrages tous écrits en dialecte malagasy du nord. En 2015, il a sorti l’ouvrage « Tononkalom-paritra : Valin-taratasin'iValizy mena » ainsi que « Olombelonanitorykijeja », un ouvrage illustré pour enfants. Et en 2016, « Tantaram-piainana : Anganosytononkalo ». Ces ouvrages ne sont pas encore accessibles à Madagascar mais l’auteur est à la recherche de partenaire pour les vulgariser dans le pays.

La Tribune de Diego (LTdD) : pourquoi écrire en malagasy alors que vous vivez à l’étranger ?
Amad Tombovelo Zayad (Amad) : Je préfère écrire en malagasy puisque c’est ma langue maternelle. En tant que malagasy je trouve que c’est plus facile d’employer le malagasy plutôt que d’autres langues. De plus, mes cibles sont les lecteurs malagasy, j’arrive à passer les messages et les idées que je voudrai partager. Comme cela, la majorité peut comprendre ce que j’ai envie de dire. Je trouve que de nos jours, de plus en plus d’écrivains utilisent des langues étrangères (française ou anglaises), moi je veux valoriser ma langue natale, et surtout le dialecte du nord qui n’est pas trop utilisé dans le domaine de l’écriture.

LTdD : que représente pour vous la langue malagasy ? qu’est-ce qui la caractérise des autres langues ?
Amad : La langue malagasy est ce qui distingue la nation malagasy des autres. C’est l’essence même de l’identité, d’être Malagasy. Madagascar a la chance d’avoir une seule langue commune, avec des variances dialectales qui peuvent être comprises par toutes les ethnies existantes dans l’île. Beaucoup de nation n’ont pas cette chance. De ce fait, elles sont obligées de parler une langue étrangère pour se communiquer entre eux afin de se faire comprendre. La langue malagasy a ses propres règles grammaticales. Pour toutes ces raisons, la langue malagasy est une fierté pour nous donc nous devons la préserver et la valoriser.La plupart du temps, les étrangers disent que nous chantons quand nous parlons, ce qui veut dire que la sonorité de la langue est légère. C’est peut-être pour cette raison que nous sommes le berceau de plusieurs artistes.

LTdD : des projets pour la préservation de la langue malagasy ?
Amad : En 1972, lors de la malgachisation il a déjà eu un projet d’élaborer un dictionnaire malagasy dans lequel aurait pu se trouver la signification d’un mot dans les différents dialectes. Mais le projet s’est arrêté en 1991 lorsque le Français est redevenu la langue d’enseignement. Selon le Pr Jaovelo Dzao, il a eu un grand progrès durant cette période de malgachisation de l’enseignement. Les linguistes, les chercheurs et les académiciens ont mis à jour des vocabulaires des dialectes qui ont été introduits dans l’enseignement. Maintenant, les linguistes font des recherches sur les vocabulaires existants dans tout Madagascar suivant une thématique. Ces recherches conduiront à la formation d’un lexique et d’un corpus. Ces linguistes discutent des avancées de ces recherches à chaque colloque et réunions scientifiques. Une avancée significative sera enregistrée lorsque le projet de loi sur la politique nationale pour la promotion et la préservation de la langue malagasy sera adopté et sera en vigueur.Le ministre de la culture, Jean Jacques Rabenirina soutient que le projet de loi est programmé pour la session du parlement actuellement en cours.
■ Propos recueillis par Raitra