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Catégorie : Actualité
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Les crevettes comme les crabes peuvent être contaminés par le syndrome des points blancs
Les crevettes comme les crabes peuvent être contaminés par le syndrome des points blancs

Pendant vingt ans, depuis la détection de cette maladie des crustacées en Asie, la région de l'Océan Indien n'a jamais été contaminée. En 2012, la maladie a été détectée à Morondava, des mesures sont prises depuis pour empêcher sa propagation. La région DIANA se prépare également

Des maires de communes rurales d'Antsiranana II, des responsables au sein de services concernés par l'aquaculture, la pêche et la mer tels que le centre de surveillance de la pêche, la direction régionale de la pêche et des ressources halieutiques, l'autorité sanitaire halieutique, des professionnels de la filière crevettière ainsi que le chef du District d'Antsiranana II et le directeur régional du développement se sont réunis dans la matinée du 25 juillet pour la prévention de la contamination des crabes et crevettes du nord de Madagascar par le white spot.

La maladie des points blancs est due à l'infection causée par un virus très virulent. La maladie est appelée des points blancs car les crevettes malades ont une coloration rouge foncé, la carapace et les appendices sont tachetés de points blancs. Le virus se transmet par l'ingestion de tissus infectés, véhiculés par l'eau et les objets infectés (matériels de pêche), les arthropodes et les mollusques en sont des vecteurs. Les crevettes malades sont dans un état léthargique et ont une perte d'appétit. La mortalité des crevettes d'un élevage contaminé peut atteindre jusqu'à 100% au bout de sept jours. Un système d'épidémio-surveillance dans les fermes a été mis en place depuis 2011, à l'initiative du GAPCM ou Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevettes de Madagascar. Des mesures interministérielles ont été prises pour l'inspection des bateaux et leur désinfection. Des fermes mozambicaines étaient alors contaminées. La ferme appartenant au groupe Aquamen, dans la région Menabe, au sud-ouest de l'île a été infectée en 2012. Suite aux différents constats dans les pays déjà contaminés, le white spot va s'installer durablement dans la région et pourrait se propager.
Pour préserver la filière, de nombreuses concertations ont eu lieu dont celles organisées au niveau de la région DIANA. Cette filière est en effet performante dans la région nord si l'on ne prend comme exemple que les Gambas de l'Ankarana ou LGA, producteur et exportateur de crevettes. Il a été décidé lors de cette réunion du 25 juillet que des barrières devraient être installées au niveau de certaines communes littorales telles que Andrafiabe, Beramanja, Ankarongana et Sadjoavato. Des consignes seront données aux agents des barrières économiques pour que soient enregistrés la destination et les lieux d'origine de crevettes et crabes passant par ces barrières. Puisqu'il n'y a pas d'agents assermentés qui puissent être mis en place au niveau de ces barrières, aucun prélèvement ne pourra être effectué pour être analysé. L'épidémio-surveillance en mer est aussi difficile à réaliser. Ainsi ce sont les sensibilisations qui seront renforcées au niveau des communes touchées en premier par ces mesures de sécurisation. Au lieu de contraindre les collecteurs ou leur imposer les décisions, ils doivent être sensibilisés pour qu'ils soient conscients de leur intérêt pour ces actions de prévention. Il est par ailleurs nécessaire de souligner, dans les sensibilisations par les médias par panneau ou par prospectus, que le white spot syndrome et les crustacés contaminés ne présentent aucun danger pour l'humain, mais qu'il se propage rapidement et détruit tout un élevage. D'insister également auprès de la population de la DIANA que la maladie ne touche pas seulement les crevettes, mais aussi les crabes.

■ V.M