Les besoins en charbon de la population de la DIANA avoisinent les 30 000 tonnes par an, ce qui représente des centaines de milliers d’arbres abattus chaque année. Pour la préservation des ressources naturelles et surtout de la forêt, d’autres alternatives sont à envisager tout en prenant en considération la situation financière des ménages
A Antsiranana, rares sont les ménages qui ont la possibilité d’utiliser le gaz ou les réchauds électriques. Puisque le bois est incontournable en matière d’énergie domestique, les associations environnementalistes, les ministères concernés avec l’appui de la coopération allemande estiment qu’il est primordial d’instaurer une exploitation plus rationnelle et une gestion équitable des ressources.
►77% des ménages utilisent du charbon dans la DIANA.
La solution réside donc dans le reboisement pour la production d’énergie domestique (charbon) et le foyer économique pour en réduire la consommation. L’objectif n’est donc pas de mettre fin au recours au charbon de bois ou au bois de chauffe, mais de réduire la consommation pour que les arbres et les forêts soient épargnés. Cela fait de nombreuses années que la production à partir du reboisement a été envisagée. Le reboisement d’eucalyptus a débuté vers la moitié des années 1990. Les recherches sur les meules pour la cuisson du charbon ont avancé tout comme celles sur le foyer économique. Actuellement, les sensibilisations pour l’utilisation de foyer économique et de charbon vert battent leur plein.
Promotion d’une pratique économe
Des sensibilisations dans les quartiers et des porte-à-porte ont été récemment réalisés par les membres de l’Organisation de la Société Civile-Environnement « Mandresy » et une journée animation pour l’énergie de biomasse était organisée. L’occasion, du 12 au 18 décembre, d’informer la population sur l’énergie obtenue à partir de matière organique. Mais, changer les habitudes du ou de la cuisinière est une tâche qui ne s’avère pas facile car cela touche son organisation journalière et des pratiques déjà courantes qu’il faut changer. Les sensibilisateurs se retrouvent face aux critiques et aux doutes que soulèvent les foyers économiques et le charbon vert. Parmi les critiques fréquemment entendues : « le charbon vert ne prend pas assez vite feu, le réchaud économique est trop cher, il est trop lourd, il se casse facilement… ». Outre les réponses à ces différentes questions (le charbon n’a de vert que son mode de production, il brûle aussi noir que l’autre ; le coût du réchaud économique s’amortit en quelques semaines ; son poids et sa fragilité sont largement compensés par les économies qu’il génère) , des explications sont données aux ménages visités pour que cessent les gaspillages. Des gestes (simples) que négligent les ménages, mais qui pourtant auraient des effets considérables sur la consommation « il faut prendre désormais l’habitude de n’allumer le feu que lorsque la préparation des ingrédients est terminée, d’utiliser un contenant avec couvercle pour éteindre le charbon en feu » comme l’explique Mamizara Françoise.
Selon les femmes membres de l’OSCE Mandresy, l’utilisation du foyer permet de réduire jusqu’à plus de 30% la consommation en charbon.
La raison est que le foyer est fait principalement d’argile qui retient la chaleur. « Même s’il n’y a plus de feu, le foyer garde la chaleur et la cuisson peut se poursuivre » explique le fabricant, Mamizara Patrice. Il affirme que le foyer économique a une durée de vie de trois ans s’il est bien entretenu. « Il faut éviter qu’il tombe et qu’il soit trop fréquemment exposé à l’humidité. Les gens ont l’habitude de casser le charbon à l’intérieur du réchaud, il ne faut plus faire ça parce que les coups endommagent l’intérieur en argile » recommande-t-il.
Ce foyer économique dont l’organisation de la société civile entend vulgariser l’utilisation est appelé kilengy, ce qui signifie « bon, savoureux ». Trois personnes fabriquent ces foyers à Antsiranana depuis maintenant plus d’un an. La demande est en hausse, surtout ces cinq derniers mois. L’atelier de Mamizara Patrice fabrique 150 foyers par mois. Le travail consiste à préparer l’argile, l’insérer dans le moule, faire ensuite sécher le produit obtenu (sept à dix jours selon le climat), puis le lisser et poser le contour en ciment (protection contre l’humidité), puis la tôle (contre les chocs).
Le prix du foyer économique est de 12 000 Ariary au maximum et 4 500 Ariary le sac de charbon vert de près de 10kg.
Points de vente charbon vert
Kiosque CERAM Bazarikely
M. Antoine, croisement Y, route Ramena
Kiosque Lazaret nord, croisement Avotra
Mme Noro, près Plaque « Vavahadin’ny Lanitra » Tsaramandroso
Mme Vero, Place Kabary, près hôtel GIS
Mme Marcelline, Lazaret sud
Mme Fatima, près Diego Pièces, rue point six
Container Ambohimitsinjo
Contact : 034 21 939 71
Points de vente foyer économique Kilengy
Kiosque CERAM Bazarikely
Mme Aimée, à la brocante
Mme Liska, Bazarikely, Ex-Normax
M. Antoine, croisement Y, route Ramena
Kiosque Lazaret nord, croisement Avotra
Mme Noro, près Plaque « Vavahadin’ny Lanitra » Tsaramandroso
Mme Vero, Place Kabary, près hôtel GIS
Kiosque gare routière, SCAMA
Mme Laurice, bazary SCAMA
Contacts : 032 04 628 34 – 032 43 488 22
■ V.M