Les forces de l’ordre, les autorités régionales et de la ville sont préoccupées par la situation dans la Capitale du nord dont notamment les diverses manifestations de la matinée de ce vendredi 7 mars. Les étudiants de l’UNA avaient l’intention de descendre dans les rues de Diego Suarez pour manifester. Au CEG PK3, trois jeunes armés de couteau ont pénétré dans l’enceinte de l’établissement et blessés six collégiens
C’est vers 8h que les étudiants sont arrivés dans la rue Général De Gaulle, près de l’école privée ABC. Les forces de l’ordre, informées de l'intention des étudiants de descendre dans les rues d'Antsiranana pour faire entendre leurs exigences (sécurité, logement, etc.) ont stoppé leur marche. Six meneurs ont été appréhendés pour enquête, certains d’entre eux ont été libérés pour discuter avec les grévistes. Toujours ce vendredi 7 mars, au CEG PK3, vers 9h, trois jeunes hommes armés de couteau, membres d’un gang sont entrés dans l’enceinte de l’établissement et blessés six collégiens dont une fille.
Les coups ont été portés dans le dos, à la jambe et à la tête. Les victimes ont été emmenées à l’hôpital, quatre ont pu rentrer chez elles après avoir reçu les soins nécessaires, deux sont hospitalisées dont une sérieusement atteinte. Les parents, paniqués, se sont précipités à l’hôpital manara-penitra ne sachant pas qui étaient les victimes. Les cours ont été interrompus, les élèves sont rentrés chez eux et le CEG fermé.
L’Organe Mixte de Conception s’est réuni en urgence. Le Chef de Région qui devait se rendre à l’ouverture officielle de la campagne de reboisement régional a dû faire demi-tour. Il a dirigé la réunion de l’OMC à laquelle a assisté le président de l’université ainsi que des responsables au sein de l’université d’Antsiranana. Dans sa déclaration le Chef de Région a souligné qu’il ne prend pas en compte les dessous politiques que pourraient avoir ces manifestations. Il a expliqué « ceux qui les exécutent en sont responsables ». Cela pour dire que l’existence de commanditaires n’excusera pas les auteurs face à la Justice. S’adressant aux « foroches » via les médias, la déclaration du Colonel Maevalaza à propos des mesures prises en OMC est ferme et sévère : l’identité de ceux qui interviendront pour soustraire les délinquants à la Justice « sera divulguée à la presse et à qui de droit ».
En ce qui concerne les universitaires, le Chef de Région a avancé que des discussions ont eu lieu durant toute la soirée d’hier et dans la matinée de ce vendredi pour les dissuader de descendre dans les rues « nous n’avons pas l’intention de priver les étudiants de leurs droits en tant que citoyens, au contraire nous voulons les protéger. Je n’ose imaginer ce qui se passerait si d’un côté les étudiants descendent dans les rues et de l’autre les « foroches » qui perturbent l’ordre » a-t-il confié. La Région craint en effet des débordements. Samedi, au début des contestations des étudiants, un taxi-moto a été vandalisé. « C’est pour éviter de tels fâcheux incidents que les cours ont été interrompus à l’université » a-t-il indiqué. « S’il faut qu’ils poursuivent leurs contestations il faut qu’ils restent dans l’enceinte de l’université. Les forces de l’ordre n’y pénétreront qu’en cas de besoin et seulement lorsque la franchise universitaire sera levée ».
■ V.M