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Francisco, bien connu pour ses tubes « Viavy » ou « Tapis rouge », prépare son retour à la scène malgache
Francisco, bien connu pour ses tubes « Viavy » ou « Tapis rouge », prépare son retour à la scène malgache

L’artiste bien connu pour ses tubes « Viavy » (récemment repris par Dalvis) ou « Tapis rouge », qui chante tout aussi bien en Français qu’en Malagasy, vit en Suisse depuis quelques années. Il prépare actuellement son retour sur la scène Malagasy

LTdD : Pouvez- vous vous présenter pour ceux de nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Francisco :
Je m’appelle Francisco tout simplement, je n’ai pas de nom de famille. Célibataire, j’ai néanmoins trois enfants. Je suis né le 9 mars 1960 à Agnaborano Ifasy, et j’ai grandi en brousse, où j’ai passé une partie de mon enfance à garder les zébus de mes parents qui étaient agriculteurs et avaient quelques têtes de bétail. Je suis auteur compositeur et interprète, et je suis monté sur scène pour la première fois devant un nombreux public à l’âge de seize ans. A l’époque, j’étais guitariste, et si j’ai bonne mémoire, nos chanteurs à ce moment-là c’étaient Roger Mahazoasy et Fouta jean Claude. Mes rythmes de prédilections varient entre le zouk, le slow et le salegy, mais il m’arrive d’en jouer d’autres.

LTdD : Quels sont vos meilleurs souvenirs, en tant qu’artiste.
Francisco :
Mes meilleurs souvenirs restent tout le parcours que j’ai suivit pour enfin sortir mon premier album, compilé sur K7 HP 60 vers la fin de l’année 1997.

LTdD : Qu’est-ce que vous pensez être la grande différence entre vous --les chanteurs des années 90-- et les chanteurs d’aujourd’hui ?
Francisco :
La musique est universelle et l’inspiration vient quand elle vient… Seulement, la technologie a tellement bien évolué ces derniers temps que la vitesse de maturation du produit est dépassée par la vitesse de production et la demande sur le marché, ainsi que la vitesse de distribution par les réseaux sociaux et autres moyens. Ceci a fait baisser le niveau qualitatif de certaines productions musicales, et laisse aussi moins de moyens de contrôle contre la piraterie d’œuvres… Néanmoins, cette même technologie offre une grande facilité d’amélioration, pour ceux qui savent l’utiliser à bon escient et en exploiter tous les avantages.

LTdD : Et d’après vous, que faudrait-il faire ?
Francisco :
Je ne suis certes pas le mieux qualifié pour donner des leçons de morale, car je comprends parfaitement que souvent, nécessité fait loi. Mais si je peux donner mon humble avis, je pense qu’il ne faut pas négliger les bases (en technique vocale, en solfège, savoir jouer au moins d’un instrument….), et qu’il faudrait aussi que les artistes restent fidèles à leur principe premier qui est de produire des œuvres authentiques, empreintes d’émotions sincères et d’une qualité bien préparée. Il faudrait donc connaitre les rudiments du métier, et non pas juste suivre le courant et engendrer des produits complètements bâclés. Déjà, à notre époque, comme tout était plus difficile d’accès, nous écoutions les productions des grands musiciens du monde entier, et forgions nos propres bases en autodidactes, en se partageant nos expériences mutuelles, mais maintenant, je pense que c’est plus facile de s’instruire convenablement.

LTdD : Le jeune chanteur Dalvis a repris votre tube « Viavy » … votre impression ?
Francisco :
Je suis à la fois content et fier. Je suis content que ce morceau reste d’actualité et fier parce que la jeunesse veut prendre et peut prendre la relève.

LTdD : Si d’autres jeunes voulaient réinterpréter certains de vos tubes, quels seraient les procédures à suivre ?
Francisco :
Je en suis pas procédurier, et cela m’enchanterait de collaborer avec la jeunesse. Seulement, ils devraient d’abord prendre contact avec moi, que je puisse leur expliquer les limites à ne pas franchir par rapport à l’authenticité de mes œuvres et aussi pour échanger nos impressions, afin que la reprise soit aussi bonne, sinon meilleure, que l’originale. Mon contact sur Facebook est « Francisco Baly » : ils peuvent commencer par ça, et nous discuterons des suites, avec plaisir.

LTdD : Vous résidez où à l’heure actuelle ?
Francisco :
A partir de 2001, j‘ai fait des allers et retours entre la France et Madagascar pour animer des soirées, puis en 2006, j’ai élu domicile en suisse, plus exactement à Lausanne, où je réside jusqu’à aujourd’hui. J’anime des mariages et des soirées privées à l’occasion, à côté de mon travail officiel ici.

LTdD : Si vous deviez citer trois chanteurs Malagasy, et trois chanteuses Malagasy en référence vocale ou stylistique, qui seraient-ce ?
Francisco :
Comme ça, sur le vif, j’opterai pour Théo Rakotovao, Mily Clément et Njakatiana pour les hommes et Deenyz, Bodo ainsi que Black Nadia pour les femmes. Je trouve que ces chanteurs ont une technique particulière et j’apprécie leurs timbres vocaux.

LTdD : Ya-t-il une raison particulière qui a motivé votre retrait du milieu artistique depuis toutes ces années ?
Francisco :
En effet, j’allais arrêter vu que mon dernier album remonte en 2009. Le marché était saturé, le piratage faisait rage et la qualité bien travaillée se faisait éclipser par les chansons et productions « vite fait » qui remontent la côte du hit-parade, par voie de matraquage radiophonique et télévisé (avant c’étaient les chaînes qui nous devaient des droits pour la diffusion de nos Œuvres, maintenant c’est nous qui payons pour que nos chansons soient diffusées), pour aussitôt chuter. Mais réflexion faite, je vais revenir car au fond de moi j’ai compris que c’était ma passion que j’allais sacrifier. Seulement, j’aurai besoin de me réactualiser, par rapport à toutes ces nouvelles technologies et ces modes de production-distribution.

LTdD : Vous comptez renter habiter de nouveauà Madagascar un jour ?
Francisco :
C’est mon plus grand rêve, mais pour le moment, mes moyens de vivre se trouvent de ce côté-ci de la planète, alors, j’attends le moment favorable pour rentrer au pays que je porte en permanence dans mon cœur.

Nous ne pourrons jamais vendre le zouk aux antillais, le rock aux britanniques, le reggae aux jamaïcains… Mais nous pouvons vendre la Musique Malagasy à toutes les nationalités

LTdD : Avez-vous un conseil particulier pour nos jeunes ?
Francisco :
Je le réitère encore, je ne suis pas un moralisateur invétéré, mais je partage l’expérience de l’âge : J’encourage donc ainsi les jeunes à mettre en avant dans leur productions artistiques leur traits et particularité Malagasy. C’est ce qui fait notre différence, ce qui nous distingue des autres. Il est possible de fusionner cette identité Malagasy avec d’autres rythmes, d’autres cultures, sans que ça devienne du plagiat ou de pâles copies de productions étrangères. Nous ne pourrons jamais vendre le zouk aux antillais, le rock aux britanniques, le reggae aux jamaïcains… Mais nous pouvons vendre la Musique Malagasy à toutes les nationalités. Je remercie en tout cas ceux qui portent déjà haut le flambeau de notre musique sur le plan national et international, mais je suis certain que beaucoup reste encore à faire. Le potentiel est là. Nous avons essayé, nous les ainés, mais l‘avenir est entre la main de la jeunesse, alors, allez-y, faites de votre mieux.
■ Luis K.

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