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Marcellin Joseph
Marcellin Joseph

La performance des athlètes d’Antsiranana est le fruit de l’association des efforts de l’athlète, du soutien financier des opérateurs économiques et de l’appui technique des clubs et des entraîneurs. La région d’Antsiranana a de bons athlètes, mais aucun budget destiné au financement des compétitions

Marcellin Joseph est coureur d’endurance. Il a décidé de ne pas intégrer un club pour pouvoir se consacrer comme il le veut et comme son emploi du temps le lui permet à la course. Marcellin Joseph a 34 ans, il est jardinier et est passionné par les courses d’endurance. « A mon âge et vu mon expérience, ce sont les courses d’endurance qui me conviennent et dans lesquelles j’excelle » explique-t-il « pour le sport, je fais des sacrifices, je mets de côté tout ce qui peut me détacher ou me distraire de la course ».

Participer à des compétitions de haut niveau dépasse le simple désir pour Marcellin Joseph car il veut mesurer son aptitude et parce qu’il croit en ses capacités. Or impossible pour le coureur de participer à ces rencontres sportives par ses propres moyens.

Marcellin Joseph

2013 : 4ème place de la 1ère édition du Nosy Be trail (65 km)

2013 : 3ème place du Marathon de Diego (42 km)

2014 : 6ème place de l’UTOP Antananarivo (65 km)

2014 : 3ème place senior du Mafate Trail tour (65 km)

2014 : 1ère place de la Course Caisse d’épargne (12 km)

2014 : 6ème place du Marathon de Diego (42 km)

2014 : 3ème place des Foulées d’Antsiranana (12 km)

2015 : 3ème place de l’UTOP Antananarivo (130 km)

Le transport, l’hébergement et les repas constituant les plus grandes dépenses. Pour cette prise en charge, Marcellin Joseph compte sur des bienfaiteurs. A chaque rencontre avec les journalistes, il n’oublie pas de mentionner ses bienfaiteurs qu’il associe à sa victoire et « sans lesquels je n’aurais jamais réalisé mon parcours  ». Il se souvient en particulier de sa participation au Mafate Trail tour de la Réunion, rendue possible grâce à des gens de bonne volonté. Comme Marcellin Joseph, mais pour d’autres raisons, certains coureurs choisissent de sortir des structures, fatigués d’être « exploités par les entraîneurs qui exigent une part sur les prix que nous gagnons » comme nous le confie un athlète qui souhaite garder l’anonymat.
Marcellin Joseph n’est pas le seul à solliciter les opérateurs économiques. D’autres clubs participent aux compétitions nationales et internationales grâce au soutien des entrepreneurs d’Antsiranana. Or, les opérateurs économiques sont las des ces nombreuses demandes. Ils apportent leur soutien aux sportifs, mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux à faire appel à eux alors que la situation économique du pays n’évolue pas. Il arrive que les athlètes trouvent facilement de l’aide, cela dépend surtout de la performance. Mais souvent, même au lendemain de leur départ, les entraîneurs font encore le tour des opérateurs économiques pour la prise en charge de leur transport. Ce fut le cas lors de l’UTOP 2015 (Ultra-trail des Ô Plateaux). Il arrive aussi que le voyage de certains soit tout simplement annulé au dernier moment, faute de moyens.

  La direction régionale de la jeunesse et des sports n’a pas de budget pour financer les sportifs   

L’entraîneur et fondateur du club Héros Club d'Athlétisme de Diego (HCAD), Alphonse Andriamanantena raconte que « tout le monde est d’accord pour dire que le sport c’est bien pour les jeunes. Mais où la passion du sport va-t-elle les mener ? Comme il est difficile de prendre en charge les dépenses liées à leur participation aux compétitions, nous nous contentons de les entraîner. De leur dire que le sport est bon pour la santé et pour se distraire. Nous ne leur promettons plus la participation aux compétitions pour ne pas les décevoir ».
« La direction régionale de la jeunesse et des sports n’a pas de budget pour financer les sportifs » explique Tombojery Eliane Weddy. La direction qu’elle dirige facilite l’envoi des sportifs aux rencontres nationales et internationales, mais « les sportifs appartiennent à des organisations. Chaque club, section, ligue et fédération a son mode de fonctionnement. Pour leur participation aux compétitions, les ligues reçoivent une subvention de leurs fédérations.» Le ministère de la jeunesse et des sports ne finance donc pas les sportifs. Du côté des ligues, cette subvention n’est pas suffisante pour la prise en charge des besoins des compétiteurs. Pour l’athlétisme, « la somme que la fédération octroie à la ligue était auparavant de 500 000 Ariary. Depuis deux ans, elle est de 400 000 Ariary par an. Cette somme sert à la participation de la région au championnat national » confie Rolland Sylvain qui est le président de la ligue régionale d’athlétisme de la DIANA. Aucun budget donc pour les compétitions ou rencontres en dehors des championnats nationaux. « La prise en charge des autres compétitions ne figure pas au programme de la fédération » ajoute Rolland Sylvain, « la ligue donne son accord aux clubs pour la quête auprès des opérateurs économiques ». Par ailleurs, ces 400 000 Ariary sont loin de suffire lorsque les athlètes vont défendre les couleurs de la DIANA au championnat national.

Razanamalala Hanitra Olga

Coupe de l’océan Indien espoirs (U24) 2008, la Réunion :

- Médaille d’or 400 m plat,

- Médaille d’or 100 m haie.

Jeux des îles des Seychelles :

- Médaille d’or 400 m, - Médaille d’or 400 m haies

- Médaille d’or 4x 400 m - Médaille d’or 4x 100 m

Il faut en effet au minimum 3 millions d’Ariary pour le transport jusqu’à Antananarivo. « 80% de ce budget incombe au président de la ligue (volontairement) » dit-il.
La solution envisagée par les ligues (toutes disciplines) serait la cohésion. La création d’une association, laquelle serait chargée de la centralisation des dons. L’appui aux clubs serait octroyé suivant leur performance. « Des activités pourraient être organisées pour collecter des fonds » avance le président de la ligue d’athlétisme. A l’heure actuelle, pour sortir du lot et viser un meilleur avenir, l’athlète doit attirer l’attention de l’État et des sponsors et doit exceller dans sa discipline. Dans le passé, les entreprises avaient leur propre club de sport. L’on se souvient des équipes de la SECREN, de JIRAMA, de la CNAPs, etc. L’équipe de basketball Cosmos SECREN est de nouveau en pleine force. Du côté de l’athlétisme, l’Antsiranaise Razanamalala Hanitra Olga poursuit sa route. Elle s’est donnée pour objectif de se faire un nom sur la scène africaine et mondiale. Elle a été quatre fois médailles d’or aux jeux des îles des Seychelles. Elle a suivi une formation auprès du centre international d'athlétisme de Maurice. Sélectionnée pour les jeux des îles de la Réunion, elle est en stage en France à l'Athletic Vosges Entente Clubs.
L’ambition déclarée du ministère de la jeunesse et des sports est « que Madagascar devienne une Grande Nation sportive émergente en Afrique à moyen terme ». Mais comment y arriver si les équipes et sportifs ne peuvent pas participer régulièrement à des rencontres faute de soutien financier ?

 

■ V.M

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