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Le niveau du salaire ne correspond pas à la hausse du coût de la vie
Le niveau du salaire ne correspond pas à la hausse du coût de la vie

Le salaire vital pour tous les travailleurs malagasy n’est pas possible, c’est ce qui est déduit de la réponse du Chef du gouvernement aux revendications des travailleurs dans le cadre du 1er mai

Le salaire vital pour tous les travailleurs malagasy n’est pas possible, c’est ce qui est déduit de la réponse du Chef du gouvernement aux revendications des travailleurs dans le cadre du 1er mai Des dizaines de milliers de travailleurs et syndicalistes ont manifesté mardi 1er mai sur la Place du 13 mai 1972 dans la Capitale pour exiger l’application d’un salaire vital pour les employés publics et du secteur privé. La veille, le Président de la République Hery Rajaonarimampianina a annoncé une augmentation de 8% du salaire des agents de l’Etat à appliquer à partir du mois de mai. Pour la Solidarité Syndicale de Madagascar (SSM), « on ne sait d’où sort cette augmentation annoncée par le Président. Nous ne sommes pas experts comptables, mais en tant que juristes, nous savons que ce taux annoncé n’est pas celui que dispose la loi de finances de 2018. Celle-ci fixe l’augmentation à 15,6% et devait être appliquée au mois de janvier » précise la présidente de la SSM, Fanirisoa Erinaivo. Pour les syndicalistes et les travailleurs, les augmentations de 10% pour le secteur privé au mois de janvier et de 8% du secteur public ne répondent en rien à leur exigence pour un salaire décent ou même vital. La banderole brandie par les manifestants précise d’ailleurs qu’il faut que le salaire corresponde aux coûts des besoins de leur existence. Dans une interview, le 1er mai, le Premier Ministre Solonandrasana Mahafaly Olivier défend le Président de la République dans « son effort et sa décision d’augmenter le salaire de 8% ». Une malheureuse confirmation du fait qu’une seule ou quelques personnes peuvent prendre des décisions unilatérales alors qu’il s’agit d’utilisation des ressources publiques. L’économiste Hugues Février Rajaonson qui par le passé a recommandé une indexation automatique des salaires au taux d’inflation la remet à jour en appuyant « ce processus d’indexation sous-entend que l’augmentation de salaire ne doit pas être un outil de populisme politique, mais un outil de régulation (correction) du pouvoir d’achat ». Pour les syndicalistes de la Conférence des Travailleurs de Madagascar et de la Solidarité Syndicale de Madagascar (CTM/SSM), il ne s'agit que d'une décision destinée à amadouer les agents de l'Etat en ce temps de crise politique et de manifestation. 

A la productivité du salarié doit correspondre un salaire décent

Pour l’économiste Rado Ratobisaona et les travailleurs syndicalistes, l’application d’un salaire vital est faisable, mais la volonté politique de l’exécutif fait défaut. D’après Mbolanomena, secrétaire générale de l’Union des Syndicats Autonomes de Madagascar, ce sont les décideurs étatiques eux-mêmes qui maintiennent ce niveau de salaire à Madagascar. « Pour attirer les investisseurs étrangers, ces décideurs mettent en avant l’avantage de venir à Madagascar où les salaires ne représentent pas une charge importante » soutient-elle. Le salaire minimum légal, bien qu’il y ait connu une hausse il y a quelques semaines (actuellement à 168 000 ariary) ne correspond pas du tout à ce qui est vital.

Pour Rado Ratobisaona, le patronat n’est pas complétement à blâmer lorsqu’il avance qu’il n’est pas en mesure d’offrir de meilleur salaire à ses employés. Les industries malagasy ne peuvent pas produire à grande échelle parce qu’il n’y a pas de marché et l’Etat a l’obligation de percer ce marché à travers ses ambassades. Pour le groupement des entreprises de Madagascar et le FIVMPAMA , l’Etat doit avant tout réguler le marché intérieur et les importations pour maitriser « le libéralisme sauvage » qui s’applique actuellement, détruisant les industries malagasy. « Lorsque les industries produisent à grande échelle, leurs coûts de production réduisent et il leur est possible de mieux payer les salariés » explique l’économiste Rado Ratobisaona. Il en va de même pour les salariés de l’Etat. « Lorsque l’administration publique est efficace, la productivité est en hausse. Il faut que la production des agents de l’Etat soit proportionnelle aux charges financières correspondantes » explique-t-il. Le salaire « doit permettre au salarié de couvrir ses besoins en nourriture, logement, santé et éducation » souligne l’économiste.

Il appartient à l’Etat avec les partenaires sociaux (les syndicats des travailleurs et le patronat) de déterminer ce salaire vital pour une question humanitaire, premièrement et deuxièmement parce qu’un travailleur qui souffre de malnutrition, qui a un accès limité aux soins de santé, habitant un logement insalubre et dont les enfants ont un accès limité à l’éducation ne peut avoir une culture de productivité et d’efficacité ; ce qui ne peut que nuire à l’entreprise qui l’emploie et de manière générale à l’économie du pays. Par ailleurs, un travailleur auquel on n’octroie pas ce salaire vital a une participation restreinte à la vie culturelle et politique.

■ V.M

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