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Catégorie : Economie
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Des activités et rencontres pour faire connaitre les assurances à Madagascar
Des activités et rencontres pour faire connaitre les assurances à Madagascar

Les entreprises d'assurances se sont activées ces derniers jours pour faire connaître leurs produits. Des activités et rencontres qui ont un peu surpris les Antsiranais car l'image qu'ils ont des assurances sont des bureaux bien calmes et discrets

Participation des agences ARO et Ny Havana Antsiranana aux expositions organisées par le Conseil National de l'Ordre des Médecins au foyer Secren. Des animations de vente organisées par l'agence Ny Havana sur l'avenue Lally Tollendal en fin de semaine. Des animations qui d'après les employés des deux agences se poursuivront pour l'une et débuteront pour l'autre dans les prochains mois.

L'on se doute de la cause de ces initiatives. Les entreprises d'assurances étrangères telles que Colina et Allianz ont fait leur entrée sur le marché des assurances à Madagascar, Allianz a déjà ouvert une agence à Antsiranana, elles ont l'avantage de posséder des techniques commerciales bien avancées et validées par des expériences acquises au niveau international, leur part de marché dans le monde est déjà étendue. La concurrence est donc rude pour les deux compagnies d'assurances nationales et la mutuelle MAMA qui depuis leurs apparitions ont développé des rapports beaucoup plus coopératifs que concurrentiels. A côté de cette nouvelle forme de concurrence, plus agressive, les entreprises nationales évoluent actuellement dans la crise. Il va de soi alors que les efforts soient orientés vers les activités commerciales et l'attraction de la clientèle. Mais quelle clientèle ?
Si dans les pays occidentaux, les produits d'assurances sont bien connus du public et que la souscription d'une police d'assurances se fait de manière systématique, ce n'est pas le cas à Madagascar où la majorité de la population ne connaît que les assurances automobiles qui sont obligatoires. Des entreprises et employeurs souscrivent des assurances pour leurs salariés par le risque que peut comporter l'emploi. A cause de ce caractère obligatoire, beaucoup ne connaissent pas l'intérêt de souscrire une assurance. De plus, certains principes à la base même de l'assurance sont considérés contraires à la morale malgache telle que le fait d'envisager l'avenir avec ses côtés obscurs et ses risques. Le Malgache vit dans le présent avec ses épreuves à surmonter, évoquer des malheurs qui peuvent « éventuellement » se passer dans le futur est dans la mesure du possible à éviter.
L'on a tendance à croire que « les assurances sont pour les riches ». Harimbola Ratefinarison, Directeur de l'agence centrale Ny Havana Antsiranana nous donne son avis « logiquement, les riches ont déjà les moyens de payer leurs frais de soin médical, d'assurer leur avenir et celui de leur proche même après leur décès … or ce que les assurances proposent c'est de garantir à la place de la personne physique - qui peut avoir des moyens financiers limités - ces évènements que comportent l'existence humaine comme les accidents, le décès, la retraite, les maladies, moyennant le paiement de la prime dans un délai déterminé par les deux parties. En définitive, les assurances sont faites pour tout le monde et tous les secteurs d'activités: parents, enfants, ménages, salariés et professionnels du secteur informel et du formel, associations, industries, etc. »
Force est aussi de constater que des idées reçues marquent le domaine des assurances. « Les assurances… c'est du vol ! » nous dit un propriétaire de véhicule qui dit avoir payé régulièrement et ponctuellement ses primes d'assurances, mais qui n'a pas obtenu remboursement des frais de réparation de sa voiture après un accident. « Le problème c'est que, à cause des termes techniques ou/et de la langue utilisée, les termes du contrat ne sont pas totalement compris par l'assuré ou le souscripteur… il est de l'obligation de l'agent d'assurances d'expliquer-point par point s'il le faut- les termes de la police » explique Harimbola Ratefinarison « pour ce qui est de l'assurance automobile, la plupart des polices (contrats souscrits) couvre la responsabilité civile de l'assuré, ce qui signifie que les garanties se portent sur la réparation des préjudices subis par la victime de l'accident et non des dommages subis par le souscripteur du contrat. Si ce dernier désire que l'assureur rembourse les frais de réparation de son véhicule, il faut établir un contrat comprenant les risques à couvrir tels que les dommages au véhicule, les incendies, bris de glace et autres ».

■ V.M