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Catégorie : Société
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Mme Emilie, gargotière sur la rue Sadi Carnot à Antsiranana
Mme Emilie, gargotière sur la rue Sadi Carnot à Antsiranana

Les gargotes ne manquent pas à Diego Suarez. Elles nous dépannent en cas de petite faim ou envie d’un petit casse-croute. Madame Emilie est de celles qui font vivre ces petits établissements

La Tribune de Diego : comment avez-vous choisi ce métier ?
Madame Emilie :
en toute sincérité, au début, je voulais juste aider mon mari avec les obligations familiales. J’ai réalisé en venant ici en 2004 qu’une seule personne ne pouvait pas subvenir à tous nos besoins. C’est dans cet état d’esprit que j’ai commencé à faire ce travail. Mais d’autre part, j’aime travailler pour mon propre compte. Comme ça je n’ai de comptes à rendre à personne. Je peux prendre des congés quand bon me semble et organiser mon emploi du temps selon mes besoins. Mais en cas de déficit ou de faillite (espérons de tout cœur que cela n’arrivera pas !) c’est moi qui en paierai le prix.

LTdD : Pourriez-vous nous racontez vos débuts ?
M E :
quand j’ai commencé à faire ce métier, j’étais seulement aidée par ma sœur. Je ne vous dit pas que c’était facile, mais on s’est organisé et on a réussi à faire marcher notre « petite entreprise ». En ces temps, on ne vendait que du « composé », des brochettes de viandes et de la soupe chinoise.

LTdD : Et maintenant  ?
M E :
maintenant, nous sommes quatre à collaborer dans cette affaire. On a aussi augmenté le nombre et la qualité des produits vendus. Aujourd’hui, nous vendons, outre les « composés » et brochettes de viandes, trois différentes soupes, des brochettes de poulet, du poulet grillé et des jus en bouteille.

LTdD : Quels sont les principes qui vous ont permis de réussir ?
M E :
oh, on ne peut pas dire que ce soit vraiment une réussite ! Disons plutôt qu’on s’en sort mieux qu’avant ! Pour mon cas, je dirais que ma plus grande force réside dans le courage de terminer les choses entreprises jusqu’au bout, quoi qu’il advienne. Et aussi qu’il ne faut pas négliger nos talents innés puisque ils peuvent devenir une source de revenus. Je pourrais vous donner mon cas comme exemple, je n’ai jamais pris des cours de cuisine, c’est un talent inné que je n’ai cessé de développer.

LTdD : Donnez nous un petit aperçu de votre journée.
M E :
Nous avons un emploi du temps plutôt chargé je dirais ! On se lève à 7h du matin (non par paresse (rire !) mais en raison du fait que nous nous couchons très tard la nuit). Le petit déjeuner et les préparatifs finis, on va directement au marché. Revenu du marché vers 10h, on commence à cuire les jambons, les légumes et les pâtes. On prend notre déjeuner vers midi et demi. Puis vient l’heure de notre petite sieste quotidienne histoire de se reposer pour récupérer des forces et être en pleine forme pour la soirée qui va venir. A 14h30, la sieste finie, on commence la finition des plats mijotés et la décoration. Vers 16h on arrive sur notre lieu de travail qu’on ne quittera qu’à 22h environ. La journée finie, on rentre, on se couche et tout cela recommence le lendemain.

LTdD : En somme, comment trouvez-vous votre métier ?
M E :
C’est un métier très passionnant. Mais sur ce point, je ne le prends pas vraiment pour un métier mais plutôt pour une passion. Dès mon enfance, j’ai développé un amour pour la cuisine ce qui fait que le pratiquer maintenant comme métier me ravie. Même si parfois l’équipe et moi-même subissons parfois un excès de fatigue, je ne cesse d’aimer mon métier et je n’ai jamais pensé à en changer.

■ Raitra