C’est à Antsiranana que Andry Rajoelina a levé l’ambigüité sur son soutien à Hery Rajaonarimampianina
Onze jours de propagande se sont écoulés et sur les vingt six candidats députés d’Antsiranana I, trois candidats se montrent particulièrement actifs et ont démontré leurs forces sur la place de l’Indépendance : Freddie Mahazoasy, le 1er décembre, Papa Soulé le 8 et Jocelyne Maxime le 9 décembre
Beaucoup de candidats privilégient les rencontres au niveau des quartiers : à part les trois premiers, Denis Rajerisia, Hamidou Ali, Fabiola Dumont Andriatarafina, Jean Bosco, Marcellin Randrianilaza se démarquent également dans leur propagande. A ces multiples rencontres, les électeurs se montrent particulièrement exigeants et n’hésitent pas à lancer des piques quand ils ne sont pas satisfaits de ce qu’avancent les candidats surtout que bon nombre d’entre eux sont connus pour avoir occupés des postes à responsabilités ou faisaient partie de l’exécutif autant au niveau national qu’au niveau local.
Des promesses et des promesses pour le fokontany de Namakia
Sur la route menant à Namakia, on passe par la décharge de la Commune urbaine d’Antsiranana, la route sépare les ordures des nombreuses familles avec enfants en bas âge. Casser les pierres est leur gagne-pain et pour cela ces enfants, ces pères et mères subissent la fumée et l’odeur des ordures. Il y a aussi des centaines de kilos de bouteilles cassées déposées en bord de route. On traverse ensuite des champs de culture asséchés, des zébus bien maigres et des centaines de moutons, une rivière tarie. Des villages qui longent la route, l’on remarque que rares sont les habitats construits en dur. Les habitants n’arrivent pas à se faire à l’idée que leurs villages fait partie de la commune urbaine d’Antsiranana, le quartier est en effet à vocation rurale et fournit des légumes et des fruits à la ville de Diego Suarez. Les sept instituteurs de l’EPP sont des vacataires payés par l’association des parents d’élèves. Un devis a été effectué pour la construction de la route reliant Ambalavola à Namakia, mais jusqu’ici rien n’a été fait. A la vue des candidats qui arrivent au quartier pour les convaincre de voter pour eux, les habitants sont aux aguets « qu’est-ce qu’ils vont nous promettre cette fois-ci ? que vont-ils nous donner ? », des questions qui se répètent à maintes et maintes reprises. « Une fois qu’ils ont le pouvoir, les autorités et dirigeants locaux se moquent de nous, ils se servent seulement de nos voix après nous avoir promis tout ce dont nous avons besoin » déplore un habitant de Namakia. Le candidat du Zanak’avaratra, Papa Soulé y a établi un QG pour être à l’écoute de la population. Lors de son passage, Hamidou Ali a promis l’électrification du quartier et la régularisation de la situation des enseignants, Marcellin Randrianilaza qui s’est rendu à Namakia dans la matinée du samedi 8 décembre a promis l’adduction d’eau potable, une nouvelle organisation de la ville et de voir de plus près le tarif de l’électricité qui par rapport à d’autres villes est trois fois plus élevé à Antsiranana. Après le départ du candidat Marcellin Randrianilaza de la place publique destinée au meeting, Denis Rajerisia, le candidat du parti vert Hasin’i Madagasikara a répondu à certains besoins du quartier en apportant deux ballons de football pour les jeunes et trois charrues aux agriculteurs.
Des dons pour amadouer le public
Si certains ne soufflent pas un mot sur ce qu’ils entendent faire une fois élu pour leur district et se contentent de convaincre les électeurs d’aller voter et cocher la case correspondant à leur nom, d’autres promettent tout et n’importe quoi.
L’on n’ose pas imaginer que des candidats à la députation ne sachent pas leur rôle et ne savent pas faire la différence entre le pouvoir législatif et l’exécutif. Or à diverses occasions et lors de meeting que ce soit au niveau des fokontany que lors de rencontre de plus grande envergure, des promesses que les députés ne pourront pas tenir ont été formulées, des engagements qui ne peuvent exécutés que par un maire ou un ministre. Promettre quelque chose de concret et en relation directe avec le quotidien des électeurs permet certainement de se rapprocher d’eux et d’atteindre leur enthousiasme. Promettre de construire un pont ou une route est plus intéressant que de promettre d’élaborer une loi sur tel ou tel besoin. Il en est de même du fait de promettre de nouvelles infrastructures scolaires et faire des dons de bancs plutôt que de garantir que les actions du gouvernement en matière d’éducation seront suivies de près par le député. L’attente de la population pousse-t-elle les candidats députés à la démagogie ? Rares sont les fois où les candidats sont applaudis lorsqu’ils avancent qu’une telle loi doit être réformée, que telle loi relative à telle situation doit être adoptée. En raison des difficultés rencontrées au quotidien par la population, les réponses aux attentes doivent être immédiates et c’est ainsi que ceux qui font des dons sont mieux accueillis que ceux qui ne font que des discours.
■V.M
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