Lors de la cérémonie d’ouverture de ce séminaire à l’hôtel de La Poste à Diego Suarez, le président de l’Assemblée Nationale, Jean Max Rakotomamonjy a assuré que la ratification des deux conventions ne tardera plus.
Le thème du séminaire qui s’est tenu du 30 octobre au 1er novembre à Antsiranana était « Travail décent à Madagascar : nos marins et pêcheurs le méritent »
Les gens de mer malgaches se plaignent des conditions dans lesquelles ils travaillent : le danger, la sécurité sociale, les droits et obligations contractuels. Des conditions que ces travailleurs imputent à leurs employeurs et aux armateurs. Harinony Lucien Razafindraibe, secrétaire général du Syndicat Général Maritime de Madagascar, SYGMMA, soutient que ces violations de droit s’observent autant sur les navires malgaches que sur les bateaux d’autres nationalités.
« Des bateaux qui n’inscrivent pas des travailleurs dans le rôle d’équipage poursuivent leurs activités en toute tranquillité » dit-il. Le SG du SYGMMA soulève un autre problème : Madagascar a eu du mal à se faire inscrire sur la liste blanche de l’Organisation Maritime Internationale. Sur cette liste figure les pays qui répondent aux exigences de la convention internationale de 1995 sur les normes de formation et de certification au personnel marin. Pour l’instant, le constat du SYGMMA inquiète « nos marins ont de plus en plus de difficulté à trouver une place sur les navires étrangers ». De plus, force est de rappeler que Madagascar n’a pas ratifié la convention C188 sur le travail dans la pêche 2007 et la convention de travail maritime 2008. Ce n’est que par la ratification de ces conventions que les normes internationales puissent s’appliquer (et que les entités défenderesses des droits des marins puissent exiger leur application). Lors de la cérémonie d’ouverture de ce séminaire à l’hôtel de La Poste, le président de l’Assemblée Nationale, Jean Max Rakotomamonjy a assuré que la ratification de ces deux conventions ne tardera plus. Il a toutefois noté que le pays connaît du retard dans l’application des conventions internationales. « Le parlement s’engage pour la régularisation et l’exécution de ces conventions que nous avons ratifié pour atteindre les normes et standards internationaux» a-t-il ajouté.
Le programme pays pour le travail décent a été validé par les partenaires sociaux le 28 octobre 2014. Un travail décent selon l’Organisation Internationale du Travail, OIT respecte trois principes : la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. Les pays signataires des conventions internationales sur le travail maritime disposent de moyen pour la protection de leurs ressortissants. La convention C188 sur le travail dans la pêche définit les responsabilités des armateurs à la pêche, des patrons et des pêcheurs, les conditions minimales requises pour le travail à bord des navires de pêche, les conditions de service, le logement et alimentation, les soins médicaux, la protection de la santé et la sécurité sociale… Une fois cette convention ratifiée, Madagascar devra accompagner les mesures énumérées par des textes d’application. Entre autres dispositifs, il est prévu à l’article 31 de la convention C188 que « tout membre doit adopter une législation ou d'autres mesures concernant : la prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles et des risques liés au travail à bord des navires, notamment l'évaluation et la gestion des risques, la formation des pêcheurs et l'instruction à bord… » Les marins présents à ce séminaire sont confiants car la rigueur de l’Etat malagasy dans l’application de ses promesses leur fournirait une garantie pour de meilleures conditions de travail.
■ V.M