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Catégorie : Actualité
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Visite des parlementaires de la Transition au CHU d'Antsiranana
Visite des parlementaires de la Transition au CHU d'Antsiranana

L'hôpital be d'Antsiranana garde son statut de Centre hospitalier universitaire, pourtant depuis l'ouverture de l'hôpital manara-penitra, l'établissement rencontre de nombreuses difficultés. Le CHU manque de personnels et les infrastructures ont besoin urgemment de rénovations

La visite des parlementaires de la Transition du district d'Antsiranana I a permis d'évaluer les difficultés. Puisque les parlementaires ont souligné leur détermination à appuyer les demandes afin de rendre « au moins appréciables » les services fournis dans cet hôpital, le directeur de l'hôpital leur a transmis un document relatant les besoins en matériels et en moyens humains.

Il a été annoncé à maintes et maintes reprises que l'ouverture de l'hôpital manara-penitra n'implique pas l'abandon ou la fermeture de l'hôpital be, que les services seront complémentaires et que le CHU serait réhabilité. Pour l'instant, tout ce que l'on peut dire est que le CHU est en difficulté alors que le manara-penitra n'est pas en mesure de le substituer dans son rôle. De plus, 61% du personnel du manara-penitra provient du CHU, ce qui met ce dernier dans une situation très complexe car ils ne sont pas remplacés. Les services de cardiologie, de pneumo-phtisiologie, de médecine humaine qui étaient séparés en deux entités auparavant ont dû être concentrés au deuxième étage du bâtiment « Médecine I et II » car les quelques paramédicaux attribués ne parviennent pas à assurer la surveillance de services séparés. Cette insuffisance de matériels et de personnels se ressent à tous les niveaux. La séparation des deux services : médecine et chirurgie (transférée à l'hôpital manara-penitra) ne facilite pas les examens et la surveillance du malade. Les patients obligés de faire des va-et-vient entre les deux hôpitaux craignent pour leurs vies, les familles déjà très inquiètes par l'état du malade perdent parfois patience, d'autant plus qu'une seule ambulance assure le transport des malades entre les deux hôpitaux et de leurs domiciles aux établissements concernés.
Les six médecins spécialistes du CHU déplorent qu'ils ne soient équipés comme il se doit, le Dr Rakotoarisoa Aimé, pneumo-phtisiologue résume la situation « nous ne disposons ni d'échographie ni de fibroscopie. Tout ce qui est exploration fonctionnelle n'existe pas au sein de notre service et de cet hôpital ». Le service des urgences et réanimation ne dispose que deux concentrateurs d'oxygène et ne possède pas d'appareil de monitoring cardiaque.
En ophtalmologie, le seul appareil qui fonctionne pleinement a été reçu par l'hôpital en 1976. Un appareil de champ visuel, un don « en panne », n'a jamais été utilisé. Un autre outil attend toujours l'ampoule qui a été commandée dans la Capitale car il n'y en a pas à Diego Suarez. L'ophtalmologue, Dr Claude Amby est quant à lui à la retraite depuis le 4 juillet, mais jusqu'ici aucune décision quant à son remplacement n'a été communiquée. Une demande a alors été adressée par l'administration de l'hôpital au ministère pour une prolongation de son service. Depuis que les services maternité et pédiatrie (avec la chirurgie) ont été transférés à l'hôpital manara-penitra, les locaux demeurent inoccupés. Le bâtiment qui abritait le service a pourtant été récemment restauré pour un coût de 40 millions d'Ariary.
En tant que Centre Hospitalier Universitaire ou CHU, l'hôpital be est un lieu de formation, or il n'y a pas de locaux destinés aux cours théoriques. La disposition des locaux qui est un des critères à remplir pour que la filière médecine soit indépendante et devienne une faculté à part entière fait donc défaut. La première vague d'étudiants qui a ouvert cette formation est maintenant en quatrième année. Une proposition du directeur du CHU pour l'utilisation d'un bâtiment a été transmise au Doyen de la faculté des Sciences au ministère concerné, l'administration de l'hôpital et l'UNA sont donc dans l'attente de cet accord.
Autant de difficultés qui en décourageraient plus d'un, mais auxquelles il faut apporter urgemment des solutions car le CHU accueille des malades, prodigue des soins et suit les patients. L'emplacement de cet hôpital : l'environnement (tranquillité, air…) et l'accès ne sont pas non plus à négliger tout comme les infrastructures déjà en place.

■ V.M