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Catégorie : Actualité
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Les ateliers et réunions se sont tenus tout au long de la semaine à l’Hôtel de la Poste à Antsiranana
Les ateliers et réunions se sont tenus tout au long de la semaine à l’Hôtel de la Poste à Antsiranana

Pendant une semaine, des réunions de consultation par groupes d’acteurs se sont tenues à la salle de réunion de la Région afin d’établir un plan d’action en matière de lutte contre la délinquance des enfants et des jeunes de la ville de Diego Suarez ; réunions organisées par la région DIANA et le Bureau International du Travail

Que la délinquance juvénile ait un quelconque rapport avec le travail des enfants n’a pas fait l’unanimité lors de ces réunions du 23 au 27 septembre. Pourtant, d’après étude et analyse faites par le Bureau International de Travail, les diverses manifestations des activités de ces mineurs sont qualifiées de travaux dangereux et leur mode d’exécution les incluent parmi les pires formes de travail des enfants.

rimo, les enfants délinquants sont laissés sans encadrement entre les mains des « dady » (grand-mères), pour la plupart des cas. Sans ressources, ces enfants se livrent à l’école buissonnière pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. La directrice d’une école privée qui accueille des enfants issus de familles défavorisées explique « pour beaucoup d’enfants, parvenir à rejoindre la classe et y rester jusqu’à la fin des cours est un défi à relever chaque jour. A l’école, ils ont faim, ils ont dû mal à se concentrer, s’endorment et on craint même qu’ils ne tombent malades à force de se concentrer dans les études alors qu’ils ont l’estomac vide. Afin d’éviter qu’ils aillent dans la rue pour trouver le moyen de se rassasier, l’école essaie de combler les lacunes même si l’on ne peut donner à manger à tout le monde. Les enfants prennent courage lorsqu’ils constatent qu’il y a des gens qui les comprennent et que des efforts sont fournis pour leur bien-être ». La consultante du BIT avance que le fait d’abandonner ces enfants et de les contraindre (même indirectement) à trouver de quoi se nourrir est une volonté tacite de les faire travailler. Secundo, au lieu de prendre leurs responsabilités et corriger leurs enfants, certains parents n’ont aucune réaction, d’autres sont même complices et encouragent leurs besoins extra et le « culte de bonnes choses » « mila raha tsara » les conduisant à commettre des délits. La manipulation d’enfants à des fins politiques est aussi condamnable. En effet, l’enquête menée par le BIT auprès des habitants d’Antsiranana et des ray amandreny a permis de rappeler que pour servir la politique, les enfants d’Antsiranana ont été envoyés se livrer à des actes de vandalisme et de conditionnements très dangereux pour leur santé et leur sécurité. Tertio, la situation des jeunes de 12-13 ans de quelques quartiers de Tanambao a été présentée lors de ces réunions avec les autorités publiques, représentants du système judiciaire, notables, groupes confessionnels, organisation de la société civile, journalistes… En raison de la culture de la société dont ils sont issus, ces enfants, malgré leur jeune âge sont retirés ou se retirent des établissements scolaires car ils se voient imposés directement ou indirectement d’avoir un travail. A défaut ou par manque d’instruction et d’expérience, ces enfants sont obligés de pratiquer de petits métiers. Il s’agit donc de travaux forcés car un enfant de 12-13 ans n’a pas l’autonomie de consentement. A Madagascar, un mineur de 15 ans n’est autorisé à travailler qu’avec le consentement de ses parents.

Un plan d'action de lutte contre la délinquance

Ce sont les 30 septembre et le 1er octobre que s’est tenu à l’Hôtel de la Poste l’atelier de validation de cette étude du BIT et que les entités concernées se sont penchées sur le plan d’action concernant le phénomène de délinquance des enfants et des jeunes de la ville d’Antsiranana. Les groupes ont discuté des stratégies à adopter telle que les campagnes de sensibilisation sur le droit et le travail des enfants, l’accès à l’enseignement de qualité, l’amélioration des conditions de vie des parents, la meilleure prise en charge des enfants pendant leur détention, leur accompagnement à la réinsertion sociale. Tous ont été d’accord pour dire que la répression et la détention ne sont pas les meilleures solutions et que ce sont les mesures préventives qui sont à mettre en avant. Notons en effet que depuis 2007, une centaine de jeunes délinquants ont été appréhendés par les forces de l’ordre.

■ V.M