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Catégorie : Société
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Deux étudiants ont été expulsés de la cité universitaire après qu’ils ont trafiqué les installations électriques
Deux étudiants ont été expulsés de la cité universitaire après qu’ils ont trafiqué les installations électriques

Pour préserver l'intégrité du transformateur d’électricité du campus, un contrôle strict a été mené, des matériels ont été évacués de la cité universitaire

Des milliers d’étudiants logent à la cité universitaire d’Antsiranana, des enseignants avec familles y ont également leurs résidences. La gratuité de l’électricité est source d’abus. Certains étudiants utilisent des appareils électro-ménagers à grande consommation tels que congélateurs, frigidaires, réchauds électriques… Les étudiants consomment de 1500 à 2000 Wh par bâtiment, par jour. Ces derniers temps, la consommation est anormalement élevée et de plus en plus souvent, la tension électrique est instable. La présidence de l'université a pris la décision d'effectuer des contrôles sur la consommation.

Limitation de la consommation électrique des étudiants

Le premier contrôle a eu lieu le 6 février. Il a été effectué par la direction des affaires sociales de l'UNA UNiversité d'Antsiranana. Ce contrôle a été poursuivi par le service de gestion des logements des étudiants. Le contrôle a commencé par les « Blocs », c’est-à-dire les grands bâtiments, puis aux « PV » ou « Préfabriqués Vert ». Le contrôle était accompagné de mesures drastiques : frigidaires, rice-cookers, fours à micro-onde et les résistances chauffantes ont été évacués. Ces équipements ont été placés en dehors du campus afin que les étudiants puissent les récupérer. Il leur a été demandé de laisser dans leur famille. Pour que la consommation soit désormais limitée, les étudiants doivent choisir entre un réchaud électrique et un rice-cooker pour quatre personnes. Mercredi 7 février, un « contrôle inopiné» a été réalisé. Les contrôleurs ont encore trouvé des appareils électriques non autorisés dans les lieux qui avaient déjà été contrôlés la veille. Dix jours avant la première opération de vérification, les responsables ont averti les étudiants des mesures qui allaient être prises. Au cours de ce deuxième contrôle, les étudiants qui avaient encore à leur logement les dits appareils ont été verbalisés pour possession de matériels non autorisés. Les appareils ont été confisqués et entreposés, cette fois-ci dans un magasin de l'université. Les étudiants ne pourront les récupérer qu'à la fin de leur année scolaire.

Des contrôles réguliers et inopinés, les sanctions à l’encontre des fautifs tombent
Le combat de l’UNA pour obtenir un transformateur électrique dure des années
Le combat de l’UNA pour obtenir un transformateur électrique dure depuis des années

Le 8 février, un problème électrique s'est déclaré dans le bâtiment des professeurs. Cela a eu comme conséquence la destruction de tous les matériels électriques installés comme les ampoules, frigidaires, télévisions etc. Le directeur des affaires sociales, Benivary Hermann Boris et son staff ont pensé à un trafic de courant. Par ailleurs, certains étudiants installent des fils volants « phase-phase » pour avoir un maximum de tension. Ces différents trafics rendent nécessaires des contrôles réguliers et inopinés au sein du campus universitaire. Suite à ces nombreux événements, 17 étudiants impliqués un trafic de courant électrique sont passés devant le conseil de discipline de l'université (CODIS) le vendredi 16 février. Suite à ce conseil de discipline 15 des 17 étudiants sont en sursis, en cas de récidive, ils seront exclus pendant un an du campus. Deux autres sont instantanément expulsés du campus pour un an, ils suivent les cours, mais ne peuvent plus loger sur le campus. Pour les étudiants, « les résultats atteints ne sont pas à la hauteur de la sévérité des mesures et des sanctions ». En effet, d’après un étudiant qui a préféré garder l’anonymat « malgré le contrôle et la confiscation des appareils électriques il y a eu une coupure de l’électricité durant au moins une semaine dans la campus. » Malgré les dispositions prises par l'université, les problèmes d'instabilité de la tension électricité persistent. D'un côté, l’étudiant est convaincu qu’il est important que les contrôles se fassent afin de préserver le transformateur dit-il. D'un autre côté, il soutient que les frigidaires sont nécessaires puisque les vivres doivent être préservés de la chaleur. Actuellement, les responsables réfléchissent à la possibilité de donner l’accès aux étudiants à de matériel électrique supplémentaire. D’après l'électricien de l’université, un congélateur par bâtiment serait tolérable.

Les problèmes d’eau et d’électricité sont quotidiens, les solutions arrivent après des années d’attente

Benivary Hermann Boris explique que les mesures sont prises en prévention de problème que causera une surexploitation de l’électricité. « Obtenir un transformateur dédié à l’université est un énorme combat » soutient-il en rappelant les situations où il a fallu en faire la demande. Le directeur des affaires sociales de l’université d’Antsiranana relate « le nouveau bâtiment des étudiants dont la construction s'est d’achevée en 2009 n'avait pas d'électricité à la fin des travaux. Nous avons fait une demande de transformateur d’électricité auprès de notre ministère de tutelle en 2009. Ce dernier l’a approuvée en 2017, et nous avons obtenu notre transformateur au bout de huit ans. Le bâtiment « Belle Rose », pendant ces années, n’a pu être utilisé à cause de cette longue attente». Pour les étudiants, l’eau est le problème majeur. Dans la plupart des temps, les étudiants doivent chercher l’eau à des centaines de mètres de leur bâtiment. Pour ce faire, certains se lèvent à 2h du matin pour aller chercher de l'eau. Au PV (Préfabriqué Vert), il n’y a de l'eau qu'à partir de 20h, plusieurs jerricans forment une queue en attente d’être remplis. Les étudiants restent tard pour remplir leurs jerricans. Les étudiants ne savent quand les solutions seront apportées et prennent leur mal en patience. Parmi les 6 universités de Madagascar, le directeur des affaires sociales de l’UNA affirme que celle de Diego Suarez reste la plus pauvre et la plus délabrée.
■ C. Angeline et V.M