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Selon le secrétaire général du FIVMPAMA, l’Administration ne fait que « créer de faux débats pour éviter de se concentrer sur les vrais problèmes »
Selon le secrétaire général du FIVMPAMA, l’Administration ne fait que « créer de faux débats pour éviter de se concentrer sur les vrais problèmes »

Les institutions sont mises en place pour la légitimation du pouvoir. Du côté politique, tout est apparemment en place pour que l’Administration fonctionne, mais l’économie est à la traîne

L’économie censée jouer le rôle central dans la politique n’est considérée par les dirigeants que du point de vue technique. Marcus Schneider, représentant-résident de la Fondation Friedrich Ebert a remarqué à juste titre que « les économistes se sentent plus à l’aise à l’écart de la politique alors qu’ils devraient être les conseillers des politiques ». Sur 188 pays, Madagascar occupe la 154e place du rapport sur le développement humain des Nations Unies en 2015. A l’échéance 2015, le pays n’a pas atteint les objectifs du millénaire pour le développement et dans le classement Doing Business, il est 164e sur 189 pays. Doing business mesure la réglementation des affaires et son application effective. Le gouvernement martèle qu’il s’implique énergiquement pour l’amélioration de l’environnement des affaires à Madagascar, mais le secteur privé a les mêmes reproches, depuis toujours, à l’endroit de l’Administration, accusant celle-ci de tuer l’industrie locale à petit feu.

Le libre échange, cause de tous les maux ?

« Avons-nous souscrit trop précocement aux dogmes du libre-échange ? Madagascar est-il prêt à faire face à la concurrence internationale ? » ou à qui profite le libre-échange ? Les débats organisés dans l’après-midi du 23 septembre au Café de la Gare, Antananarivo, dans le cadre du forum sur le développement industriel touchaient ces questions. Bien que Misa Rasolofoarison qui est chef du service des relations bilatérales du ministère du commerce et de la consommation ne croit pas que le débat doive encore avoir lieu sur l’adhésion de Madagascar au libre-échange, puisqu’il y est déjà ; les industriels rapportent l’absence de base qui permet au pays de récolter des bénéfices de l’intégration aux communautés économiques régionales. Cette base c’est l’industrie puisqu’elle produit les biens, objets des échanges. Les industries malgaches peinent à survivre et même le marché intérieur est encore à conquérir puisque les produits importés envahissent le marché « sans régulation » comme le dénonce le secteur privé. Sans industries, il ne peut y avoir de produits et sans produits, il ne peut y avoir de commerce. « Pour commercer, il faut d’abord produire » dit Mejamirado Razafimihary du Syndicat des Industries de Madagascar et de la Chambre des mines. Les biens produits à Madagascar ne sont pas diversifiés, les industries malagasy ne sont pas suffisamment armées et accompagnées pour affronter la concurrence internationale. « Intégrations régionales oui, mais il faut donner les moyens aux entrepreneurs locaux d’être compétitifs » avance l’économiste Freddie Mahazoasy et vice-président de l’Assemblée Nationale. Et puisque les industries malgaches ne sont pas assez fortes et compétitives, la question était posée sur la possibilité de se retirer des accords de commerce régionaux (du libre-échange) auxquels Madagascar ne retire pas de profits. Faire comme la Tanzanie qui s’est retiré en juillet des Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union Européenne. L’économiste tanzanien Samuel Wangwe soutenait alors « autoriser les biens produits dans l’UE à inonder librement l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) reviendrait à tuer les industries locales et à transformer la Tanzanie en simple réservoir de matières premières ». A défaut de pouvoir se retirer de ces accords, Freddie Mahazoasy propose que des mesures concrètes soient prises, telles de renégociations auprès de l’ONUDI, de l’Union Européenne, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) …, l’objectif étant la compétitivité. « S’ouvrir et faire politiquement correct ne mènent à rien » soutient-il. FIVMPAMA ou Fivondronan'ny Mpandraharaha Malagasy (groupement des entrepreneurs) par son secrétaire général Rivo Rakotondrasanjy pointe du doigt l’incapacité de l’État à mettre en œuvre « tant que l’Administration est incapable d’imposer sa fermeté, cela ne sert à rien de débattre » en faisant référence aux pratiques illicites connues de tous, mais jamais sanctionnées, au détriment des industries locales. Au secrétaire général du FIVMPAMA d’indiquer que l’Administration ne fait que « créer de faux débats pour éviter de se concentrer sur les vrais problèmes ». Des réformes commerciales sont actuellement en cours d’élaboration au sein du ministère du commerce pour une protection des opérateurs locaux, un conseil de la concurrence sera mis en place, une approche filière est à adopter pour avantager les produits à haute valeur ajoutée. Outre ces discussions et élaboration de documents stratégiques, économistes et secteur privé demandent à ce qu’un calendrier d’actions soit mis en place pour des mesures efficaces et des résultats concrets.
■ V.M

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