A l’occasion du festival Libertalia 2010, les tireurs de pousse-pousse ont eu l’occasion de se mesurer, en force et en endurance.
Une course a eu lieu dimanche dernier, 24 pousses-pousses ont participé.
Le départ a eu 1h30 de retard puisque la course était prévue se dérouler à 8 h. Les tireurs de pousse-pousse ont donc couru sous un soleil de plomb et ont parcouru un trajet de 5Km à travers la ville.
Maurice et son co-équipier ont été les premiers arrivés, le premier prix d’un montant de 100 000 ariary est offert par la Commune Urbaine de Diégo Suarez et sera remis mardi prochain devant l’Hôtel de ville.
Actuellement, une centaine de pousses - pousses circulent à Diégo Suarez et la plupart des tireurs appelés "rohana" sont des Antemoro originaires de Vangaindrano ( au sud-est de Madagascar).
On utilise surtout les pousses-pousses pour véhiculer les écoliers, pour transporter des marchandises et les meubles lors des déménagements. Un tireur peut porter jusqu’à 200Kg, et peut gagner 10.000Ar par jour , le frais de déplacement est calculé selon le trajet et le poids de la charge.
L’organisation de leur travail se fait par groupe, chacun respecte la place(souvent devant un grossiste)qu’on lui a attribué.
Les tireurs ne sont pas tous propriétaires des pousses-pousses, certains d’entre eux sont locataires. Tout dépend du pouvoir d’achat car une pousse- pousse coûte 300.000Ar à 400.000Ar, selon l’état et le style. Les locataires doivent économiser avant de pouvoir en acheter une. Les locateurs demandent en moyenne 15 000 ariary par mois.
Les gens préfèrent les pousses- pousses aux automobiles pour les transports urbains parce qu’ils peuvent accéder à n’importe quelle rue, en bon ou mauvais état. De plus, les frais de déplacement sont beaucoup plus abordables.
Ceux qui passent à Diego ne manqueront pas de constater la solidarité des rohana, et des Antemoro en général. Il leur arrive de déjeuner ou de dîner ensemble, une vingtaine se donnent rendez-vous et préparent ensemble le repas. Après de rudes journées de travail, le soir (et même jusqu’à très tard dans la nuit) ils lancent la musique et dansent dans la rue.
A Antsiranana, les pousses-pousses sont encore pratiques surtout pour les marchands. On peut dire qu’ils ont encore de longues années d’existence devant eux.
Jandry