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Catégorie : Tourisme
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Le Président de l’Office Régional du Tourisme de Diego Suarez, Ismaël Monibou à Porquerolles pour la signature de l’Initiative Internationale pour les Îles Durables
Le Président de l’Office Régional du Tourisme de Diego Suarez, Ismaël Monibou à Porquerolles pour la signature de l’Initiative Internationale pour les Îles Durables

Véritables joyaux écologiques et un des principaux attraits touristiques de la région, les îles de la Mer d’Émeraude suscitent de nombreuses convoitises. L’adhésion du comité de Gestion de la Mer d’Emeraude à l’Initiative internationale pour les îles durables du Conservatoire du Littoral français ouvre d’immenses perspectives, tant pour la protection de ces îles que pour les opportunités de développement touristique durable dont elle est porteuse

Les discussions étaient ouvertes depuis 2014, elles viennent d’aboutir : les îles de la Mer d’Émeraude viennent d’être accueillies au sein de l’Initiative Internationale pour les Îles Durables dont la déclaration fondatrice a été signée à Porquerolles le 29 octobre 2015. Cette initiative est une suite et un développement du programme du Conservatoire du Littoral français « Petites îles de Méditerranée » (PIM) qui a permis l’élaboration de méthodes et de techniques pour la mise en place de programmes de gestion et de préservation pour de petites aires marines, dans le respect de l’environnement mais aussi des populations locales. Le principal intérêt de ce nouveau label est la mutualisation des moyens humains, techniques et financiers qu’il permet. Le conservatoire du Littoral est en effet une très grande structure disposant de moyens colossaux et qui, depuis sa création en 1975, a acquis un volant de compétences et d’expertises tout à fait remarquable.
Les îles de la mer d’Émeraude ont depuis longtemps été identifiées comme un patrimoine national exceptionnel et ont fait l’objet de diverses mesures de classement depuis les années 1980. Un « comité de gestion et de préservation » sous la supervision de l’Office Régional du Tourisme et associant les communes riveraines existe depuis 2010. Il compte à son actif depuis cette date plusieurs actions d’aménagement des sites, de formation et de sensibilisation des guides à la protection de l’environnement. Parmi ces actions, la mise en place d’une taxe payable par les touristes se rendant sur les lieux ne fait pas l’unanimité. Cette taxe, destinée pour partie à financer les actions du comité de gestion, est reversée pour l’autre partie aux communes riveraines pour financer des actions sociales. Mais les patrons des bateaux transportant les touristes s’insurgent contre cette taxe qui les touche directement et dont ils disent ne pas voir les effets. Quant aux communes riveraines, elles jugent la part qui leur revient très en dessous de leurs attentes. Une meilleure communication sur les actions entreprises et une plus grande pertinence dans les aménagements sont donc manifestement nécessaires, et c’est ce que propose justement le Conservatoire du Littoral à travers son initiative. Les discussions, engagées depuis la fin de 2014, ont d’ores et déjà permis l’envoi en formation en Tunisie d’un des agents de l’ORTDS qui a pu constater de visu quelles étaient les possibilités d’aménagements afin de maximiser à la fois la protection de ce type de zone sensible environnementalement tout en offrant au public des visiteurs une expérience pendant la visite qui soit un succès.
Il est à noter que ces îles, malgré leur statut de patrimoine national traditionnel et des mesures de sauvegardes qui ont été décrétées à plusieurs reprises, font malheureusement régulièrement l’objet de tentatives d’accaparement par des opérateurs économiques avides d’en exploiter l’évident intérêt touristique et commercial. L’adhésion du comité de gestion et de l’ORTDS à l’initiative patronnée par le Conservatoire du Littoral, avec la reconnaissance internationale et le soutien massif qu’il constitue, est de ce point de vue une très bonne nouvelle pour tout ceux qui s’inquiétaient de voir ce patrimoine écologique et traditionnel être dégradé au profit de quelques particuliers et au détriment des générations futures.