A part les risques que représentent le métier, les gens de mer doivent aussi s’adapter à des conditions de travail difficiles : loin de leurs familles, vivre dans des endroits étroits, travailler toute la journée peu importe le temps.
Malgré les conditions de travail difficiles voire dangereuses, les gens de mer malgaches estiment que leurs droits ne sont pas respectés. La célébration de la Journée Mondiale de la Mer et des gens de mer étaient l’occasion pour les marins d’exprimer leur attente
La journée mondiale des gens de la mer est célébrée le 25 juin. A Madagascar, la célébration de cette date est associée à celle de la journée mondiale de la Mer marquée par divers évènements dans la troisième semaine du mois de septembre. Ces évènements se sont déroulés les 19 et 20 septembre. A Antsiranana, la cérémonie officielle pour marquer les deux journées mondiales s’est déroulée le 19 septembre à l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale, APMF. Elle a été suivie d’une conférence débat sur les gens de mer le 20 septembre, regroupant une vingtaine de personnes à la grande salle de l’hôtel de ville de Diego Suarez.
Marin : un métier à hauts risques
Le travail des gens de mer est très dangereux. Le risque est lié à l’environnement de travail (piraterie, incendie, naufrage, noyade…), à la particularité des matériels, à la manipulation d’équipement de pêche. « Il y a ceux qui sont revenus au pays sans une main, sans un pied. D’autres ont même perdu la vie » interpelle le directeur régional de l’APMF, Ratsimba Eric.
A part les risques que représentent le métier, les gens de mer doivent aussi s’adapter à des conditions de travail difficiles : loin de leurs familles, vivre dans des endroits étroits, travailler
. toute la journée peu importe le temps. Leurs activités en mer rapportent beaucoup à l’économie mondiale. C’est pour cela que le thème de la journée mondiale qui leur est destiné est « Merci aux gens de mer ». Les offres d’emploi à bord de navires ne sont pas nombreux et ceux qui sont déjà en fonction se plaignent de violations de leurs droits et de la privation de certains de leurs avantages. Quelques marins se sont exprimés lors de l’échange à l’hôtel de ville d’Antsiranana. « Libérés de travail quelques mois avant la fin du contrat, nos collègues africains obtiennent leur salaire pour toute la durée du contrat alors que nous Malgaches, nous sommes juste payés pour les mois durant lesquels nous avons travaillé à bord » explique Bekamisy. Jean Yves ajoute « les armateurs soustraient de fortes sommes à notre salaire sous-prétexte qu’ils vont les verser pour paiement de l’impôt sur le revenu salarial et cotiser pour la retraite or nous n’avons jamais reçu de document justifiant ces paiements ». L’APMF a assuré que l’inspection de travail maritime est de son ressort et qu’il est habilité à contrôler l’application de ces droits des gens de mer. Le directeur régional de l’APMF a également interpellé le syndicat général maritime de Madagascar représenté à Antsiranana d’intervenir. Le secrétaire général du SYGMMA Diego Suarez avançait que le contrôle de ces versements peut être effectué à son niveau. Antsiranana compte actuellement 300 gens de mer dont 2% de femmes.
Des conventions en attente d’application
L’Organisation Maritime Mondiale a choisi le thème « Conventions de l’OMI : application efficace » pour marquer la journée mondiale de la mer 2014. Dans son discours, Joki Sekimizu,
. secrétaire général de l’OMI soutient que la plupart des 50 conventions élaborées jusqu’à aujourd’hui sont en vigueur et ont contribué « à mieux sécuriser le transport maritime et à préserver l’environnement ». Néanmoins, des conventions ne sont pas appliquées à cause d’insuffisance de signatures d’autres ne sont pas mises en œuvre. Joki Sekimizu rappelle « pour qu’une convention de l’OMI soit effectivement mise en œuvre, il faut qu’elle soit préalablement mise en vigueur, largement ratifiée, effectivement mise en place par les Etats membres, son observation rigoureusement suivie et son application avec conviction ». Les efforts menés par l’OMI se focalisaient sur la mise en œuvre de la convention sur la gestion des eaux de ballast, la convention de Hong Kong sur la casse des navires… Ratifiée, la convention de Nairobi sur l’enlèvement des épaves entrera en vigueur en avril 2015. Cette convention instaure la prise en charge des frais d’enlèvement d’épaves dans les zones économiques exclusives par les armateurs ou leurs assureurs.
■ V.M