Le manque d’hygiène a provoqué un conflit entre les étudiants originaires des régions SAVA et DIANA. Des blessures et des dégradations de matériel et documents d’études sont à déplorer
Des morceaux de mobiliers calcinés, des dossiers scolaires et pièces d’identités à moitié brûlées, des diplômes ou travaux de mémoires et autres effets personnels, ordinateurs, tablettes, vêtements, ustensiles de cuisines, partis en fumée. Voilà le triste résultat d’une mésentente entre des étudiants de l’université d’Antsiranana originaires de la région SAVA et ceux de la DIANA. La tragédie est le résultat d’un conflit entre deux groupes d’étudiants habitants le Campus, plus précisément le bloc H et le Bloc I. Ce conflit concerne la disposition de toilettes de fortune que les étudiants de la SAVA ont érigée au pied d’un manguier jouxtant des logements d’étudiants de la DIANA. Au fil des fréquences d’utilisations, la douche commençait à dégager des odeurs nauséabondes importunant les étudiants environnants. Ces derniers ont donc demandé aux étudiants qui l’ont installée et principaux utilisateurs de cette douche, de la démolir. Ils ont eu un refus catégorique. Ils sont allés ensuite se plaindre à l’instance administrative concernée, mais la dite administration a tardé à prendre des mesures. Les étudiants de la DIANA ont donc réitéré leur demande de démolition, avec cette fois ci, un ultimatum. Les étudiants de la SAVA ont rétorqué qu’ils allaient démolir la douche en question durant le weekend du 11 juillet, moment de leur disponibilité pour s’y atteler. L’après-midi du 10 juillet pourtant, les étudiants habitants près de la douche ont perdu patience et ont démoli la douche en question, tout en brandissant des couteaux et proférant de menaces, ce qui provoqua la colère de certains des étudiants de la SAVA qui, par voie de représailles ont été allés saccager des biens d’un étudiant de la DIANA qu’ils pensaient être responsable de la démolition, en le tabassant au passage . Une bagarre a éclaté la nuit même, des jets de pierres et des coups de bâtons ainsi que des coutelas et haches brandis ont fini par blesser plusieurs étudiants des deux camps dont les trois plus gravement touchés sont actuellement hospitalisés à l’hôpital manara-penitra. Les responsables de l’université joints cette nuit là selon les étudiants, n’ont pas répondu présents pour arranger les choses. Quand ce matin ils se sont présentés à l’endroit de la discorde pour tenter de calmer les choses, les étudiants leur ont demandé de partir en affirmant qu’il n’y a plus de négociation possible et qu’ils vont juste se venger. Les étudiants de la DIANA sont allés trouver du renfort en dehors du campus, du côté de Lazaret, et entre temps, les étudiants de la SAVA ont jetés du deuxième étage des mobiliers des étudiants de la DIANA, pour les brûler. Les renforts arrivés, ou plutôt des entités ayant été identifiés comme étant des « Foroches » et des « Dajhal » les étudiants de la DIANA ont à leur tour brûlé la grande salle commune occupée par les étudiants de la SAVA, pour ensuite se raviser et sortir les objets en flammes dehors, pour que le bâtiment ne prenne feu avec les mobiliers et biens des étudiants. Les éléments du dehors du campus ont aussi dévalisé les chambres des étudiants originaires de la SAVA (identifiées comme abritant des objets de valeurs, selon les propos même des vandales que les étudiants ont pu entendre et rapporter) et tout était mis à sac : provisions, mobiliers, ustensiles de cuisine, valises, outils informatiques... Certains ont tout perdu. Entre temps, quelqu’un a fini par appeler les forces de l’ordre, mais le mal est fait, et d’ailleurs, ces derniers ont soulevés la question de la franchise Universitaire et ont préféré rester en dehors du campus. En attendant, le bilan provisoire fait état d’au moins une centaine d’étudiants sinistrés, des deux camps confondus. En ce lundi 13, certains des étudiants touchés par le drame ne pensent qu’à une chose : rentrer chez eux, dans leurs villes respectives, alors que c’est encore la période des examens. Pour le moment, Ceux qui n’ont plus de logements sont éparpillés chez des familles d’accueils en ville ou amis au sein du campus. Il est à noter que la présidente de l’Université est actuellement en mission en dehors d’Antsiranana, et beaucoup d’enseignants sont hors de la région, pour effectuer leurs devoirs. L’enquête pour tirer au clair le fin mot de cette triste histoire est en cours.
L’Organe Mixte de Conception s’est réuni en urgence samedi 11 juillet, il y a été décidé que l’université(les directions concernées) se chargera de trouver une issue à cette mésentente. A la cité universitaire, le calme est revenu dans l’après -midi du 11 juillet, mais les deux camps demeuraient sur le qui-vive. Depuis samedi, les éléments de l’EMMOREG (Etat-Major Mixte Opérationnel de la Région) étaient dans les environs de la cité universitaire pour prévenir les débordements. Dimanche, des étudiants issus d’associations parties au conflit étaient réunis pendant deux heures par quelques enseignants de l’UNA. Les étudiants ont accepté de calmer les hostilités au sein de leurs camps respectifs. Les universitaires qui ont quitté le campus en fin de semaine par crainte de représailles commencent à y retourner. Les pertes sont inestimables et nombreux sont ceux, dans l’obligation de reconstituer tout un dossier d’études, pédagogiques et administratives.
■ Luis K.