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Michel Jocelyne, couturière et vice-présidente de l’association Association des Femmes Handicapées de Madagascar de Diego Suarez (AFHAM)
Michel Jocelyne, couturière et vice-présidente de l’association Association des Femmes Handicapées de Madagascar de Diego Suarez (AFHAM)

Si pour beaucoup avoir un handicap est synonyme de limite et de discrimination, Michel Jocelyne n’est pas de cet avis. Couturière, elle est également la vice-présidente de l’association Association des Femmes Handicapées de Madagascar de Diego Suarez (AFHAM)

La Tribune de Diego (LTdD) : Qu’est ce qui vous a poussé à travailler malgré votre situation de handicap ? Qu’est-ce que cela a changé dans votre vie ?
Michel Jocelyne :
Avoir un métier est synonyme d’indépendance. Certes, c’est très difficile de cumuler deux handicaps à la fois, être femme et être handicapée, mais un métier peu changer notre perception de la vie, mais aussi celle des gens sur notre vie. Quand on a un travail, les gens commencent à nous respecter même si cela ne change pas définitivement leur regard sur nous. Les personnes en situation de handicap sont souvent considérées comme une charge pour leur famille. Pour cela, elles sont victimes de discrimination et de reproches.

C’est très difficile de cumuler deux handicaps à la fois, être femme et être handicapée

LTdD : Pourquoi tant insister sur le mot « indépendance » ?
Michel Jocelyne :
L’indépendance, c’est le rêve de toute personne, qu’elle soit ou non en situation de handicap. J’ai toujours voulu être indépendante pour ne pas être une charge pour ma famille ni pour la société. Et le plus proche moyen d’accéder à ce statut est d’avoir un métier. Avoir un métier nous permet de voir d’autres choses, de voir plus grand, d’avoir de nouvelles visions par la relation que nous créons avec les autres. Et ainsi de ne pas se morfondre sur notre situation, mais de toujours donner le meilleur de nous-mêmes. Mais le mot indépendance n’est pas un objectif pour toute personne en situation de handicap. Certaines personnes ne veulent pas travailler de peur d’être discriminées ou simplement par le fait de vouloir être aidées tout le temps. Alors que les personnes en situation de handicap sont capables de faire ce que les gens normaux font.

LTdD : Pourquoi avez-vous spécialement choisi le métier de couturière ?
Michel Jocelyne :
J’ai choisi spécialement le métier de couturière parce que cela me permet d’avoir des relations, d’avoir une vue plus élargie sur le monde et d’aiguiser ma créativité. J’ai vu la difficulté des personnes en situation de handicap dans le domaine de la recherche d’emploi. Ces personnes sont souvent considérées comme incapables d’accomplir une tâche qui leur a été déléguée. Elles sont presque toujours recalées dans les entretiens d’embauche. Moi, j’ai choisi de travailler à mon propre compte, comme bon nombre d’entre nous qui se tournent vers les métiers de manufactures comme la couture, la broderie, la vannerie et d’autres encore. Cela me permet vraiment de m’épanouir dans mon métier. Je peux me satisfaire et satisfaire mes clients en même temps sans me soucier des regards des autres collègues dans le cas où j’aurais travaillé pour une tierce personne ou pour une entreprise. Mais certaines d’entre nous pratiquent quand même des métiers comme inspecteur du trésor ou encore médecin.

LTdD : Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les personnes en situation de handicap dans la ville de Diego Suarez ?
Michel Jocelyne :
Comme dans d’autres villes, nous faisons la plupart du temps face à l’opinion plutôt négative des gens à notre égard. La société dans la ville de Diego Suarez a encore besoin d’éducation sur la manière de vivre avec les personnes en situation de handicap. Comme je l’ai déjà dit, les gens ne nous considèrent pas comme leurs égaux. De ce fait, nous sommes victimes de reproches sur nos conditions physiques et de discrimination. Certains pensent que nous ne valons rien, que nous ne sommes que des charges pour la société. D’autres disent que nous ne savons pas faire grand-chose, que nos capacités tant physiques qu’intellectuelles sont limitées et que nous n’avons aucun avenir. De plus, la plupart des infrastructures de la ville ne permettent pas notre déplacement. Peu nombreux sont les bureaux qui nous permettent une accessibilité. Cela nous limite dans nos déplacements surtout durant la saison des pluies. De plus, lors des cérémonies officielles, il n’y a pas de place pour les personnes en situation de handicap. Un long chemin reste donc encore à faire pour que nous soyons considérés comme partie prenante de la société.
■ Raitra

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