A quelques jours de l’élection présidentielle, les missions d’observation nationales et internationales ont étérenforcées. La chef de la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne était à Antsiranana le 22 octobre pour s’entretenir avec la présidente de la commission électorale régionale et des membres de la société civile, KMF CNOE sur l’avancée du processus et des difficultés rencontrées
La chef de la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne, Maria Muniz de Urquiza a passé quelques heures à Antsiranana pour rencontrer les autorités électorales et la société civile. Le 22 octobre, vers 15h, Maria Muniz de Urquiza, députée européenne de nationalité espagnole et son équipe ont eu une séance en huis clos avec la présidente de la Commission électorale régionale, Eliane Kara Chamsia dans son bureau sur la rue Colbert.
Ils se sont rendus ensuite au Grand Hôtel pour rencontrer les responsables du KMF CNOE à Antsiranana. Maria Muniz de Urquiza soutient qu’« il y a un effort de la part des autorités, une volonté des mouvements politiques et un atmosphère pacifique… les conditions sont remplies pour que les élections puissent avoir lieu ».D’après elle, l’acheminement des matériels électoraux, la sensibilisation des électeurs dans les zones enclavées sont les problèmes soulevés au cours de ces rencontres. Les responsables du KMF CNOE rapportent aussi des problèmes quant à la distribution des cartes électorales qui dans certaines localités est bloquée car les indemnités des chefs fokontany ne sont pas régulièrement payées. L’utilisation du bulletin unique pose aussi problème, les sensibilisations ne sont pas parvenues dans de nombreux villages de communes rurales. Beaucoup d’électeurs ne connaissent les candidats ni entendus parler de leurs programmes, nombreux ne savent comment voter et n’ont aucune idée de ce que c’est qu’un bulletin unique. L’on s’interroge aussi sur la sécurisation des matériels de vote : documents et bulletins, dans ces lieux enclavés.
Cette mission d’observation électorale à Madagascar a le même objectif que les autres missions précédentes : le soutien aux processus démocratiques. La mission s’est installée dans son quartier général le 25 septembre avec une équipe d’analystes déjà en œuvre. La Mission ne quittera Madagascar qu’une fois les résultats officiels de la présidentielle deuxième tour et des législatives proclamés. Au total, 5 800 observateurs vont surveiller le processus électoral à Madagascar pour cette année 2013. 5 000 nationaux et 800 de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de la SADC… La chef de la MOE UE explique qu’il n’y a pas de coordination formelle ou d’accord préalable, chaque mission a sa méthodologie. Entre ces diverses missions, il y a et il y aura des échanges d’informations et de collaboration. Sandra Naomi Khadhouri et Lucio Filippini, membres de la première vague d’observateurs électoraux de l’Union Européenne pour la région DIANA sont arrivés le 7 octobre octobre et effectué une visite de courtoisie au Chef de région le lendemain. Ils sont 44 observateurs de longue durée déployés dans tout Madagascar depuis le début du mois d’octobre. 50 autres observateurs qui ont quant à eux une mission de courte durée sont venus en renfort, les représentants du Parlement européen, ceux de la Délégation de l’Union et de diplomates des Etats membres en poste dans la Capitale complèteront la mission le 25 octobre, jour de l’élection. Les observateurs de longue durée effectuent chaque semaine un rapport qu’ils expédient au siège de la Mission de l’Union Européenne à Antananarivo. Une déclaration officielle basée sur l’analyse de ces rapports préliminaires aura lieu dimanche 27 octobre à 11h, soit 48 heures après le scrutin, ce qui entre dans le cadre de l’accompagnement du processus électoral et de redresser les lacunes. Sur le long terme, un rapport final plus technique et plus détaillé sera transmis à la CENI-T et aux autorités de l’Etat après deux mois suivant la proclamation officielle des résultats des élections, ce qui permettrait d’adapter les législations pour une consolidation démocratique.
Les observateurs analysent la transparence du processus, l’impartialité et l’efficacité de l’administration électorale, la fiabilité et l’intégrité du système électoral, les listes de candidats présentées par les partis politiques, le déroulement de la campagne électorale, la validité, la mise en œuvre et l’abus éventuel de voies de recours, l’accès équitable des candidats aux médias, le respect des droits de libre expression et de réunion, le scrutin, le décompte des bulletins et la collecte des résultats.
■ VM
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