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Catégorie : Economie
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L’immobilier à Diego Suarez : un secteur particulièrement touché par la crise
Ceux qui ont vécu dans d’autres régions de l’île sont toujours surpris par le coût très élevé de l’immobilier à Antsiranana. Cela ne concerne pas non seulement la vente, mais aussi la location.

 Ces deux dernières années, la vente et la location d’immobilier à Antsiranana comme dans les autres villes de Madagascar ont connu des difficultés. Ce sont des petits investisseurs qui arrivent en masse à Diego et ils n’ont pas toujours recours aux agences immobilières. Ils n’ont pas d’exigences particulières et leurs besoins concernant l’habitat ne sont pas difficiles à satisfaire.

Dans la ville d’Antsiranana, il y a 5 ou 6 agences immobilières « formelles ». Elles s’occupent de vente, d’achat : terrain, maison, commerce et de location d’immobilier. D’autres s’occupent aussi de constructions. Elles accompagnent le vendeur et l’acheteur jusqu’à la signature de l’acte de vente. Le problème le plus courant concerne la vente d’un héritage. Il faut que tous les héritiers consentent à vendre le bien, ce qui signifie qu’il faut obtenir la signature de chacun. Les agences immobilières essayent de régler le problème à leur niveau afin de ne pas décourager l’acheteur. Et pour qu’il n’y ait pas escroquerie ou autre tromperie, elles ont à leurs dispositions les papiers prouvant que la propriété appartient bien au vendeur (il s’agit entre-autre du plan et de la position juridique).

Des responsables d’agence immobilière avec lesquels nous avons pu discuter ont dit que leur secteur est le plus touché dès qu’il s’agit de crise économique. C’est au niveau de la vente que le problème se ressent le plus selon eux. En 2010, une agence dit n’avoir vendu qu’un terrain de 1000 m2, deux maisons et ont conclu quatre contrats de location. Il n’y a pas tellement de demandes et pourtant les offres augmentent de jour en jour car ceux qui cherchent à vendre ou à louer leurs propriétés sont nombreux. Actuellement, ceux qui ont la possibilité d’acheter sont les étrangers qui veulent s’installer à Diego et les Malgaches qui vivent à l’étranger. Les commerces sont les plus difficiles à vendre à cause de l’instabilité politique et la crise économique. Il y a par exemple des fonds de commerce qui sont en vente depuis 2008, mais que l’agence n’est pas parvenue à vendre.

En général, les gens cherchent soit des propriétés en bord de mer soit en centre ville à un coût le moins cher possible, les négociations traînent et n’aboutissent pas toujours à un accord entre les trois parties (l’agence immobilière, le propriétaire et l’acheteur). « Les gens veulent connaître les prix, ils aiment visiter, mais à la fin ils ne sont plus décider à acheter. Il y en a qui disent qu’ils reviendront l’année prochaine » nous dit un secrétaire d’agence immobilière. En ce moment, à Diego, un mètre carré de terrain coûte au minimum 20 000 Ariary. Et pour avoir une petite maison de deux chambres avec cuisine et une cours en dehors de la ville, il faut débourser dans les 40 000 000 d’Ariary. Le prix d’une villa de haut standing est entre 540 000 000 et 2 025 000 000 Ariary et rares sont les personnes qui s’y intéressent réellement. En ce qui concerne la location, en 2009, les Malgaches pouvaient encore louer dans les 300 000 à 350 000 Ar par mois, maintenant, ils cherchent dans les 100 000 à 200 000 Ar. Ce sont les étrangers qui peuvent louer des jolies maisons et des villas à 600 000 ou 800 000 Ar.
■VM