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Catégorie : Economie
Publication :

Pierre Chavance à l'Alliance Française de Diego Suarez
Pierre Chavance, directeur de recherche de l’Institut de Recherche pour le Développement et spécialiste de la pêche au thon dans l’Océan Indien était de passage à Diego Suarez où il a donné une conférence sur l’état et la gestion de cette ressource qui représente un enjeu économique et social important pour tous les pays de la zone.

Les ports concurrents de Diego Suarez

Port Victoria
Les Seychelles
La capitale des Seychelles, Victoria sur l’île de Mahé, est le plus grand port de transbordement de la région. Elle accueille plus de 80 % des captures totales effectuées et sert de port d’attache pour la plupart des thoniers étrangers, essentiellement espagnols et français. Une conserverie existe sur place. Port Victoria



Port Louis
Île Maurice
Port Louis s’est récemment équipé d’un chantier naval avec deux formes de raboubs dont la plus grande mesure 130m. Ce nouveau chantier naval aux équipements très modernes se situe au sein d’une zone d’activité regroupant un grand nombre de compétences spécialisées : froid, chaudronnerie, electronique, diesel, etc. Ce chantier naval contribue à rendre la destination Maurice très compétitive auprès des Thoniers. Port Louis

Le thon est un poisson très apprécié et consommé sur toute la planète. Alors que les ressources de l’Océan Atlantique et de l’Océan Pacifique sont menacées par une exploitation trop intensive, celles de l’Océan Indien sont encore importantes et attirent de plus en plus les navires thoniers senneurs des grands pays spécialistes de cette pêche dont les techniques ne cessent de s’améliorer au risque de mettre cette ressource en péril.

Le thon est une espèce dont la particularité est d’être extrêmement mobile, se déplaçant rapidement dans tout le bassin océanique. Cette mobilité rends la pêche complexe et très technique avec des moyens importants (bateaux puissants et rapides, électronique de pointe, etc) qui en réservent la pratique aux pays suffisamment développés pour disposer des capitaux et compétences nécessaires. De plus, cette mobilité rends très difficile l’attribution à tel ou tel pays la propriété de la ressource. Environ 3% des prises (soit environ 52 000 tonnes par an) sont faites dans les eaux malgaches, principalement dans le canal du Mozambique pendant les quelques semaines de l’année où le poisson est de passage dans ces eaux (de mars à avril généralement). Les thoniers, (Français et Espagnol pour la grande majorité) reversent à l’Etat une part de leurs bénéfices sous la forme droits de pêche. La grande majorité des prises est faite dans les eaux internationales qui sont libres de droits de pêche.
Les scientifiques estiment qu’à l’heure actuelle l’effort de pêche est proche de la limite soutenable, et s’inquiètent des progrès constants réalisés dans les techniques de pêche qui contribuent à augmenter significativement cette pression, avec notamment l’emploi récent des DCP (dispositifs de Concentration de Poisson). Ces dispositifs sont constitués de radeaux dérivant dont l’ombre contribue à attirer les poissons. Certain embarquent des sonars et des balises GPS qui permettent aux patrons de pêche de se diriger à coup sûr vers les zones interressantes. En plus de (trop) faciliter le repérage, ces dispositifs constituent un danger pour l’environnement en occasionnant la capture involontaire d’espèces protégées.

La CTOI (Commission Thonière de l’Océan Indien), est l’organisation internationale regroupant les pays riverains de l’Océan Indien dont la mission est la gestion collective des réserves, avec un pouvoir de décision qui s’applique aux états membres. Son rôle est d’établir des statistiques sur l’état des stocks et de proposer des solutions pour en assurer une gestion rationnelle. Pour établir ces statistiques, la CTOI dispose de plusieurs indicateurs :
Répartition des prises de thon dans l'Océan Indien - Les carnets de pêche tenus par les capitaines des navires.
- Les échantillonnages à terre réalisés par des contrôleurs mandatés par la CTOI et qui permettent de connaitre la composition spécifique et les structures de taille réelles, la commercialisation du «faux» poisson, et la biologie des principales espèces identifiées dans les conserveries
- Les observateurs embarqués
qui couvrent environ de 10% de l’effort et permettent d’estimer le volume des prises accessoires ainsi que les rejets
- Les données VMS qui permettent de connaitre très précisement la localisation des capture et de déterminer notamment l’allocation des prises aux différentes ZEE.
Quantités de thon pêchées dans l'Océan Indien Pour collecter cet ensemble de données, la CTOI s’appuie sur un réseau d’organismes nationaux dans les pays membres. A Madagascar, c’est l’USTA (Unité Statistique thonière d’Antsiranana) qui est en charge de cette surveillance. Créée à la fin des années 90’, cet organisme basé à Diego Suarez emploie 8 personnes spécialement formées à la collecte des ces informations. Rahombanjanahary Diary Mirindra, chargé de recherche scientifique, nous informe que l’USTA, dans le cadre du développement de son outils statique envisage d’ouvrir prochainement des antennes à Tamatave et Mahajunga.
Selon lui, la mise en place de quotas de pêche est la solution envisagée par la CTOI pour assurer la préservation de la ressource.

 

Contact USTA :
Rakotoarizaka Christian Norbert
Directeur USTA
Tél. : 032 40 44 176
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Rahombanjanahary Diary Mirindra
Chargé de recherche scientifique
Tél. : 034 05 053 23
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