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Catégorie : Société
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Pour l’heure, les enseignants-chercheurs maintiennent leur décision de ne pas participer à l’organisation et la tenue du baccalauréat et les activités pédagogiques dans les universités publiques des six provinces de Madagascar
Pour l’heure, les enseignants-chercheurs maintiennent leur décision de ne pas participer à l’organisation et la tenue du baccalauréat et les activités pédagogiques dans les universités publiques des six provinces de Madagascar

Les cours ne reprendront pas et les enseignants-chercheurs ne participeront pas à l’organisation et à la tenue du baccalauréat tant que le ministère de l’enseignement supérieur et des recherches scientifiques ne met pas à exécution les décisions prises

Des négociations ont eu lieu entre le ministère de l’enseignement supérieur et des recherches scientifiques et le SECES  (Syndicat des Enseignants-Chercheurs de l’Enseignement Supérieur), mais les enseignants-chercheurs ne sont pas satisfaits.
Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a proposé un calendrier pour le paiement des indemnités, mais le syndicat ne veut pas de simples promesses et entend exercer plus de pression. Sachant également qu’il existe des impayés depuis l’adoption des décrets en 2009, inscrites aux lois de finances depuis 2010, mais qui n’ont jamais profité aux enseignants-chercheurs. Après l’échec de la négociation de la semaine du 4 août, le conseil national extraordinaire du SECES a pris des résolutions dont l’implication du Président de la République pour l’application des décrets et la signature d’une lettre d’engagement par le ministère de l’enseignement supérieur et le ministère des finances et du budget. Cet engagement est exigé par le SECES qui « a attendu depuis 2010 que l’application des textes soit effective ». Fortunat Ramahatandrina, responsable de la communication du SECES  « le Premier Ministre prône l’Etat de droit alors pourquoi ne pas appliquer la loi. L’application de la loi de finances n’est plus à discuter. C’est pour cela que nous martelons que nous ne revendiquons pas, nous sommes dans l’attente de l’exécution des décrets ». La grève générale illimitée dans les universités et les centres nationaux de recherche ont débuté le 13 juillet. Dans un communiqué signé par le président et les vice-présidents, le SECES exige « l’exécution inconditionnelle et immédiate des trois décrets (N°2009-1214, 2009-1215 et 2009-1216 du 6 octobre 2009 et dont l’application est traduite dans les lois de finances de 2010 à 2015), dans le cadre d’une édition spéciale hors mécano au plus tard à la fin du mois de juillet 2015, revendique l’organisation d’un atelier national sur le système LMD sous l’égide du ministère de tutelle en vue d’élaborer un arsenal juridique adéquat en la matière, condamne la violation des droits syndicaux, notamment le droit de grève et les intimidations et oppressions perpétrées sur les dirigeants syndicaux. » 
Pour l’heure, les enseignants-chercheurs maintiennent leur décision de ne pas participer à l’organisation et la tenue du baccalauréat et les activités pédagogiques dans les universités publiques des six provinces sont à l’arrêt. Le ministère de son côté rassure et affirme que le baccalauréat aura lieu avec ou sans la participation des enseignants-chercheurs dans son déroulement. « Et cela est tout à fait possible », ne nient pas les enseignants-chercheurs, néanmoins « des examens sans les enseignants-chercheurs ne seront pas reconnus » indique Rakotobe, vice-président national du SECES (pour Antsiranana). Le baccalauréat non reconnu implique la non-admission des bacheliers 2015 aux universités. Le baccalauréat pour l’enseignement technique se tiendra du 11 à 14 août et du 18 à 22 août pour l’enseignement général. 
Dans les universités, les étudiants sont préoccupés par l’éventualité d’une année blanche, mais d’autres, tels que les étudiants de l’Ecole Normale Supérieure d’Ampefiloha, ont manifesté afin de pousser le ministère à prendre une décision pour le retour à la normale des cours. A Antsiranana, le campus universitaire est assez calme. Beaucoup d’étudiants sont rentrés dans leurs régions d’origine tout en se tenant informés de l’évolution des négociations, d’autres suivent encore quelques cours dont les enseignants ne sont pas membres du SECES. La cessation de toute activité pédagogique est de mise, mais le responsable de la communication du syndicat des enseignants-chercheurs, Ramahatandrina Fortunat  indique «nous n’obligeons pas les enseignants à ne pas assurer leurs cours. Ils peuvent poursuivre leur travail et le fruit des revendications, tout le monde en profitera comme cela a toujours été le cas ».  
■ V.M