La baie d’Antsiranana a accueilli pendant cinq jours un exercice militaire des forces armées de la zone sud de l'océan Indien regroupant les armées de cinq pays de l’Océan Indien. Près de 1 000 militaires participaient à cette manœuvre multilatérale inter armée dénommée « DIANA 2015 »
L’exercice a commencé officiellement le 21 mai. Très tôt dans la matinée de jeudi, les deux avions, Transalls de l’armée française ont largué une centaine de parachutistes. Une descente rude pour certains : sept ont été blessés lors de l’atterrissage. La descente s’étant compliquée à cause des rafales de vent.
Du côté malgache, le 1er régiment des forces d’intervention, le 2ème RFI, le 1/RM7, la base navale (le patrouilleur Trozona étant utilisé pour l’exercice), des officiers de l’État-major et un personnel de soutien participaient à l’exercice. Les parachutistes du 2ème RPIMA de la Réunion et le Détachement de la Légion Étrangère de Mayotte (DLEM) ont également pris part à cet exercice avec les Seychellois, les Mauriciens et la composante terrestre de l’armée comorienne. Deux patrouilleurs des Seychelles, le patrouilleur Trozona de la BANA Antsiranana, le BATRAL La Grandière ainsi que deux avions et un hélicoptère de la défense mauricienne ont été utilisés. D’après le chef du service de l’information et de la communication de l’armée, le colonel Ratovonirina Philibert, l’objectif était l’échange d’expériences et de savoir-faire pour la réalisation d’une même mission pour le maintien de la paix dans la zone Océan Indien. Tout au long de l’exercice, les militaires ont pu échanger leur savoir faire dans l’utilisation de procédures normalisée « OTAN » dont l’intérêt est de permettre une interopérabilité maximale entre les différentes armées. Des détachements composés d’unités des différents pays représentés ont ainsi parcouru toute la région en prenant d’assaut des objectifs gardés par d’autres détachements. L’occasion de vérifier la pertinence des tactiques des chefs de groupes et de profiter des enseignements des plus expérimentés d’entre eux.
Pour Madagascar, qui a invité les autres pays pour cet exercice, le but est de regagner la confiance des pays voisins sur le rôle de la Grande Île dans la sécurisation de la zone Océan Indien. C’était en 1999 que Madagascar a accueilli pour la dernière fois un exercice de maintien de la paix similaire.
L’exercice « Tulipe 99 » qui s’était alors tenu à Mahajanga et regroupait dix pays était co-organisé par Madagascar et les FAZSOI. Les instabilités politiques ont affaibli la confiance des pays voisins. A l’heure actuelle, depuis le retour à l’ordre constitutionnel, Madagascar renforce peu à peu sa situation. Dans le cadre du programme MASE (promotion de la Sécurité Maritime) et de la lutte contre la piraterie dans la région de l’Afrique australe, orientale et de l’Océan Indien, Madagascar, par la base navale d’Antsiranana est le centre régional de fusion d’informations maritimes. Les Seychelles, quant à elles abritent le centre de coordination d’opérations maritimes. Les militaires se sont déclarés particulièrement satisfaits à la fin de l’exercice en soulignant notamment l’excellence des conditions proposées par la Baie de Diego Suarez qui permet de combiner des exercices maritimes, terrestres, dans la montagne, le tout sur de courtes distances. Seul le Varatraza, le vent des alizés de l’Océan Indien, les a pris de court et, après avoir quelque peu malmené les parachutistes, a contraint à annuler la démonstration de saut prévue lors de la cérémonie de clôture. Diego Suarez confirme ainsi une fois de plus son potentiel fort pour la coopération inter-régionale du fait de sa position centrale et de ses atouts géographiques qu’il conviendrait de renforcer par des infrastructures adéquates (portuaires, aéroportuaires, etc.).
Les différentes forces participantes à l’exercice ont commencé leur mise en place le 17 mai, mais la phase d’exécution s’est déroulée du 21 au 25 mai. L’exercice a été clôturé par une cérémonie le mardi 26 mai en présence notamment de l’Ambassadeur de France à Madagascar, M. Goldblatt. Une charte de jumelage a été signée à cette occasion entre le 2ème RFI et le DLEM afin de poursuivre la coopération à travers notamment des formations et des exercices en commun afin de « voir scellée entre eux une authentique fraternité de compagnons d’armes ».
■ V.M