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Catégorie : Société
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Les priorités dans la mise en œuvre de ce plan d’action ont été présentées. Il s’agit d’équiper le centre de rééducation de Joffreville, de former des jeunes des quartiers (les plus sensibles au phénomène)
Les priorités dans la mise en œuvre de ce plan d’action ont été présentées. Il s’agit d’équiper le centre de rééducation de Joffreville, de former des jeunes des quartiers (les plus sensibles au phénomène)

La région DIANA dispose maintenant d’un document reconnu par les 185 États membres de l’Organisation Internationale du Travail. La validation du document permet à la région de mettre en place un plan d’action pour l’élimination du phénomène « foroche » qui tend à paralyser la Capitale du nord

Une stratégie pour retirer les jeunes et les enfants de la délinquance

L’historique du phénomène, le portrait type du délinquant, les causes sociales, culturelles, économiques, institutionnelles ainsi que les conséquences du phénomène sont … dans le document. Le Bureau International du Travail s’est engagé à appuyer les initiatives menant à l’élimination du phénomène car « lorsque les enfants sont abandonnés à eux-mêmes, les parents ont la volonté tacite de les faire travailler pour vivre ». Plus grave encore, « la manipulation des enfants à des fins politiques (actes de vandalisme et de perturbation de l’ordre public) est une des pires formes de travail des enfants. Ces actes dangereux peuvent leur coûter la vie ». Suite à la validation du document par les membres de l’OIT, la stratégie et le plan d’actions sont mis en place. Ils consistent à la prévention pour arrêter le développement du phénomène, à retirer les enfants et les jeunes du phénomène de délinquance et du travail des enfants pour une réintégration au sein de la société et à améliorer la gouvernance pour une efficacité du cadre institutionnel et juridique. Les ONG, associations et services techniques déconcentrés des ministères se sont concertés pour définir le plan d’actions. Il est axé sur trois objectifs dont le premier est la mise en place de mesures préventives, entre autres, la création d’infrastructures sportives (terrains de jeux et piscines), l’incitation de la population à dénoncer les actes commis illégalement, la redynamisation des réseaux d’honnêteté et d’intégrité… Le second objectif est la mise en œuvre d’actions pour la réhabilitation, la réinsertion sociale, culturelle et économique des enfants et des jeunes dans la communauté. Pour atteindre cet objectif, la création ou réhabilitation des infrastructures scolaires dans les quartiers est nécessaire. Il en va de même de la création d’associations de parents pour constituer une structure de garantie, afin de faciliter les accords avec les agences de microfinances. Et pour un cadre institutionnel et juridique efficace, il est prioritaire d’intensifier la sécurisation des quartiers sensibles, de mette en place un comité chargé de piloter et de suivre la lutte contre le phénomène…

Il faut concrétiser

Avant que les actions de prévention et de lutte à long terme n’apportent leurs impacts, tout un chacun, habitant la ville de Diego Suarez, est face au souci permanent qu’engendrent les foroches. Que faire alors dans l’immédiat ? Telle est la question à laquelle bon nombre de participants à l’atelier ont tenté de répondre. Plus de cent personnes, touchées directement par les mesures à prendre, des éducateurs, acteurs en matière de sécurisation de la ville ont été réunies par le BIT et la Région DIANA à l’hôtel de La Poste le 20 octobre. L’atelier de présentation officielle de l’étude sur le phénomène de délinquance des jeunes et des enfants dans la ville d’Antsiranana s’est tenu en présence du directeur représentant du bureau pays de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), Christian Ntsay. Ce dernier qui a souligné l’importance de l’existence d’un tel document car, les « foroches », tout le monde en parle, mais il n’existait pas de rapport permettant de comprendre le phénomène et d’agir en conséquence. « Nul ne peut dire que ce document a été imposé par le BIT. Son contenu vient des concertations organisées au niveau local, à la base, depuis 2013 » a-t-il rappelé. Le représentant du bureau pays de l’OIT a exhorté tout un chacun à participer et ne pas se contenter de rejeter les fautes et la responsabilité aux autres. « Notre société est partagée par la politique… Que cet atelier conduise à la prise de conscience de chacun »a souhaité Christian Ntsay. Les priorités dans la mise en œuvre de ce plan d’action ont été présentées. Il s’agit d’équiper le centre de rééducation de Joffreville, de former des jeunes des quartiers (les plus sensibles au phénomène).
■ V.M