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Catégorie : Société
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Jusqu’à aujourd’hui, plus de 200 anciens employés de la SECREN ne perçoivent toujours pas la pension de retraite complète
Jusqu’à aujourd’hui, plus de 200 anciens employés de la SECREN ne perçoivent toujours pas la pension de retraite complète

Selon Coursant Labera qui représente les plus de 200 employés de la SECREN, partis à la retraite depuis 2012, la situation ne va pas seulement en s’empirant, mais il est maintenant question de vie ou de mort. Les arriérés ne sont toujours pas payés à la CNaPS et ces retraités ne perçoivent pas la pension complète

Le problème qui touche les retraités de la SECREN a été soulevé et son dénouement a été annoncé à de nombreuses reprises par les ministres et élus, or jusqu’à aujourd’hui, plus de 200 anciens employés de cette société d’État ne perçoivent toujours pas la pension de retraite complète. «  Depuis 2012 et jusqu’à aujourd’hui, vingt retraités sont décédés, rongés par l’inquiétude et parce qu’ils n’ont plus le moyen de se soigner » indique Coursant Labera. Le personnel parti à la retraite de 2009 à mai 2015 perçoit la pension proportionnelle. La réalité est bien plus compliquée pour ceux à la retraite depuis ce mois de juin car la CNaPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) leur rembourse juste les cotisations versées soit en moyenne 60 000 ariary par trimestre puisque les versements ne complètent pas le seuil établi par la CNaPS pour la perception de pension proportionnelle. Les cotisations doivent couvrir en effet 100 trimestres. « Nous n’avons plus honte d’admettre que certains d’entre nous mendient ou fouillent les poubelles tellement la situation est grave» regrette Coursant Labera. D’autres vendent ce qu’ils ont pu acquérir durant leurs années d’activités pour pouvoir survivre.
« Ce qui est étonnant c’est qu’ailleurs, la CNaPS prend des mesures à l’encore des débiteurs pour qu’ils règlent les arriérés. Dans le cas de la SECREN, il n’en est rien » déplore Andrianarizaka Germain, un autre retraité qui demande à ce que ses droits soient respectés. Les retraités ont d’autres soucis à prendre en considération. Le personnel parti à la retraite doit libérer le logement de fonction or certains employés ne sont pas de Diego Suarez et le montant reçu de la CNaPS ne leur permet pas de louer. Tant que la question sur leur retraite n’est pas réglée, ils ne peuvent retourner dans leur région d’origine.
Des doléances ont été déposées auprès de la région DIANA, des députés, du ministère de l’industrie, du ministère de la population, celui des finances et du budget, de la Présidence de la République… Les retraités reçoivent toujours la promesse des dirigeants, mais la situation est au même point. Jafera et Coursant Labera, représentants des retraités lésés répètent dans leur lettre que « la perception d’une pension de vieillesse complète constitue la base fondamentale de vie des retraités car celle-ci non seulement est un droit impératif et innégociable, mais aussi de par sa nature elle a un caractère alimentaire et vital ». La procédure judiciaire qu’ils ont entamée en 2014 suit son cours, mais pas à la vitesse à laquelle ces personnes du troisième âge le voudraient. Le 26 mars 2014, la SECREN a été condamnée par le tribunal de travail à payer les cotisations patronales et des travailleurs au titre de l’année 2009 à 2013 et à payer la somme de 250 millions d’Ariary aux retraités à titre de dommage-intérêts. La société a fait appel et à la suite de l’audience du 5 février 2015, la cour a rendu son jugement en s’appuyant sur le fait que Jafera et Coursant Labera n’ont pas de procuration de mandatement et ne peuvent représenter les retraités. Pour les retraités, l’affaire traîne vu leur âge et l’urgence de trouver une solution.
Les difficultés par lesquelles passent Air Madagascar font ressortir le même problème d’impayés (des cotisations sociales) au sein des sociétés d’État. La compagnie aérienne doit en effet des milliards à la CNaPS et à son assureur. Rappelons aussi le cas de la SIRAMA Nosy Be, société d’État elle aussi, dont les cotisations sociales des employés ont été payées tardivement (en avril 2014).
■ V.M