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La majorité des participants se composait de miniers artisanaux provenant de Mahamasina, Ambondromifehy et Andranonakoho
La majorité des participants se composait de miniers artisanaux provenant de Mahamasina, Ambondromifehy et Andranonakoho

L’exploitation illicite de saphir qui dure depuis plusieurs années dans le parc national de l’Ankarana menace gravement l’environnement de cet éco-système protégé. Un dialogue pour réduire ces exploitations dans le noyau dur du parc a eu lieu ce jeudi 14 avril afin de trouver des solutions

Une centaine d’acteurs œuvrant dans la filière saphir dans la localité du parc national Ankarana a pris part au dialogue. Le but de chacun est de trouver des solutions durables afin de réduire les activités d’exploitations illicites qui touchent l’aire protégée de l’Ankarana jusqu’à son noyau dur. La majorité de ces participants se composait de miniers artisanaux provenant de Mahamasina, Ambondromifehy et Andranonakoho. Le dialogue était mouvementé. Chaque partie a campé sur sa position. Les miniers qui vivent de l’exploitation de saphir de l’aire protégée depuis des années refusent de quitter les lieux malgré la proposition pour d’autres activités économiques telles que l’élevage et l’agriculture. Ils ont émis l’idée d’acheter une infime partie de ce terrain afin de réduire la surface d’exploitation. Le directeur du parc de l’Ankarana, Salo Nicolas, n’est pas de cet avis. En creusant des trous de plus de 50 m de profondeur, les miniers détruisent l’environnement et la biodiversité dans le noyau dur. Selon lui,« ces grottes contribuent fortement à la dégradation de l’environnement. Et par conséquent, le taux de visite connait une diminution. Mais le problème ne concerne pas seulement la fréquentation des touristes, le vrai problème réside dans le fait que ces miniers touchent directement le noyau dur. Ce noyau dur représente en fait un point vital pour l’écosystème. Si on l’exploite, l’équilibre écologique va se briser, ce qui aura des conséquences néfastes pour les habitants locaux ». Les miniers, de leur côté ont réfuté le fait que ce soit eux qui causent la dégradation de l’environnement. Pour eux, ce sont les exploitants de charbon de bois et de bois de construction qui coupent les arbres et nuisent à l’environnement, eux (les miniers), ne font que creuser des grottes. Il leur a été expliqué lors de ce dialogue que les grottes provoquent le défrichement du sol et causera par la suite des érosions s’il n’est pas rebouché et reboisé. Outre le sol, ces miniers polluent également l’eau, plus précisément le fleuve de Besaboba où est fait le déversement des déchets des produits utilisés par ces miniers. En fin de journée et après une longue discussion, les participants ont donné les solutions probables dont l’octroi d’un terrain hors du noyau dur pour que ces miniers puissent continuer leurs activités habituelles sans perturber l’écosystème de l’aire protégée. Certains miniers ont également approuvé le don d’un terrain afin qu’ils puissent cultiver, mais à condition qu’il soit accompagné de matériel nécessaire ainsi que de formation sur les bonnes techniques de culture. Par la présence de calcaire aux alentours du parc, le président du fokontany d’Ambondromifehy a émis l’idée de mettre en place une usine de fabrication de ciment pour créer des emplois et ainsi inciter petit à petit les miniers à abandonner les recherches de saphir dans le noyau dur du parc. Suite à ce dialogue, la mise en œuvre des solutions proposées sera étudiée de près par un comité qui sensibilisera ensuite les miniers dans leurs localités et partager avec eux ces solutions. Après seulement cette consultation et sensibilisation que des décisions définitives seront prises. Et à la fin de cette procédure les bailleurs seront contactés ■

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