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Catégorie : Economie
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70 % de la population active est paysanne alors que sa production ne représente que 30 % du PIB
70 % de la population active est paysanne alors que sa production ne représente que 30 % du PIB

Depuis l’indépendance, la structure de l’économie à Madagascar est figée. Elle est bloquée au stade de l’économie agraire qui est très peu productive

70 % de la population active est paysanne alors que sa production ne représente que 30 % du PIB. L’exportation ne rapporte pas assez de valeur ajoutée car/et elle n’est pas diversifiée. 6 % des entreprises formelles sont dans la transformation, 90 % dans le commerce. Pour les pays africains en général, Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique explique « l’industrialisation doit véritablement prendre la forme d'un processus de ‘ transformation ’. Et pour cause, l’Afrique regorge de ressources considérables, de matières premières non transformées, et l’industrialisation fondée sur la transformation de ces mêmes produits peut être un moteur de croissance du continent ». (Source lesafriques.com). Les industriels malagasy sont convaincus de l’importance des industries de transformation, mais les moyens manquent. L’exportation de matières brutes ne rapporte pas de valeur ajoutée. De plus, le conseiller économique du Président de la République, Hyacinthe Befeno déclare que les ressources sont sous-explorées. « Madagascar a des potentiels miniers, mais ils n’ont jamais été prouvés concrètement. Ces potentiels sont-ils exploitables, commerçables ? »
L’économiste Razafindrakoto Raymond martèle que Madagascar manque de vision globale, systémique, à long terme et partagée « il faut réfléchir suffisamment à une politique pour une protection des rapatriements de devise ». « Tant qu’il y a opposition entre l’État et le secteur privé, l’économie ne peut pas se développer » ajoute-t-il. Il y a également ce manque de connexion entre les ressources naturelles et l’économie nationale, une abondance des ressources à côté de la misère de la population. S’y ajoute le manque de contrôle et les problèmes de gouvernance des ressources naturelles, objets des exploitations et exportations, comme le rapporte Hajanirina Randria Arson du Transparency International Initiative Madagascar. Tout comme la non-application du principe de continuité de l’État et des services publics. Mejamirado Razafimihary s’inquiète de la portée du propos de la chef de service des relations bilatérales du ministère du commerce Misa Rasolofoarison, qui fait appel au secteur privé pour donner des informations car « les aînés ne sont plus là pour dire ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont négocié ». « Qu’en est-il de la continuité de l’État ? » questionne-t-il, avant de déclarer « le secteur privé ne peut pas jouer aussi le rôle de l’Administration ».
Au cours des débats du 23 septembre dans le cadre du forum du développement industriel, il s’est clairement avéré qu’une bonne politique publique qui vise le développement du tissu industriel est nécessaire. La politique nationale de l’industrie est en élaboration. Cette politique ne viserait pas le développement d’un secteur isolé. Un secteur peut booster l’économie, mais d’autres secteurs prioritaires doivent suivre.
■ V.M