« Dans les faits beaucoup d’enseignants FRAM sont titulaires de diplômes universitaires […] beaucoup de diplômes sont découragés par les bas salaires qui ne nous permettent pas de vivre et préfèrent ne pas travailler dans l’enseignement »

Les enseignants de l’Ecole Primaire Publique de l’Avenue Pasteur se mobilisent pendant un mois pour soutenir 4 de leurs collègues qui ne sont toujours pas titularisés en statut FRAM.

Face à la création massive d’écoles primaires par les communautés depuis 1975, le Ministère de l’Education Nationale ne parvient plus à répondre aux besoins des enseignants des écoles publiques. Devant cette situation, par le biais de leur association FRAM, les parents d’élèves se sont vus contraints de recruter des enseignants pour prendre en charge l’enseignement de leurs enfants. D’où la naissance d’une nouvelle catégorie d’enseignants : les maîtres FRAM, c’est-à-dire recrutés localement par les associations de parents d’élèves FRAM et payés par elles. La grande majorité est titulaire d’au moins le Baccalauréat avec une formation initiale d’un an dans un des 18 Institut National de Formation Pédagogique (CRINFP) : 6 mois de cours intra-muros et 6 mois de stage pratique. L’idée est qu’au bout de 5 ans les maîtres FRAM acquièrent les mêmes compétences professionnelles que celles des enseignants ayant bénéficié d’une formation initiale dans les CRINFP.Pourtant comme le souligne un instituteur : « dans les faits beaucoup d’enseignants FRAM sont titulaires de diplômes universitaires […] beaucoup de diplômes sont découragés par les bas salaires qui ne nous permettent pas de vivre et préfèrent ne pas travailler dans l’enseignement » L’association des parents d’élèves s’engage à les rémunérer et ce, de différentes manières en fonction de leurs possibilités (paddy et/ou argent liquide et/ou parcelle de terre à cultiver pendant une durée limitée… pour les ruraux). Depuis 2003, l’Etat Malagasy a décidé de subventionner leur maîtres FRAM, par le biais d’une indemnité mensuelle payée pendant 9 mois en s’associant avec l’association de parents d’élèves. La conjoncture économique et politique que connaît Madagascar ne permet plus aux parents d’élèves de payer correctement les enseignants. Pire, certains enseignants ne sont toujours pas inscrits en statut FRAM et travaillent donc bénévolement. Ce sont généralement de jeunes diplômés qui débutent une nouvelle vie professionnelle. Afin de les aider financièrement et en reconnaissance de leur travail effectué, les enseignants de l’EPP Avenue Pasteur se mobilisent pendant un mois pour les aider. En partenariat avec la Gargote Suffren, une vente de tickets est organisée du 18 Mai au 18 Juin. Grâce à l’achat d’un ticket de 3000 ariary, la personne peut se rendre à la gargote pour avoir deux donuts (beignets) et un yaourt. Les bénéfices seront reversés directement aux enseignants bénévoles leur permettant de toucher une petite indemnité pour les mois de travail effectués en attendant leur titularisation. Pour acheter les tickets rendez-vous directement à l’EPP Avenue Pasteur ou contacter le 032.85.999.68.
■ M.S