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Catégorie : Editoriaux
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«Des actes et non des paroles»: la devise de Diego date d’un temps où l’esprit militaire soufflait sur la ville.
Mais il ya longtemps que cette devise peut se lire de droite à gauche: parler, avant d’agir.

Cette devise, la politique se l’est appropriée. Les hommes politiques parlent, parlent, parlent de la nation, de l’économie, de la propreté, de la sécurité etc.
Non, ce serait inexact: les politiques ne font pas que parler; ils inaugurent des routes (Ankify), des bâtiments inhabitables (le dortoir de l’université de Diego), des ports...Tout cela généralement financés par l’argent des autres.
Mais voilà, la parole politique coûte cher, très cher, surtout quand lorsqu’on assiste à un babyboom de politiciens.
Mais heureusement que la nature généreuse et la population accueillante de Madagascar suscite simultanément un papyboom d’ONG (voir Ramena)...

Madagascar et sa région nord ont inventé une troisième voie: ce n’est pas le capitalisme, ce n’est plus le communisme; c’est osons le mot, l’ENG, l’économie non gouvernementale.
On pensait cette nouvelle économie à l’abri des crises, des bulles spéculatives ou des implosions. Or on constate avec effroi que l’ENG est terriblement dépendante d’une autre économie, d’un autre système : l’ONG.
Or, l’ONG ou l’organisation non gouvernementale se révèle parfois plus dur que le système capitaliste ou communiste. En cas de crise, l’ONG tend à s’occuper en priorité de sa propre structure, ses permanents, ses 4X4, etc

Sommes nous à la veille d’une crise majeure de ces deux systèmes? L’ENG et l’ONG vont elles sombrer ensemble... Il est encore trop tot pour le dire, mais des signaux inquiétants s’allument dans le monde sous l’effet de la crise financière.

On commence à reprendre conscience que l’argent ne devrait représenter que la richesse fournie par le travail, et donc par les travailleurs.
Grâce à l’ENG et aux ONG, on avait pu l’oublier.
Il reste à espérer pour que l système ne sombre pas que le travailleur de St Denis, de Bombay, ou de Bangkok ne se pose pas la question de savoir si son travail doit payer les routes de Ramena et les casernes de pompiers de Diego.

Car alors, il faudra revenir à la bonne devise: les actes et non les paroles.

Séraphin B.