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Catégorie : Tourisme
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Nosy be : 3ème saison pour la charte « tourisme durable »
Nosy be : 3ème saison pour la charte « tourisme durable »

Initiée dès 2011 par le Groupement Interprofessionnel de l’Hôtellerie et du Tourisme de Nosy be avec l’appui de la GIZ (coopération allemande), la charte « Nosy be s’engage pour un tourisme durable » fédère en sa 3ème année l’essentiel des prestataires de services touristiques Nosibéens avec de réels impacts tant sur l’environnement naturel et social que sur le plan communautaire

La première particularité de cette charte avait été d’identifier des critères spécifiques, adaptés aux besoins et réalités de l’île aux parfums, sur les 3 volets qui composent le concept de tourisme durable. Sur le plan environnemental, l’organisation de plans de reboisement ou de « journées vertes » ainsi que l’adhésion aux systèmes de ramassage des déchets est apparue comme une urgente nécessité. Sur le plan social, les formations (notamment en français sur objectifs spécifiques avec l’appui de l’Alliance Française), le soutien au CFTH (Centre de Formation au Tourisme et à l’Hôtellerie de Nosy be) ou bien encore l’aide à la commercialisation de l’original produit touristique de l’association des femmes de Marodoka avaient également été identifiés comme prioritaires. Sur le plan économique et communautaire, l’implication dans des groupements, tel l’Office Régional du Tourisme de Nosy be qui assure la promotion de la charte, a été vivement encouragée. Force est de constater qu’au sein des différentes associations qui se sont créées ces deux dernières années à Nosy be (Authentic Hotels, Villages de l’Ouest, association des clubs de plongée…) figurent de très nombreux adhérents à la charte « Nosy be s’engage pour un tourisme durable ».

Madagascar par son positionnement «  nature et découverte » ne peut rater cette opportunité de capter des niches d’un marché « responsable » à l’accroissement exponentiel

Cette charte qui vise à ce que des actions concrètes améliorent l’environnement touristique de Nosy be (y compris au niveau de la professionnalisation de ses adhérents) est, d’année en année, plus ambitieuse. Si la saison 2011/2012 avait été surtout consacrée à une sensibilisation aux réalités et enjeux du tourisme durable, les deux millésimes suivants ont cherché à impliquer davantage les opérateurs en augmentant le pourcentage de critères devant être atteint (70% pour cette saison 2013/2014).
Richard Bohan, consultant en marketing touristique & tourisme durable et co-initiateur de cette charte, accomplit chaque année deux missions à Nosy be. En tout début d’année, il s’agit d’ « auditer » les structures et mettre en place des indicateurs (bonnes pratiques) qui permettront d’atteindre les objectifs. En milieu d’année, le consultant contrôle l’engagement des opérateurs puis établit un rapport présenté à une commission de « suivi et évaluation » qui statue sur l’adhésion.
En février /mars dernier, 65 prestataires ont pu êtres visités ce qui traduit un véritable engouement pour toutes les démarches qui garantissent un développement harmonieux de leurs activités touristiques.
Le projet PIC (Pôles Intégrés de Croissance) va appuyer cette charte qui, en outre, devrait être dupliquée rapidement à l’ensemble de la région DIANA. Des premières réunions de travail se sont tenues récemment à Diego Suarez entre les représentants du Conseil Général du Finistère (qui appuie le développement du tourisme dans la région DIANA), de l’Office Régional du Tourisme de Diego Suarez (et ses antennes d’Ambilobe et Ambanja) et Richard Bohan.
L’enjeu lié à l’essor du concept de tourisme durable est énorme tant le développement de ces notions est important à travers le monde. Madagascar par son positionnement « nature et découverte » ne peut rater cette opportunité de capter des niches d’un marché « responsable » à l’accroissement exponentiel.

Les signataires de la charte « tourisme durable »
Les signataires de la charte « tourisme durable »
Premières « journées vertes »

Sur le plan environnemental, c’est la participation à deux « journées vertes » (ramassage de déchets, plantations ornementales…) qui constitue l’engagement obligatoire de chaque postulant à la charte saison 2013/2014. Une forte sensibilisation des populations riveraines (notamment des enfants) est prévue durant ces journées qui sont coordonnées avec les autorités locales. Dès le mois d’avril, l’association « Villages de l’Ouest » mais aussi L’Heure Bleue à Madirokely avaient déjà organisé les premières journées.

Conférences « durables »

Le samedi 1er juin, dans le cadre du salon International Tourism fair Madagascar 2013 (Antananarivo – 30 mai au 1er juin) et de la Journée mondiale du tourisme responsable, des conférences feront le point sur l’avancement du concept durable à Madagascar.
La charte « Nosy be s’engage pour un tourisme durable » y sera particulièrement évoquée comme étant la principale réalisation concrète dans ce domaine à Madagascar.

Vous avez dit… « durable » ?

Le développement durable intéresse tous les secteurs. Le tourisme étant devenu la plus grande industrie du monde (devant l’automobile) avec son milliard de voyageurs annuel, l’adjectif « durable » lui est particulièrement associé. Il signifie que l’on se préoccupe des aspirations, celles des touristes et des communautés d’accueil, ainsi que de la pérennité des activités sans pour autant compromettre l'avenir des futures générations qui pourront exercer les mêmes métiers, avec des chances de succès identiques, dans un environnement préservé.
Le concept de durabilité repose donc sur trois piliers incontournables et indissociables. L’environnement, le social et l’économique. Un hôtel en bord de mer cherchera à rejeter le moins d’eaux usées possibles et, à défaut, à les traiter de manière à ne pas détruire le lagon qui constitue son véritable « fond de commerce ». Si les coraux et leur faune devaient disparaître, quel que soit le confort de cet établissement, sa santé économique serait loin d’être assurée.
Prenons l’exemple d’une ONG qui crée un écolodge en bordure d’une aire protégée. Son approche environnementale est irréprochable (conservation de la biodiversité), son implication sociale exemplaire (emploi et formation du personnel local, soutien à l’école et dispensaire…) mais, à chaque clôture du bilan, les bailleurs de cet ONG doivent « mettre la main à la poche » afin d’équilibrer les comptes. Cet écolodge n’est pas « durable ». Il est parfaitement « responsable » tant du point de vue environnemental que social mais il ne peut être qualifié de « durable » car le pilier économique est trop fragile. La crise que nous traversons a d’ailleurs démontré qu’il a suffi que de généreux donateurs deviennent plus frileux pour voir immédiatement la disparition de quelques belles réalisations considérées jusqu’alors comme « durables » mais qui n’ont pu… perdurer !

Commission « suivi et évaluation »

Cette commission a pour but de fixer les objectifs à atteindre par les futurs adhérents à la charte (% des critères à respecter, critères obligatoires…), d’assurer le bon déroulement des missions du consultant et, à la lecture de ses rapports au terme de la 2ème mission annuelle, de statuer sur l’adhésion des postulants.
7 membres la composent :
Madame Dolce Léa RAVO – Directrice régional du tourisme
Madame Françoise CHATEL – Présidente du CA de l’ORTNB
Monsieur Claudio SIRAGUSA – 1er Vice-président de l’ORTNB
Monsieur Guillaume PETITBOULANGER – Membre du CA de l’ORTNB
Monsieur Fred LEBAUPIN – Président du GIHTNB
Monsieur Jean Louis SALLES – Vice-président du GIHTNB
Monsieur Gérard POULTEAU – Membre du GIHTNB

Avec l’aimable autorisation du magazine de l’Office National du Tourisme de Madagascar « Info-Tourisme-Madagascar » et les éditions « no comment ».