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Le 24 octobre, une journée de réflexion sur les énergies renouvelables et la création d’emploi a été organisée par l’association des parents des étudiants universitaires d’Ambilobe (UPEUA)
Le 24 octobre, une journée de réflexion sur les énergies renouvelables et la création d’emploi a été organisée par l’association des parents des étudiants universitaires d’Ambilobe (UPEUA)

Le recours aux énergies renouvelables passe peu à peu du statut de vœux pieu à celui de réalité objective revendiquée par les politiques, d’un côté, et les intellectuels et chercheurs, qui désormais défendent son intérêt auprès du plus grand nombre, ONG et usagers

Les recherches en matière d’énergies renouvelables au sein de l’école supérieure polytechnique de l’université d’Antsiranana, de l’institut supérieur de technologie et même de particuliers, avancent. Le 24 octobre, une journée de réflexion sur les énergies renouvelables et la création d’emploi a été organisée par l’association des parents des étudiants universitaires d’Ambilobe (UPEUA). Ntsay Christian, directeur représentant du bureau pays de l’OIT pour Madagascar, les Comores, Djibouti, Maurice et les Seychelles, était présent à l’ouverture officielle de l’événement.

L’OIT appuie en effet ce projet de l’UPEUA ; son représentant soutient que cette initiative mérite le respect et l’appui puisqu’elle est porteuse de développement. L’énergie étant déterminante pour la création d’entreprise et la promotion des investissements privés, elle est incontournable pour la création d’emplois. Le président de l’association UPEUA a d’ailleurs soutenu que l’énergie étant trop coûteuse, de nombreuses sociétés ont mis la clé sous la porte. Il a notamment mentionné en exemple les cas de la SOTEMA de Mahajanga et de la verrerie de Toamasina. La problématique soulevée dès le début de cette journée de réflexion sur les énergies renouvelables était « comment mobiliser les fonds pour la réalisation du projet ? ». C’est sur cette question que s’est focalisé le débat. Ntsay Christian a souligné « il faut déclencher le processus pour que d’ici trois ou quatre ans, une centrale soit mise en place et l’exploitation effective ».
Des notables de la ville, universitaires, chercheurs, entrepreneurs… étaient invités par l’association et la région DIANA à cette journée de réflexion. Avant de débattre de cette faisabilité du projet, Urbain Randriantiana, ingénieur chercheur en nouvelles technologies de l’électricité et Tsilanizara Nicolas, chercheur en génie électrique ont présenté les résultats de leurs études sur les exploitations possibles à réaliser dans la région DIANA. L’étude concernait les énergies solaire et éolienne, la demande actuelle (en énergie) des cinq districts, les contraintes de la centrale existante et celle à envisager d’installer. Mais ce qui intéressait surtout les participants au débat, c’était la faisabilité et la rentabilité du projet. Pour une puissance installée de 14Mw en énergie éolienne, les coûts sont estimés à 210 milliards d’Ariary. Les deux chercheurs évaluent à 15 ans la période durant laquelle serait remboursée la totalité des coûts d’investissements si le prix du kilowatt  / heure est fixé à 500 Ariary. Encore plus cher que le tarif actuel de la JIRAMA, mais, le selon le Pr Ali Sandy, avec l’évolution en matière d’électricité, la consommation peut être réduite et donc les coûts que cela engendre au ménage en donnant comme exemple : « il y a maintenant des ampoules à 10 watts dont l’éclairage équivaut à celle à 100 watts ». Des notables de la ville ont affirmé que le projet devrait être mis en œuvre en dehors de l’implication de l’État, qui selon Soamady « est l’obstacle au développement  ». Le directeur exécutif de l’agence régionale de développement (DIANA) a quant à lui tempéré ces propos en expliquant que « c’est le secteur privé qui est le promoteur du développement, l’État n’est que le facilitateur ». Or, la JIRAMA (société d’État) détient toujours le monopole de la distribution d’énergie. Il a été avancé que le fait que des ONG telles que Mad’Eole aient réussi à électrifier des villages en milieu rural démontre que ce projet est possible, même en ville.
Pour ce qui est du coût élevé des investissements pour l’installation des centrales solaire ou éolienne qui a découragé plus d’un, le Général Jaotombo a avancé que si plusieurs investisseurs participaient, les charges en seraient réduites d’autant.
Lors de son dernier passage à Antsiranana, le vice-président de l’Assemblée Nationale, Freddie Mahazoasy a soutenu que le Président de la République s’intéresse au projet Andrakaka qui inclut la mise en place de centrales éoliennes à Antsiranana. Une étude préalable a été réalisée en 2014 et Freddie Mahazoasy lors de la présentation du projet soutenait que son avancée ne dépendait plus que de l’Exécutif. Cette discussion du Président de la République avec le vice-président de l’Assemblée Nationale marquerait-elle le premier pas vers la concrétisation du projet du Northern Board of Strategic Investments ? Hery Rajaonarimampianina qui déclarait aussi lors de l’inauguration de la centrale thermique d’Antanandrano (Antananarivo), le samedi 24 octobre, que l’exploitation des sources d’énergie renouvelable est en bonne voie et qu’une évolution allant dans ce sens sera connue « d’ici quelques ou nombreuses semaines ».
■ V.M

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