Les services de la météorologie bien qu’ils soient indispensables au quotidien pour les investissements et la sécurité sont très négligés. Si Madagascar disposait de 1 000 stations météorologiques sous la première République, elles ne sont plus que 17 actuellement
C’est tous les 23 mars qu’est célébrée la journée météorologique mondiale. A Antsiranana, c’est lundi 24 mars que le service interrégional de la Météorologie a organisé au palais du Faritany une conférence-débat pour marquer cette journée. Le thème de la célébration cette année est « Le temps, le climat et l’eau : mobilisons les jeunes ». Bien que la mobilisation des jeunes n’ait pas été suffisamment traitée dans la présentation du thème et sans qu’aucune autre activité n’ait été prévue pour la mettre en exergue, l’assistance a tout de même été satisfaite de l’intervention de Newsman Ndinizara qui est le nouveau chef de service de la Météorologie à Antsiranana.
Newsman Ndinizara dans une intervention d’une heure a informé la quarantaine de personnes qui a assisté à cette célébration le rôle de la météorologie au quotidien, sur la sécurité routière, le transport terrestre, aérien et maritime… Il a également attiré l’attention du public sur le réchauffement et le changement climatique en expliquant les causes et ce qu’ils impliquent sur le calendrier cultural et la santé humaine. Newsman Ndinizara a par ailleurs donné plus d’éclaircissements sur ce que l’on appelle « pluies provoquées », les conditions climatiques requises et les exigences financières puisqu’un avion est indispensable pour un tel procédé. Des explications ont été données sur la formation de phénomènes dangereux dans l’atmosphère telle que la foudre et les cyclones. L’on a su et confirmé que la province d’Antsiranana, régions SAVA et DIANA, se trouvent dans la zone à risque. En 13 ans, sur les 30 cyclones qui ont touchés Madagascar, 10 sont passés par la DIANA et le SAVA.
Récemment, une amélioration est apportée par le service (au niveau central) de la météorologie dans la classification des perturbations et le nombre d’alertes. Des trajectoires types des cyclones ont été de plus présentées à l’assistance lors de la conférence-débat.
Ce que les jeunes, universitaires, ont demandé, pour concrétiser ce thème de célébration est l’appui du service interrégional de la météorologie aux étudiants dans la compréhension et le traitement des données. Une demande qui a reçu tout de suite réponse car Newsman Ndinizara ainsi que son service déclarent avoir la volonté d’appuyer les jeunes dans leurs études d’autant plus que les ingénieurs en météorologie manquent à Madagascar. Les opérateurs économiques et scientifiques venus assister à cette célébration du 23 mars ont fortement critiqué la non-disponibilité des données dont notamment du vent alors que l’on annonce de toutes parts que le nord est favorable pour l’exploitation éolienne. « Les données changent chaque jour alors que nos stations météorologiques ne peuvent pas les fournir, combien de fois, les matériels sont tombés à cause de cette inexistence de données » a-t-on réclamé. Le chef de service de la météorologie a lui-même déploré la situation, il n’y a pas de recrutement d’ingénieurs en météorologie, les stations manquent de matériels, plus de 900 stations météorologiques ont dû être fermées depuis la première république. « Il faut qu’au moins il y ait une station météorologique au niveau de chaque district et une station climatique pour chaque commune » a-t-il indiqué. A chaque rentrée de l’école supérieure polytechnique, 50 étudiants sont reçus pour suivre la formation pour devenir ingénieurs en météorologie, une demande devrait, selon les techniciens en météorologie, être adressée au Ministère concerné pour que la sélection des étudiants se fasse sur quota pour que les jeunes des provinces puissent avoir leurs chances.
Dans son discours, l’adjoint au maire a annoncé que c’est par de telle activité que le public peut connaitre un peu plus sur ce qu’est la météorologie, « car il ne s’agit pas seulement de prévision de temps ou de cyclones ». Le Chef de la région DIANA a soutenu que le développement se mesure par la productivité, pourtant la productivité est très affectée par le changement climatique et la dégradation de l’environnement. « La météorologie est d’une grande importance pour celui qui veut avancer vers le développement » a-t-il affirmé en guise de conclusion
Le cyclone tropical « Hellen » a fait 237 sinistrés à Mahajunga lundi 31 mars
Les villes côtières de Soalala, Besalampy et de Mahajanga ont été frappées violemment par ce phénomène
Le cyclone tropical hors saison « Hellen » qui s’est brusquement déclaré la semaine dernière rappelle l’importance et la nécessité de surveiller l’évolution des phénomènes climatiques La dépression tropicale apparue au dessus du canal du Mozambique jeudi 27 mars s’est très vite renforcée et a été baptisée Hellen. La tempête a été classée en cyclone dans la nuit de samedi à dimanche et l’île de Mayotte a été placée en alerte Orange jusqu’à dimanche soir, et on a relevé 300mm de pluies pendant son passage. Elle a ensuite poursuivi sa route sud-est pour aborder Madagascar à Mahajunga lundi dans la ,journée. Les rafales ont atteint près de 250 km/h, le tout accompagné d’une houle monstrueuse avec des vagues pouvant approcher les 10 mètres. Les villes côtières de Soalala, Besalampy et de Mahajanga ont été frappées violemment par ce phénomène. Le BGNRC a recensé 237 personnes sinistrées et a déployé son équipe d’intervention. Le phénomène a été rétrogradé lundi soir en tempête tropicale même si des pluies diluviennes étaient encore attendues mardi sur Madagascar
■ V.M