La notion de justice environnementale est l’outil adapté aux problématiques de la Région DIANA selon Barry Ferguson
Afin de mieux gérer les exploitations des ressources environnementales et analyser les enjeux de celles-ci, la notion de justice environnementale est l’outil adapté selon Barry Ferguson, conférencier qui a présidé la conférence débat sur le thème de la justice environnementale ce samedi 9 juillet à l’Alliance française
La justice environnementale est une analyse des coûts et des bénéfices de la gestion des ressources environnementales. Le concept a débuté par un mouvement de manifestations aux Etats Unis dans les années 80 sur l’inégalité de distribution des coûts et des bénéfices des industries, alors que les communautés afro-américaines ont subi les impacts de la pollution sur leur santé. Depuis quelques années ce concept s’est développé dans les consciences et a été adopté comme base de réflexion au niveau mondial. Les crédits carbones REDD+ en sont un exemple. Les REDD+ consistent en crédits payés par les pays pollueurs et distribués aux pays en voie de développement afin de les inciter à mettre un terme à la déforestation. Mais la question de la propriété foncière des forêts se pose : si les paysans sont pas en capacité de faire valoir leurs droits, qui va bénéficier des crédits carbones REDD+ : les pays pollueurs, les autorités des pays ciblés, ceux qui gèrent les marchés, ou les ONGs ?
L’exploitation des terres rares à Ampasindava exemple d’un risque d’injustice environnementale
Pour ce qui est de la région DIANA, l’exploitation de terres rares qui est actuellement en cours d’étude à Ampasindava est un cas à regarder de près. Actuellement, les exploitants sont encore en phase d’échantillonnage et d’étude. Des milliers de trous ont été creusés un peu partout dans cette localité afin de prélever des échantillons pour étudier le sol. La population locale est payée pour creuser ces trous, mais suite au manque d’information sur ce projet en rapport avec leur localité, ils ignorent qu’ils seront probablement expulsés une fois les études finies et les travaux d’exploitation commencés. Selon Barry Ferguson, « pour le cas d’Ampasindava, le vrai problème réside dans le manque d’informations et de connaissances de la population locale sur les projets en cours, sur les droits fonciers et sur la sécurisation foncière. Il existe également chez cette population locale un sentiment de frustration. Elle ressent qu’elle n’est pas consultée sur les travaux d’exploitation, et que les décisions seront prises au niveau politique ». Le conférencier propose que si une injustice environnementale se présente, c’est-à-dire que si les compensations ne sont pas en rapport avec les dégâts environnementaux causés, comme une expulsion avec une compensation non-équitable, la population doit se mettre en réseau au niveau international afin de trouver des représentants capables de les protéger et de protéger ses droits. Dans cette mise en réseau au niveau international, il existe le réseau de la justice environnementale à Madagascar. En entrant en tant que membre de ce réseau, il est possible de se documenter sur les actualités concernant le thème, d’avoir accès à une banque de données et une bibliothèque virtuelle. Mais également, ce réseau permet d’effectuer des échanges et des débats sur un thème donné ou sur un cas d’injustice environnementale.
■ Raitra
Pour plus d’informations, voir :
Réseau Justice Environnementale à Madagascar,
http://madagascarenvironmentaljustice.ning.com