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Catégorie : Actualité
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Le parc des Travaux publics d’Ambalavola à Antsiranana
Le parc des Travaux publics d’Ambalavola à Antsiranana

La mauvaise gestion est toujours évoquée dès qu’il s’agit de la dégradation d’un établissement public. Les parcs du ministère des Travaux Publics contribuaient autrefois à alimenter le budget annexe. La plupart d’entre eux ne sont plus fonctionnels actuellement, le parc d’Antsiranana est complètement à l’arrêt : tout son matériel a disparu

Les parcs de 4ème échelon comme celui d’Antsiranana peuvent réviser les moteurs, retaper et redresser des carrosseries. Le parc était doté d’un atelier bois, d’un atelier mécanique... Les autres services de l’État, les sociétés et même les particuliers pouvaient s’offrir les services du parc, les fonds ainsi obtenus étaient versés au budget annexe.

C’est au début des années 2000 que les choses commencent à aller mal, les Travaux Publics ne parvenaient plus à payer le salaire des ouvriers non fonctionnaires. Leur rémunération provenait en effet du budget annexe et les fonds versés n’étaient plus suffisants. Les ateliers ont fermé un à un (le dernier en date a cessé ses activités en 2007), l’électricité est coupée et les matériels gardés au sein du parc sont en mauvais état. Des fonctionnaires continuent d’y travailler, mais leurs tâches se résument en général à la garde des matériels qui s’y trouvent encore.

Sortie légale de matériels ou détournement ?

Rakotozafy Alphonse, chef du parc à matériel des Travaux Publics à Ambalavola de 2005 à 2013 dit n’être au courant d’une procédure pour la mutation de matériels en d’autres lieux ou autres services. Dans diverses lettres adressées au BIANCO, à l’inspection générale de l’Etat, au ministre des Travaux Publics, Rakotozafy Alphonse énumère les matériels emmenés par des employés de la direction interrégionale des Travaux Publics hors du parc : un compresseur, un groupe de soudure autonome, un poste de soudure électrique, deux enclumes dont une avec support, une machine à bois, un camion citerne à eau, un véhicule de marque Peugeot 504, un cric à roues et à guidon, une machine à découper…. Ces sorties de matériels ont été réalisées durant les mois de septembre et octobre 2012 A cause des plaintes et comptes-rendus effectués par Rakotozafy Alphonse à la direction interrégionale des Travaux Publics, au BIANCO,.

 il n’est indiqué nulle part dans cet ordre de mission que ces personnes emmèneront des matériels hors du parc   Rakotozafy Alphonse,chef du parc à matériel des Travaux Publics à Ambalavola de 2005 à 2013

au tribunal de première instance et à l’inspection générale de l’Etat, ses relations avec ses collègues se sont dégradées car la vérité sur la destination de ces matériels n’est jusqu’à maintenant pas établie. Une enquête a été menée par la brigade la gendarmerie nationale d’Antsiranana, mais suite à une lettre du ministère des Travaux Publics datant du 10 octobre 2013, elle a été suspendue. Il en va de même pour la procédure engagée au niveau du tribunal de première instance d’Antsiranana. La direction administrative et financière a demandé le transfert de l’affaire au niveau du ministère central. Elle explique que les agents visés par la plainte de Rakotozafy Alphonse exécutaient un ordre de mission pour recensement et inventaire des matériels. Lors de cette mission du 31 août au 9 septembre 2012, cinq fonctionnaires du ministère et de la direction interrégionale des Travaux Publics se sont rendus dans la SAVA et la DIANA pour faire la constatation des matériels à reformer, lotissements de ferrailles et recensement annuel pour l’exercice 2011. Rakotozafy Alphonse souligne « il n’est indiqué nulle part dans cet ordre de mission que ces personnes emmèneront des matériels hors du parc ». La lettre demandant suspension de l’enquête indique que le ministère des Travaux Publics effectuera une enquête interne et en cas de faute pénale, il saisirait l’autorité compétente.
Questionné sur le problème, le directeur interrégional des Travaux Publics a nié la thèse de sortie illégale de matériels, et n’a pas voulu donner son point de vue sur l’affaire.

■ V.M